jeudi 2 août 2007 par AFP

ABIDJAN - La production agricole ivoirienne de "type pluvial" a baissé de moitié ces dix dernières années en raison du phénomène de changement climatique menaçant pour la sécurité alimentaire d`un pays jusque là modèle en Afrique, a annoncé jeudi à Abidjan un chercheur de la filière.

"Le changement climatique a énormément affecté nos productions agricoles,
parfois jusqu`à 50%" a indiqué à l`AFP Yo Tiémoko, directeur du Centre
national ivoirien de recherche agronomique (CNRA), lors d`une rencontre
nationale sur le réchauffement de la planète à Abidjan.

"C`est un grand risque qui pèse sur la sécurité alimentaire si nous
n`arrivons pas à prendre des mesures", a-t-il prévenu, en soulignant que "les
quantités de pluies de plus en plus faibles et leur répartition très
aléatoire" sont à l`origine de cette réduction des cultures vivrières (cacao,
coton, riz...).

"Les paysans sont aujourd`hui désorientés. Ils n`arrivent pas à caler leur
pratiques agricoles anciennes sur la bonne période. Les changements
climatiques pourraient donc devenir un important facteur de pauvreté durable",
souligne-t-il.

"Les changements climatiques constituent une des menaces les plus sérieuses
de notre système planétaire", a de son côté estimé André Carvalho, responsable
à Abidjan du Programme des nations unes pour le développement (Pnud).

Selon le CNRA, "la déforestation et l`industrialisation dues à l`homme"
sont des facteurs aggravants des dérèglements climatiques qui provoquant la
sécheresse, la désertification ou les inondations.

"Plus de 38% de la population africaine vit dans l`extrême pauvreté. Les
perturbations de l`environnement de production agricole précariseront
davantage les conditions de vie", estiment les chercheurs ivoiriens.

La culture du cacao, principale source de revenues pour le pays, est
également menacée par le réchauffement climatique à travers l`apparition de
nouvelles maladies qui s`attaquent aux plantations.

Le cacao, dont la Côte d`Ivoire est le premier producteur mondial avec 40%
des parts de marché, fait vivre six millions d`Ivoiriens sur une population de
15 millions. Mais sa culture, qui se pratique dans les zones forestières, est
menacée par la déforestation due à l`exploitation du bois, soulignent-ils.

Au cours des prochaines années et décennies, les cultures, fragilisées par
la sécheresse, seront encore plus à la merci des "maladies" et des
"ravageurs", a prévenu jeudi un chercheur ivoirien.

Pour y remédier, M. Tiémoko compte "mieux informer les producteurs" sur les
évolutions météorologiques pour qu`ils puissent tirer un maximum de leurs
cultures.

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