jeudi 2 août 2007 par Nord-Sud

Bouaké, la nouvelle capitale de la paix? était aussi la capitale de la diplomatie africaine le 30 juillet?.

En effet, six chefs d'Etat ont séjourné ce jour-là dans la capitale du Centre. Après le retour des illustres invités du président Gbagbo et du Premier ministre Guillaume Soro et des milliers de visiteurs qui l'ont envahie que gagne la cité du maire Fanny Ibrahima ? Difficile de faire à présent un bilan assez sérieux. Pour être crédible, des observations sérieuses ne peuvent être faites qu'un trimestre au moins après. Cela dit, il faut tout de même admettre que Bouaké et ses environs ont connu, en ces jours mémorables de la flamme de la paix, tout autant des moments d'inquiétude que des instants de bonheur. D'abord, au niveau des infrastructures socio-économiques, l'aéroport a fait peau neuve, répondant désormais aux normes internationales. Quelques voies et artères principales ont été reprises par endroits tandis que l'électrification publique commence à devenir une réalité dans la capitale des ex-rebelles. Dans la foulée, le Ranhôtel qui avait perdu ses 5 étoiles est en train de les retrouver grâce à sa nouvelle robe, toute éclatante. Le clou de toute cette situation, est que le chômage a quelque peu reculé. Bouaké est devenu, en l'espace de quelques jours, la ville du boulot et des affaires. Comme le dirait un passant, Bouaké est en chantier. L'argent nerf de la paix?a circulé. Et il continue de circuler. Les hôteliers et les restaurateurs ne diront pas le contraire.

En outre, le bûcher de la paix a contribué à décompresser, un temps soit peu, l'atmosphère politique. On peut le dire, avec la présence des six chefs d'Etat, cette ville a captivé le regard du monde entier. D'ailleurs à la demande du chef du gouvernement, Bouaké a obtenu le titre de capitale de la paix. Cette distinction n'est déjà pas à minimiser en matière de moisson. Il ne reste qu'à la pérenniser.

De même, du point de vue touristique et historique cette cité vient de glaner des points. C'est désormais une ville à découvrir. L'histoire retiendra en effet que c'est dans la capitale du Centre que les frères ennemis ivoiriens ont enfin scellé le pacte de la paix et de la réconciliation.

Au plan sécuritaire, Bouaké a expérimenté ce que peut être la fusion des deux armées. Pendant toute cette période, les Fds-ci et les Fds-Fn se sont côtoyées. C'est vrai qu'il y a eu quelques ratés, mais cette expérience a démontré que les militaires ex-belligérants peuvent travailler ensemble.

Toutefois, la ville et les populations attendent mieux que cela. A cet effet, l'ambiance qui a prévalu, doit être maintenue et poursuivie. Les services de la Cie et de la Sodeci doivent se mettre pleinement et entièrement au travail. Continuer l'électrification publique, l'adduction en eau potable, l'entretien de la voirie est un devoir qui doit reprendre dans la capitale de la paix. Au niveau de la sécurité sociale, il est utile de faire revenir un service minimum des sapeurs-pompiers militaires comme ce fut le cas pour l'aéroport. Son rôle sera d'administrer les premiers soins en cas de problèmes graves et de s'occuper des évacuations. L'apport de cette équipe a été fort apprécié lundi dernier au stade municipal. L'espoir des Bouakéens est que les industries et sociétés qui ont fermé ou se sont déplacées pour cause de guerre, reprennent leurs activités. Au total avec l'évolution de l'accord politique de Ouagadougou la vie devrait s'améliorer au grand bonheur des populations.


Allah Kouamé

Correspondant régional

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