jeudi 2 août 2007 par Le Patriote

Le lundi dernier à Bouaké, lors de la cérémonie des Flammes de la paix , le Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo a affiché devant l'assistance sa volonté à aller vite, vite aux élections . De façon très théâtrale et populiste, il a demandé à l'assistance de reprendre en ch?ur avec lui, ce souhait. A l'analyse, le patron des refondateurs est d'accord avec l'Accord politique de Ouaga du 4 mars 2007 et avec ses irréductibles adversaires politiques, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, pour la tenue de la Présidentielle au plus tard, la fin du premier trimestre de l'année 2008. On ne pourrait que s'en réjouir, si tel était vraiment l'aspiration de Gbagbo. Une occasion rêvée de mettre un terme à la surenchère et de jauger le poids des principaux protagonistes du contentieux ivoirien. A la vérité, le débat est tout autre. Le chef de l'Etat ne veut pas de consultation électorale tant qu'il n'est pas sûr de battre Ouattara et Bédié. Sur ce sujet, il sait plus que quiconque, qu'il est fortement minoritaire et comme le disait si bien le Pr Samba Diarra, il ne dépassera pas les 12% de l'électorat. Là-dessus, tout est clair. L'actuel Chef de l'Etat n'a pas la légitimité populaire. Tout le monde en Côte d'Ivoire sait comment il a usé de stratagèmes et visiblement d'un hold- up pour accéder à la Magistrature Suprême. A preuve, il lui a fallu seulement deux ans de gestion pour voir la contestation grandir. Lors des dernières municipales, qui a réuni tous les groupements politiques, sa formation est venue loin derrière le RDR et le PDCI. Son état- major vit en ce moment un véritable casse- tête chinois. Même avec les listings électoraux de 2000, Gbagbo mordra la poussière. A plus forte raison, avec l'organisation des audiences foraines. C'est pourquoi le FPI et lui- même se démêlent comme de beaux diables pour que l'INS, aux mains des obligés du régime, ait une emprise sur le processus électoral. Par ailleurs, si Gbagbo était des élections maintenant, son parti n'allait nullement s'opposer à la tenue des audiences foraines, donc au processus d'identification. Si Gbagbo voulait des élections début 2008, il aurait engagé depuis longtemps, le démantèlement des milices. Si le Chef de l'Etat était pour le suffrage électoral, il n'allait s'inscrire dans les velléités de reconquête du territoire sous tutelle des Forces Nouvelles. Enfin, s'il était réellement pour des élections, il n'allait pas installer partout des polices sécrètes et mettre sous coupe, l'administration policière. Il se prépare à tous les cas de figures, même à la solution du pire, qui consacre son régime. Pour tout dire, malgré les proclamations de Bouaké, Gbagbo n'est pas prêt à aller aux élections. C'est pourquoi, il ne cesse de le dire à ses adversaires : tant qu'il n'y a pas d'élections, je reste au pouvoir . Il veut davantage d'années supplémentaires pour gérer, avec son clan et sa famille, l'argent de la filière café cacao, la manne du pétrole qui n'est pas inscrite au budget. Telle est sa véritable volonté.

Bakary Nimaga

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