Entre le discours officiel et ce qu'on fait, il y a sans doute un fossé. Soro vient d'inviter les populations en exil à retourner chez elles. Tous les Ivoiriens dès lors, peuvent franchir la ligne de "Cessez-le feu" et circuler librement sur l'ensemble du territoire (). Face à tant d'engouement et de ferveur, nul n'a le droit de ramer à contre-courant du processus de paix (), je lance un appel solennel aux déplacés de guerre : rejoignez vos domiciles, vos lieux de travail. La Côte d'Ivoire est réunifiée, la Paix est là. Laissons en héritage aux générations futures, une Côte d'Ivoire indivisible, une Côte d'Ivoire fortifiée". Discours magistral et solennel du Premier ministre ivoirien Guillaume Soro Kigbafori, lors de la cérémonie du bûcher de la paix, le 30 juillet 2007, à Bouaké. L'intention est bonne. Soro pouvait-il ne pas donner l'exemple ? Lui qui dit-on occupait jusqu'à une date récente la maison d'un cadre du PDCI à Bouaké ?
"Car comme dit la sagesse par la bouche de nos ancêtres, il y a un temps pour tout : Il y a le temps de la lune et il y a le temps du soleil, le temps de la nuit et le temps du jour. Un temps pour faire la guerre, un temps pour faire la paix, un temps pour se battre et un temps pour se réconcilier, un temps pour prendre les armes et un temps pour les déposer ". Il y a donc un temps pour prendre ce qui ne nous appartient pas, et un temps pour rendre ce qu'on a confisqué. Wattao, le N°2 du CEMA des FN a de son côté, donné l'exemple. En aménageant ailleurs, pour céder au préfet de Bouaké, la résidence qu'il occupait illégalement. Lui et sa commission de restitution des biens? continuent d'appeler les vrais propriétaires à venir récupérer leurs biens et domiciles, confisqués à Bouaké, à Korhogo Le sous-chef d'etat-major des Forces armées des Forces nouvelles, le commandant Siaka Ouattara alias Wattao, a posé, un acte fort en faveur de la réunification du pays et du redéploiement de l'administration. Autre fait marquant : en direct à la télévision nationale (sur la 1ère chaîne), le chef Fofié Kouakou a lancé un message fort à l'endroit des déplacés de guerre : "que chacun revienne prendre sa place, son domicile et ses biens. Nous sommes tous Ivoiriens. La guerre est finie. Les autres ont besoin de nous, comme nous aussi, avons besoin d'eux ". En un mot, c'est une soumission aux instructions du Secrétaire général des Forces nouvelles, le Premier ministre Guillaume Soro qui leur a demandé d'agir dans le sens de la paix et de la réunification du pays. Les ivoiriens qui veulent goûter du fruit de la paix tiennent le Premier ministre à l'oeil. Afin qu'il ne se retracte pas. Et avance sur le chemin de la paix. "Nous sommes tous engagés dans l'Accord de Ouaga et vu que l'administration doit être redéployée, il faut qu'elle réintègre les maisons qu'elle occupait par le passé. C'est pourquoi, nous avons décidé de les restituer, afin qu'on les réhabilite pour ces hommes et femmes qui viennent travailler pour la Côte d'Ivoire. Tous les bâtiments de l'Etat occupés par les Forces nouvelles et qui doivent abriter les services de l'administration seront restitués". En tant que président du comité de restitution, il n'a pas hésité à donner l'exemple. "Beaucoup d'autres départs vont suivre. Aucun élément ne refusera d'obtempérer ". En tout cas, c'est le v?u que les déplacés de guerre et ceux à qui leurs maisons ont été arrachés?, formulent. Désormais, le grand peuple qui crie sa soif de la paix, a les yeux tournés vers le Premier ministre, Guillaume Soro Kigbafori, qui n'a plus droit à l'erreur. Au risque de donner raison à l'écrivain et dramaturge français qui disait : " Feindre d'ignorer ce qu'on sait, de savoir tout ce qu'on ignore, d'entendre ce qu'on ne comprend pas, de ne pas voir ce qu'on entend..., voilà toute la politique".
Frimo D. Koukou
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