vendredi 27 juillet 2007 par Notre Voie

La recherche agronomique est un outil indispensable pour le développement agricole. Le directeur régional de l'Anader Centre-est en donne un aperçu. Notre Voie : Quel est le bilan de vos activités depuis le déclenchement de la crise ?
Kablan Alexandre : Depuis 5 ans, nous n'avons pu travailler que dans une partie de notre aire d'occupation. C'est-à-dire, Bondoukou, Abengourou et Daoukro. Nous ne sommes pas allés à Bouna parce que sous contrôle des forces nouvelles. En matière de bilan, au niveau de Bondoukou et Tanda, nous avons travaillé dans le cadre de l'aménagement des bas-fonds pour la riziculture et les maraîchers. Au niveau d'Abengourou et dans les autres zones jusqu'à Daoukro, nous avons continué avec la GTZ à travailler sur les acquis du Prostab (Projet de stabilisation agricole) parce que ces acquis nous ont permis de consolider tout ce que nous avons mené comme actions depuis le début du projet. Au niveau de Daoukro, nous avons travaillé avec le projet local de développement agricole (Plda) dans le cadre de l'élevage et du vivrier. A Bongouanou, nous avons pu signer un partenariat avec le conseil général qui nous a permis de développer nos activités au niveau des cultures pérennes (cacao café, hévéa). D'une manière générale, nous n'avons pas arrêté de travailler.
N.V. : Dans quels domaines la coopération allemande, à travers la GTZ, vous a-t-elle apporté son appui ?
K.A. : Il faut tout d'abord dire merci à la GTZ parce que dès le déclenchement de la guerre, la coopération allemande n'a pas cessé son activité. Dans un premier temps, elle a délocalisé à Accra, au Ghana. Ce qui nous a obligés à aller à Accra pour consolider nos programmes. Ensuite, on a eu une nouvelle forme de coopération quand le nouveau directeur de la GTZ, Dr Bremer, s'est installé à Abidjan. Ainsi, nous avons travaillé directement avec la GTZ. Il faut dire que le Prostab est une initiative du gouvernement ivoirien avec l'appui de la coopération allemande. C'est dans ce cadre que nous avons eu l'appui de la GTZ pour consolider nos acquis au niveau de ce projet en matière de cacaoculture, de caféiculture et de maraîcher. Nous avons beaucoup d'acquis que nous allons vulgariser, toujours avec l'appui de la GTZ. Un exemple, quand on parle de régénération cacaoyère, nous pouvons faire la régénération des jachères avec d'autres légumineuses (Glericidia) arbustives qui enrichissent le sol et maintiennent le cacao dans de bonnes conditions. A Abengourou, ceux qui adoptent cette technologie ont des produits qui résistent à la sécheresse. Quand cette technique n'est pas appliquée, on constate que 70% des plants meurent.
N.V. : Depuis que cette technique a été vulgarisée dans le département d'Abengourou, peut-on savoir le nombre de superficie régénérée ?
K.A. : Le projet en lui-même est un essai. Nous l'avons expérimenté dans plusieurs villages. Cette technique de régénération cacaoyère a été appréciée par les producteurs eux-mêmes. Beaucoup d'entre eux l'utilisent. En terme de superficies, nous ne sommes pas en mesure de vous dire exactement le nombre d'hectares de jachères régénérées. Mais, dans tous les villages, nous avons créé des parcelles expérimentales qui servent d'exemples. N.V. : La crise est en train de prendre fin. Quelles sont vos priorités ?
K.A.: Dans l'optique de la paix, toujours avec la coopération allemande, nous envisageons le transfert de nos technologies à l'Ouest et au Sud-ouest dans le cadre du Prostab-Anader Abengourou. Ce programme commence en janvier 2008, et la planification à partir du mois d'août jusqu'en décembre 2007. Nous remercions une fois encore la GTZ qui a compris qu'il faut appuyer le développement. Pour les autres régions, nous avons des pistes. Nous avons pris contact avec la plate-forme des maires pour voir dans quelle mesure ils peuvent être aidés.
N.V. : Qu'attendez-vous concrètement de l'Etat pour réussir cette mission ?
K.A. : Nous attendons beaucoup de l'Etat. Lorsque nous regardons le paysage de la Côte d'Ivoire, nous avons un peu mal. La forêt est menacée. Nous disposons plus de jachères que de forêts. Pour remédier à cela, nous avons des technologies qui permettent de régénérer ces jachères. Pourquoi ne pas aider l'Anader à les régénérer pour permettre aux populations d'avoir des terres cultivables. Une jachère où on plante du gléricidia est transformée en forêt au bout de 4 ans, et le sol devient fertile. Et l'on peut y cultiver toute sorte de culture.




Interview réalisée par Jean Goudalé

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