mercredi 1 août 2007 par Le Matin d'Abidjan



L'Ambassade de Côte d'Ivoire en France, sise au 102, av. Raymond Poincaré dans le 16e arrondissement de Paris, a été cambriolée dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 juillet par des inconnus. Fermée hier pour cause de la célébration de " La flamme de la paix " à Bouaké, c'est dans un état indescriptible que le personnel de l'Ambassade a retrouvé ses bureaux ce matin. Informé, nous nous sommes rendus sur les lieux. Sur place, trois agents de la police française accompagnés de SEM Kouassi Hyacinthe et quelques fonctionnaires de l'Ambassade font le tour de la batisse pour les premiers constats. A l'entrée du bâtiment principal, un tapis de décoration, arraché au mur de la salle de réunion, jonche le sol. A l'extérieur, dans l'arrière cour, des traces de pas. Le mur qui sépare l'Ambassade de la cour voisine a été démoli. L'échelle abandonnée tandis que la camera de surveillance est retournée. La porte du rez-de-chaussée qui donne sur l'arrière cour est quant à elle défoncée. Au premier étage, la porte du secrétariat principal de l'Ambassadeur a été forcée à l'aide d'une barre de fer abandonnée sur les lieux. Les tiroirs du secrétariat ont été fouillés de fond en comble. Dans le bureau de l'Ambassadeur, c'est la désolation. La porte a été fracturée et plusieurs clés sont par terre. " Ces clés proviennent de mon bureau ", témoigne Nguessan Dominique, le chef du patrimoine, faisant également office de chef du personnel. Il a à charge la gestion des dossiers du personnel ainsi que les doubles de clés des bureaux. Le siège du bureau de l'Ambassadeur ainsi que plusieurs documents sont renversés. Les tiroirs fouillés, le coffre fort dégradé et les placards ouverts. Au deuxième étage, seul le bureau 210, du chef du patrimoine a été visité par les malfrats. Selon MM. Gnohou Jean-Baptiste et Edoukou, les deux agents de sécurité en service à l'Ambassade, les visiteurs nocturnes ont opéré entre 1h45 et 6 heures du matin. Que cherchaient-ils ? Pourquoi un tel acte le jour même de la célébration de "La flamme de la paix " en Côte d'Ivoire ? " Nous n'excluons aucune hypothèse ", a dit SEM Kouassi Hyacinthe. Puis d'ajouter : " Nous avons la garde des bâtiments de l'Ambassade, des meubles, du personnel. Par conséquent, nous prenons cet acte très au sérieux. Nous allons porter plainte contre X afin que toute la lumière soit faite sur cet autre acte qui, à mon sens, n'est pas anodin. Déjà nous avons saisi l'état-major de la police ainsi que le ministère des Affaires étrangères en France." Il faut rappeler que les locaux de l'Ambassade de Côte d'Ivoire en France ont déjà fait l'objet d'incendie et autres intrusions parfois liées aux évènements politiques en Côte d'Ivoire. Au moment où nous quittions les lieux, aucun bilan des pertes et autres dommages causés n'était disponible. Après le constat de la police judiciaire, il faudra attendre la fin de l'enquête pour en savoir davantage. Mais déjà, on peut noter que des documents confidentiels, des chéquiers personnels, des portables et autres ?uvres d'art ont disparu. C'est le lieu de poser le problème de la sécurité au sein des chancelleries africaines. Car si en France, l'Etat ivoirien a pu déployer quatre commandos de la Gendarmerie, pour assurer la sécurité du personnel, sans armes, ceux-ci n'ont qu'un rôle dissuasif. " Heureusement que les rondiers ne sont pas tombés sur les malfrats, certainement armés ", a fait remarquer, l'air préoccupé, SEM Kouassi Hyacinthe.

Philippe Kouhon
(Correspondant Europe)

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023