vendredi 27 juillet 2007 par Le Front

Le 18 juillet dernier, le Front de sécurité du centre ?ouest (Fsco), du commandant Marc Bertrand Gnatoa a bruyamment manifesté, des heures durant, devant le domicile de l'ex-Premier ministre, Charles Konan Banny, à Yamoussoukro.


Les éléments de cette autre milice tribale, entendaient ainsi manifester leur mécontentement devant ce qu'ils ont qualifié de duperie de la part du gouverneur de la Bceao. Neuf (9) jours après cet incident qui a failli tourner au drame, le quotidien Le Front a enquêté pour en savoir davantage sur les intentions réelles des manifestants, et est en mesure de donner la vraie version des faits. Car, il s'agit, en réalité, d'une man?uvre de sabotage de l'image de la grande famille Banny. Et pour cause. Le 21 juillet dernier, soit trois (3) jours seulement après la manifestation du Fsco, le commandant Gnatoa Jean-Marc, adresse une lettre confidentielle à M. Jean Konan Banny, ex-ministre résident de Yamoussoukro et frère aîné de l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny. Dans cette note, Gnatoa révèle que sa structure le Fsco a suspendu sa manifestation du 18 juillet, non pas parce qu'elle a somme toute entendu raison, mais surtout parce qu'elle ne veut pas mettre ses parents en difficulté. Je voudrais dire que nous avons suspendu l'assaut de Yamoussoukro parce que nous n'avons pas voulu mettre nos parents en difficulté, c'est-à-dire le préfet de région Nassa Dakouri d'ethnie Dida et le commissaire du 1er arrondissement Liagro Charles, Bété de Gagnoa. Nous avons constaté que ce sont eux qui étaient au four et au moulin. Ils ont négocié avec moi tard dans la nuit à 23h avant que j'accepte de partir de Yamoussoukro avec mes éléments . Ce passage de la correspondance adressée au ministre Jean Konan Banny par le chef du Fsco, appelle beaucoup d'interrogations et d'inquiétudes. En effet, pourquoi Gnatoa Marc Bertrand se croit-il obligé de jouer sur la fibre tribale, dans une affaire apparemment sérieuse pour faire plier la famille Banny ? A supposer donc que le préfet de région et le commissaire du premier arrondissement de Yamoussoukro qui soient

Le chantage des miliciens

intervenus parce qu'ils n'étaient ni Bété ni Dida, qu'est-ce qui se serait donc passé ce jour-là, devant le domicile de Charles Banny alors ? Gnatoa et ses hommes auraient-ils donc massacré ceux qui ne sont pas leurs frères ? En tout état de cause, une telle position, du reste outrageusement tribale du Fsco, est dangereuse. Et prouve, si besoin en était, que le front de sécurité du centre ?ouest est véritablement manipulé par des mains scélérates. Mais, là où Gnatoa et le Fsco deviennent plus ridicules, c'est lorsqu'ils écrivent ceci : Aujourd'hui encore, je vous lance un SOS (). Trouvez-moi ne serait-ce que 10 à 15 millions de F. Avec cette somme, nous pourrons prendre en charge nos éléments dans la culture du riz de bas-fond, que nous allons agrandir à Issia, Lakota, Gagnoa et à Divo. Nous allons occuper nos jeunes à trouver les cabines téléphoniques, nous octroyer des machines pour la fabrication de briques en géo-béton . Voilà qui est clair. Or donc, il s'agit d'un Sos du Fsco à l'endroit de la famille Banny ? Mais si tel est le cas, pourquoi Gnatoa Marc Bertrand se croit-il obligé de menacer l'ex-Premier ministre, au lieu d'opter pour la négociation. A la vérité, l'attitude du Fsco ne relève que du pur chantage. Surtout, lorsque le chef milicien, tel un maître-chanteur, indique que Engager un bras de fer avec nous ne fera que vous discréditer davantage devant les populations . Ici, Gnatoa qui sait qu'il n'a ni dignité, ni honorabilité à préserver, montre clairement à l'ex-Premier ministre que c'est lui qui a un honneur à défendre dans cette affaire. Le gouverneur Charles Konan Banny, actuellement en voyage l'extérieur du pays, cèdera-t-il au chantage du Fsco ? Sans doute, les prochains jours nous situeront davantage.



J.J.

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