La première centrale syndicale du pays, l'Union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire (UGTCI) ressemble aujourd'hui à une maison abandonnée. Face à l'affairisme qui a gagné la tête du secrétariat général de ladite centrale, les travailleurs, mécontents, sont démobilisés. Tandis que le secrétaire général, Adé Mensah, séjourne à Paris depuis 3 mois.
L'Union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire (UGTCI) est aujourd'hui malade, très malade. La première centrale syndicale de Côte d'Ivoire ressemble à une maison abandonnée. A en croire les travailleurs-membres, l'actuel secrétaire général, Adé Mensah et ses adjoints sont devenus plus hommes d'affaires que syndicalistes. De sorte que plus personne
Secrétariat général moribond
n'a le temps de se préoccuper de la vie de la maison au quotidien. Le secrétariat général qui a cessé toute activité, végète. A l'Ugtci, à en croire les mécontents, il n'y a pratiquement plus de concertation au sommet. ?'Les décisions se prennent de façon unilatérale par les secrétaires généraux ou ses hommes proches qui ne consultent plus les autres'', regrette le secrétaire général d'un syndicat affilié. Avant de faire remarquer que l'activité syndicale à proprement parlée est en berne à la bourse du travail. ?'Ce qui préoccupe certains membres du secrétariat aujourd'hui, c'est de se servir de leur statut pour des intérêts qui n'ont rien à voir avec la vocation d'une centrale syndicale''. En clair, l'affairisme a gangrené le secrétariat général. De sorte qu'Adé Mensah et ses ?'gens sûrs'', comme on dit dans le milieu, sont toujours partis.
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Et les mécontents sont légion qui pensent que la gestion actuelle de la centrale est déplorable. Beaucoup regrettent le temps où Adiko Niamkey tenait encore les rênes de l'Ugtci. Il faut dire qu'une visite des lieux nous a permis de comprendre la colère des syndicats affiliés à cette centrale. Bureaux presque toujours fermés, une bourse du travail béante de sa vacuité, des dossiers au placard, des syndiqués qui attendent à longueur de journée que quelqu'un veuille bien s'occuper de leur cas Tel est le triste constat que l'on peut faire actuellement. L'Ugtci, qui avait en son temps fait
Formation syndicale au compte gouttes
la fierté des travailleurs, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Au dire de ceux que nous avons rencontrés, le copinage, les choix fantaisistes d'Adé Mensah et son désintérêt pour les activités pour lesquelles il a été élu en 2005, ont relégué au second plan la formation syndicale dont Adiko Niamkey avait fait son credo. Et qui a valu à l'Ugtci d'avoir des cadres compétents, outillés et représentatifs au plan international. ?'Si les choses continuent ainsi, la Côte d'Ivoire risque de reculer sur la scène syndicale internationale. Car le Sg est en train d'hypothéquer la relève'', se plaint-on. En fait, l'on devrait plutôt parler
Et deal avec la Cnps
de ce qui reste de la formation à l'Ugtci. Une affaire de deal entre le Sg de l'Ugtci, Adé Mensah et la Cnps dont il est par ailleurs le Pca. Pour tout dire une affaire d'Adé Mensah à Adé Mensah. De quoi s'agit-il ? Adé Mensah (répétons-le, Pca de la Cnps) a signé un partenariat avec la Cnps pour le financement des formations à l'Ugtci. L'argent versé à ce chapitre par la Cnps ?'transite'' par la ?'Direction éducation ouvrière'' tenue par l'un des plus proches du Sg en la personne de A.P qui gère la manne. Mais là aussi, beaucoup soupçonnent Adé Mensah de ?'ne pas tout déclarer''. En d'autres termes, une partie de l'argent serait détournée de sa destination initiale. Même si les preuves ne
Affaire de décoration, affaire de famille ?
sont pas vraiment établies, des syndicalistes ont promis ?'de grands déballages avec documents à l'appui''. Nous attendons. Pour l'heure, une question irrite les camarades d'Adé Mensah. C'est la décoration des membres de l'Ugtci, mardi prochain, à l'occasion du 47e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Le Sg de l'Ugtci, selon des indiscrétions, a arrêté une liste qu'il refuse de montrer à des collaborateurs qui ne sont pas dans ses bonnes grâces. Une liste qui ne comporterait que les noms des membres de sa famille et des proches. Si cela s'avèrerait, on risquerait de déboucher sur des frustrations qui viendraient pourrir davantage l'atmosphère délétère à l'Ugtci.
K. Kouassi Maurice