19 septembre 2002 ? 30 juillet 2007. Lundi prochain, cela fera exactement quatre (4) ans, dix (10) mois et onze (11) jours que la guerre aura commencé en Côte d'Ivoire. Depuis lors, Laurent Gbagbo n'a pas mis les pieds dans la grande capitale du centre du pays. A maintes reprises, le chef de l'Etat avait annoncé son voyage sur Bouaké. Mais maintes fois, il n'était pas parvenu à effectuer le déplacement.
En février 2004, il était à un doigt de prendre la route quand le secrétaire général lui avait demandé d'être patient. Attendant qu'il convainque ses forces militaires et les populations des zones sous son contrôle. Cette fois, c'est la bonne. Avec l'accord de Ouagadougou issu du dialogue direct, Gbagbo et Soro ont décidé de donner le top-départ du vrai désarmement. A Bouaké. Rappelons-le, cette cérémonie était prévue le 5 juillet dernier, lorsqu'est intervenu l'attentat contre l'avion du Premier ministre Soro Guillaume le 29 juin dernier à l'aéroport de Bouaké. Ce qui n'a pour autant pas émoussé la détermination des Forces nouvelles à aller à la paix. Bien au contraire, le secrétaire général des Forces nouvelles et les siens prouvent aux Ivoiriens qu'ils n'ont pas pris les armes pour faire souffrir les Ivoiriens. C'est vrai, des gens font croire que Gbagbo n'est pas en sécurité. D'ailleurs, des voix annoncent un coup en préparation contre lui aussi. Mais les Forces nouvelles tiennent à faire du 30 juillet une réussite sur toute la ligne. D'où les grands moyens déployés par le Premier ministre pour rendre inoubliable cette cérémonie. Avec lui, les populations se disent disposées à organiser un accueil chaleureux à leur compatriote qui ne fait autre chose que se déplacer d'une ville à une autre en Côte d'Ivoire. Une attitude contraire à celle des moments de pleine crise en 2002 et 2003. Où l'on jurait de faire d'une bouchée le leader patriotique Blé Goudé.
Gbagbo à Bouaké, c'est donc un symbole. Bien plus, c'est le mur de méfiance qui s'écroule devant de nombreux chefs d'Etat africains dont Blaise Compaoré du Faso, Thabo Mbeki d'Afrique du Sud, Eduardo dos Santos d'Angola, de John Kufuor du Ghana. De quoi en faire un rendez-vous africain aux allures de célébration de la fête d'indépendance dont le 47è anniversaire est prévu le 7 août prochain.
Ouattara Abdoul Karim