jeudi 26 juillet 2007 par Le Patriote

Konankokorêkro. Ce village situé à 20 km de Toumodi, paré de ses plus beaux habits, a accueilli dans l'après-midi du vendredi 20 juillet 2007, dans une grande ambiance (danses traditionnelles), le PCA du groupe Cie-Sodeci, Marcel Zadi Kessy. Et cela, à l'invitation de la Mutuelle du développement de konankokorêkro (Mudeko), présidée par M. Jean Konan Ferrand, ancien Directeur général de la Sicogi.

Les difficultés du village
Le samedi 21 juillet dernier, M. Zadi, après un recueillement sur le caveau de M. Kouassi Lenoir, a animé une conférence publique relative au développement des communautés villageoises. Devant la chefferie traditionnelle, les cadres, la fédération des mutuelles d'Angoda (Fema) regroupant 14 villages. Au nom des cadres du village, M. Kouamé Konan Claude, vice-président de la Mudeko, a révélé que malgré les actes de développement du village, à savoir la construction d'un château d'eau, l'installation du téléphone et de l'électricité, l'école primaire, le village de Konankokorêkro est tombé dans la léthargie, à cause du manque d'enthousiasme de certains cadres. Aussi, la Mudeko, souhaite-t-elle, que Konankokorêkro soit jumelée à Yacolidabouo pour bénéficier de son modèle de développement . Quant à M. Loukou Koffi, président de la Fema, il a souligné que sur 14 villages que compte la sous-préfecture, trois seulement ont de l'eau courante. Selon lui, les difficultés liées à l'électrification de certains villages, s'articulent autour de l'extension et de l'abonnement des familles. A cause de la difficulté d'accès dans les villages.

Les recettes de Zadi Kessy
Dans le franc-parler qui l'a toujours caractérisé, M. Zadi indique d'entrée aux populations de Konankokorêkro, que le développement local repose sur le triptyque, Entente, Propreté et Travail. Ces trois aspects devant habiter les populations pour améliorer leurs revenus. Cependant, M. Zadi a déploré le fait que depuis 1893 (année de naissance de la Côte d'Ivoire), la politique ait pris l'ascendance sur l'économie. L'activité politique est devenue la seule voie d'enrichissement. Toute chose qui a occasionné la pauvreté, voire son accentuation. La Côte d'Ivoire a un taux de pauvreté de 45%, avec un taux de chômage inquiétant de 61%, une espérance de vie de 45 ans. Ainsi qu'un taux d'analphabétisme de 50%. , a révélé M. Zadi. A l'en croire, il faut combattre la pauvreté, qui a ni couleur politique, ni couleur ethnique, ni religion, ni nationalité. Qui a fait savoir aux populations de Konankokorêkro, que leur avenir dépend d'eux-mêmes. Pour résoudre les problèmes liés à la pauvreté, le Pca de la Cie-Sodeci a évoqué certaines priorités. Partager la même vision, s'organiser effectivement, produire de la richesse et créer des infrastructures, bien gérer cette richesse et ces infrastructures, contrôler la gestion, sécuriser l'environnement et mettre l'accent sur la formation , a-t-il précisé. Il a demandé aux populations de cette localité d'être ambitieuses. Arrêtez les discours et travaillez. Que le chef du village donne les mêmes chances aux autres ; que l'on donne des terres à tout le monde ; que la politique locale insiste sur la cohésion. Si une famille à beaucoup plus de terres, qu'elle accepte de partager. Faites en sorte que les enfants ne traînent pas à Abidjan et occupez vous de ceux qui sont sur place. Il ne faudrait pas que les gens aient peur de venir au village, aient peur de la sorcellerie. Ayez une vision partagée. Même si en Côte d'Ivoire on ne fait pas cela, à Konankokorêkro, on doit le faire. , a conseillé M. Zadi. Avant de prendre comme illustration, ce qui a été fait dans son village à Yacolidabouo (Soubré) dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

Le cas de Yacolidabouo
Cela a été axé autour du thème le développement de proximité avec le cas du modèle Ouyiné (entraide et solidarité en bété) . M. Zadi a expliqué que Ouyiné se veut un outil de développement. Ainsi, Yacolidabouo est dirigé par un conseil du village, qui est la cellule de prise de décisions et d'orientation. Il est composé de quatre organes de réflexion qui sont des commissions (économique, sociale, finance et fonds de développement et juridique). Avec en prime, plusieurs comités qui s'occupent des tâches quotidiennes du village (santé, maison, culture, entretien, équipement, hygiène, environnement, marché, école, mutuelle d'assurance-maladie). Selon M. Zadi, Ouyiné a pour objectif la création de richesse. Et cela passe par les produits vivriers, l'orientation vers les produits agro-industriels, la culture de l'épargne, la sensibilisation, la formation, l'investissement des cadres du village. Et comme il ne faut pas naviguer à vue, la mutuelle de Yacolidabouo a planifié le développement du village sur une période allant de 2004 à 2014. Ainsi le village s'est fixé comme objectif, pour chaque habitant, dans les 10 années à venir : un revenu mensuel de 300 000 Fcfa, un nombre minimum de deux repas par jour, un niveau minimum d'instruction de CM2, deux repas par jour par individu, l'espérance de vie à 60 ans. M. Zadi a demandé au village de Konankokorêkro de suivre le modèle de développement de Yacolidabouo car le développement doit venir du village . M. Zadi qui s'est offusqué de l'absence d'un centre culturel dans ce village, a remis 200 000 Fcfa comme participation à la construction de cet édifice. Incitant du coup les cadres à réagir. L'homme est au centre de toute activité et le progrès économique et social n'a de sens que s'il s'accompagne de développement , a conclu M. Zadi. Celui-ci, a été fait chef du village de Konankokorêkro et baptisé nanan Yao Kokorê. Scellant ainsi le jumelage entre Konankokorêkro et Yacolidabouo. Soulignons que la cérémonie a pris fin par une visite des infrastructures du village et par la mise sous tension de l'installation électrique de l'habitat rural qui porte également le nom de M. Zadi. Les différentes populations ont toutes salué l'expertise du Pca de la Cie-Sodeci.
Jean Eric Adingra (Envoyé spécial)

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