samedi 28 juillet 2007 par Le Temps

La Côte d'Ivoire célèbre le 30 juillet 2007 à Bouaké, la flamme de la paix. A quelques jours de cette fête, Charles Blé Goudé, leader des jeunes patriotes nous a accordé une interview. Il invite les ivoiriens à effectuer massivement le déplacement. Dans quelques jours, les Ivoiriens vont célébrer à Bouaké, la flamme de la paix. Quel est votre commentaire ?
Nous saluons le Président de la République et son Premier ministre qui en moins de quatre mois ont décidé de rendre les enfants de ce pays heureux. Et de donner une leçon au reste de l'Afrique. Nous saluons également le reste de l'Afrique qui est solidaire des Ivoiriens. Le 30 juillet 2007 n'est pas un jour banal. Mais un jour historique comme cela a été pour l'Allemagne. Après plusieurs années de tuerie, de déchirure, aujourd'hui, les Ivoiriens célèbrent cette journée pour se débarrasser du cocktail de malheur.
Comment préparez-vous l'évènement ?
Les jeunes patriotes ne préparent pas seuls, cet événement. C'est l'ensemble des jeunes de la Côte d'Ivoire qui le préparent. Les jeunes patriotes d'un côté. Les jeunes des Forces nouvelles de l'autre. Nous nous sommes retrouvés pour voir ensemble comment nous allons soutenir nos autorités. C'est curieux de voir les patriotes et les jeunes des Forces nouvelles s'asseoir autour d'une même table pour préparer le bûcher de la paix
Nous avons dépassé les interrogations de sincérité. Les actions parlent plus que les mots. La sincérité ne s'achète pas au marché. Elle s'apprécie dans les actes des uns et des autres. Aller à Bouaké le 30 juillet pour brûler les armes, il n'y a pas acte de sincérité que ça. Les jeunes patriotes ont répondu à plusieurs reprises à l'invitation des jeunes des Forces nouvelles à Bouaké. Auparavant, je les avais invité à Yopougon et dans mon village natal. Voila le commandant Wattao qui vient de quitter le domicile du préfet où il habitait. Il ne faut pas douter. Il ne faut pas prêter des intentions aux uns et aux autres. Il faut encourager les différents acteurs à concrétiser l'Accord de Ouagadougou. Nous voulons aller à la paix. Tout ce qui commence difficilement se termine très bien. Pour cela, j'ai confiance que tout se passera très bien à Bouaké. A votre niveau, y a-t-il une préparation particulière ?
Bien sûr. C'est le Président de la République qui va à Bouaké. Il n'y va pas dans une visite banale. Le Président Gbagbo va pour réunifier la Côte d'Ivoire. Il va réunir les peuples du Sud et du Nord. Il y a longtemps, ils ne se parlaient pas. On ne peut pas laisser le Président partir seul dans une telle aventure. Nous allons nous aussi rencontrer nos frères de Bouaké. C'est pourquoi, depuis un moment, nous travaillons main dans la main. Nous travaillons ensemble pour que Bouaké puisse déborder de monde. Le 30 juillet, il n'y aura pas un pré carré qui ne soit occupé par les ivoiriens. Bouaké va refuser du monde. Combien de personnes comptez-vous convoyer à Bouaké ?
Nous n'aimons pas la guerre des chiffres. Nous ne sommes pas seuls. C'est un travail d'équipe. Ceux qui sont les amateurs de calcul, nous leur donnons rendez-vous à Bouaké. Nous allons soulever des vagues. Nous allons célébrer la paix. Peut-être que c'est un problème de car qui va se poser à nous. Nous avons bien envie de déplacer plus de trois cents cars à Bouaké. Dans les villages et villes environnants, tout le monde se prépare. Personne ne veut rater l'événement. Le bûcher est un symbole. Que peut-on espérer après le 30 juillet ?
Le bûcher n'est pas qu'un symbole. Pourquoi ?
C'est un acte fort d'acceptation de se débarrasser des armes. Elles seront brûlées. Elles ne serviront plus dans la savane, dans la brousse. Ces armes vont servir à faire des dabas. Nous souhaitons que la confiance naisse entre les Ivoiriens. Chacun doit faire le pas qu'il faut pour aller à la paix. En quoi le 30 juillet est le prélude à la réunification du pays ?
La ville de Bouaké était le symbole de la division de la Côte d'Ivoire. Le Président de la République de Côte d'Ivoire met les pieds depuis cinq ans à Bouaké. C'est cela le symbole. En plus, le chef de l'Etat entre en possession de l'entièreté du territoire national.
Avez-vous associé les jeunes du RHDP aux préparatifs ?
Nous avons parlé des jeunes patriotes et des jeunes des Forces nouvelles. Les jeunes patriotes ne sont pas émanants d'une force politique. Il en est de même pour nos amis de Bouaké. Puisque les Forces nouvelles ne sont pas un parti politique. Nous ne sommes pas habilités à parler au nom des jeunes des partis politiques. Depuis la signature de l'accord 26 juillet 2006, ils ne suivent plus. Alors, nous avons décidé de contourner les partis politiques pour parler directement avec les populations. Ce qui est important pour nous, c'est le voyage du Président de la République à Bouaké.
Comme il s'agit du voyage du Président de la République, est-ce que vous les avez contactés ?
Nous ne sommes pas organisateurs. Nous constatons à la télévision un message invitant les populations ivoiriennes à se rendre à Bouaké pour la célébration de la paix. En tant que jeunes de ce pays, que pouvons-nous nous faire pour la réussite de cette fête ? Raison pour laquelle, nous avons décidé de nous organiser. Logiquement, les jeunes des partis politiques devaient s'organiser également dans ce sens. Nous ne pouvons pas parler en leur nom. Nous ne sommes pas membre de leur mouvement. Notre souhaite que les uns viennent. Nous souhaitons est que les différents leaders politiques libèrent leur jeunesse. Afin que celle-ci se joigne à nous pour la fête. A quelques jours du 30 juillet, les journaux de l'opposition parlent d'un autre attentat
Nous sommes habitués à cela. Il faut arrêter de faire peur aux Ivoiriens. Il n'y aura plus rien à Bouaké. Sur quoi fondez-vous cet optimisme ?
Il faut être optimiste. Ceux qui parlent ainsi traduisent leur intention de ne pas voir la Côte d'Ivoire réunifiée. Il y a des gens qui ne prospèrent que dans le désordre. La fin du conflit va montrer réellement aux ivoiriens qui profitaient de cette guerre. On ne peut pas empêcher quelqu'un de penser mal d'une situation. Nous devons travailler d'arrache- pied pour leur montrer qu'ils ont échoué. La mobilisation est en train de se faire. Les jaloux auront honte le jour du bûcher. Tout se passera très bien à Bouaké.
Avez-vous des invités qui viendront de l'extérieur ?
Nous avons des amis maliens, sénégalais qui arrivent. Ils aimeraient vivre en direct la réunification de la Côte d'Ivoire.
Quel est l'état de vos rapports avec Guillaume Soro. Certains journaux disent qu'il serait fâché avec vous
Il fut un moment où l'actualité était plate. Certains journaux cherchaient à se mettre quelque chose sous la dent. Nous sommes permanants avec les autorités des Forces nouvelles. C'est une volonté manifeste de certaines personnes de ne pas nous voir nous rapprocher. Nous sommes arrivés le 30 juin au lendemain de l'attentat manqué contre le Premier ministre. Nous ne savons pas ce qui se passait. Quel message pouvez-vous lancer à l'endroit des Ivoiriens ?
Nous leur demandons de se rendre nombreux à Bouaké. Le 30 juillet, un jour historique pour notre pays. C'est l'heure de la réunification. Personne ne viendra leur raconter cet acte. Chacun doit le vivre. Malgré les cris des oiseaux de mauvaise augure, ils doivent demeurer sereins.

Interview réalisée par
Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr

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