Alphonse Djédjé Mady
(SG du PDCI)
Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation?
Nous pensons que tout ce qui est prévu dans les accords doivent être mis en ?uvre pour que nous allons aux élections Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. je pense que l'opposition sera vigilante et nous saurons si les actes sont posés ou ne le sont pas. Mais, pour le moment, il veut remplir les conditions pour aller aux élections. Nous pensons que c'est ce que doit vouloir dire sa déclaration. Nous le jugerons à l'acte et non à la parole. Nous savons que beaucoup reste à faire. Donc, d'ici décembre, cela semble tout à fait irréaliste. Mais, puisque nous sommes en train de parler français, impossible n'est pas français. Donc, nous ne disons pas que c'est impossible mais nous disons que c'est difficile que d'ici à décembre, toutes les conditions soient remplies Sur le terrain, rien n'a commencé. Absolument rien en ce qui concerne les audiences foraines, l'administration n'est pas redéployée, les miliciens ne sont pas désarmés, l'armée républicaine n'est pas encore en place, le Centre de commandement intégré ne semble pas être fonctionnel. Pour le moment, rien de concret n'est fait en dehors des déclarations d'intention.
Légré Philippe ( SG du MFA)
Des élections en décembre oui pourvu que les conditions soient réunies ?
C'est un discours d'espoir. Un discours qui conduit à la paix. Il a aussi parlé d'élections en décembre. C'est bon, les élections d'ici à décembre. En Côte d'Ivoire, tout le monde aspire aux élections, parce que ce sont les élections qui vont couronner définitivement la paix. S'il n'y a pas d'élections, nous sommes toujours suspendus. Nous allons vers la paix, il faut donc des élections. Des élections dans quatre mois d'accord, mais à condition que les conditions de ces élections soient réunies. Si les conditions sont réunies et qu'il n' y a vraiment pas de doute, il n' y a pas de problème, les élections peuvent se tenir. A part cela, je pense que dans l'ensemble, c'est un discours qui est bon, un discours de paix, un discours d'espoir qui parle d'élections. Mais nous disons qu'élections d'accord, mais à conditions que les conditions soient véritablement réunies pour qu'il n' y ait pas de contestation à ces élections.
Aliy Coulibaly (RDR)
C'est à la CEI de juger
Et cela fait plusieurs années que nous demandons l'organisation d'élections ouvertes, libres, plus justes, transparentes et démocratiques pour mettre un terme aux souffrances des Ivoiriens, pour en finir avec le désarroi du peuple ivoirien. Nous ne pouvons qu'être d'accord, avec le Président Laurent Gbagbo, lorsqu'il affirme que le pays est dans une situation atypique, anormale depuis octobre 2006. Nous sommes d'accord avec lui qu'il faut organiser des élections, mais pour cela, nous pensons que des conditions soient remplies. La première condition, c'est de faire en sorte que tous ceux qui désirent être candidat le soient. A cet égard, le chef de l'Etat s'engage à respecter l'acquis essentiel de l'accord de Pretoria qui stipule que toutes les candidatures soient ouvertes à tous. Nous le jugerons aux actes; Il faut aussi que les différentes étapes du processus soient prises en compte. Aussi, la certification de ces élections était dévolue aux Nations Unies. A ce sujet, nous demandons à l'ONU de revenir sur sa décision de suppression du poste du Haut représentant aux élections (HRE) pour se conformer à l'un des acquis de l'accord de Pretoria. Il faut aussi créer un environnement propice à l'organisation des élections. Il faut aussi faire en sorte que les médias publics soient ouverts à toutes les sensibilités politiques afin que chacun présente son projet de société. Tout le monde est d'accord que les élections à venir sont importantes, puisqu'elles sont le gage d'une sortie réussie de la crise. Pour ce qui est du 31 décembre, il n'appartient pas au RDR de se prononcer. C'est plutôt à la CEI de voir si elle peut organiser les élections à cette date, puisque c'est à elle seule que revient la capacité de proposer les dates des élections. Ce que nous demandons, c'est que le processus commence très rapidement.
Pr Allassane Salif N'Diaye
(SG de l'UDPCI)
C'est à la CEI de fixer la date des élections
Le discours du chef de l'Etat s'inscrit sous un jour nouveau. Nous sommes dans la dynamique de La Flamme de la paix et il était bon que le chef de l'Etat en appelle au rassemblement de toutes les forces de la nation afin que nous allions, dans la bonne foi, cette fois-ci à la paix () Le chef de l'Etat est désireux de nous voir sortir de la situation qui prévaut, depuis quelques années, pour que la Côte d'Ivoire retrouve et recouvre la normalité. Nous pensons, toutefois, que les élections qui sont le terme de ce processus devraient se faire sous l'égide et la maîtrise de la Commission électorale indépendante (CEI). Le chef de l'Etat, dans sa volonté d'aller vite aux élections, a indiqué une date. Mais nous pensons que cela relève de la CEI qui, maîtrisant tous les contours du processus, a pour mission de proposer au gouvernement une date. La CEI a, en effet, inscrit cela dans sa mission. Elle en a les attributions, les moyens et la compétence. Et comme nous sommes tous désireux de la légalité des textes, nous attendons que ce soit la CEI qui nous dise à quel moment, à quelle date, elle pense que des élections propres pourraient se tenir en Côte d'Ivoire. Nous pensons aussi que le discours n'a rien évoqué au niveau de l'Insécurité. On veut faire des élections, alors que des armes continuent de circuler, que les milices ne sont pas encore démantelées, que la nouvelle armée n'est pas encore constituée. Nous pensons que la CEI est consciente de toutes ces choses et elle nous dira quand les élections propres, transparentes, crédibles seront organisées en Côte d'Ivoire. En tout état de cause, nous nous félicitons de l'appel du Chef de l'Etat, à toutes les forces vives de la nation, pour que nous allions résolument à la paix dans l'exécution, de bonne foi, de toutes les dispositions de l'accord politique de Ouagadougou.
Recueillis par Thierry Latt (Stagiaire)