mercredi 25 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

La Côte d'Ivoire est le premier pays africain producteur d'hévéa avec plus de 180 000 tonnes. Elle entend accroître cette production d'ici quelques années.

La Côte d'Ivoire avec ses 180 000 tonnes d'hévéa produites grâce à 22 000 paysans, est le premier producteur africain. Loin de dormir sur ses lauriers, elle envisage d'accroître cette production d'ici les treize prochaines années. Dans ce cadre, une politique de développement de l'hévéaculture est prévue par le gouvernement ivoirien. Il s'agit de réaliser un vaste projet de 300 000 hectares d'ici 2020. L'information a été livrée hier au cours de l'atelier de lancement du projet CFC/ISRG/17 organisé à Abidjan par le directeur de cabinet du ministère de l'Agriculture. Cet atelier vise l'amélioration des revenus des petits planteurs d'hévéa en Afrique de l'Ouest et du Centre (Ghana, Côte d'Ivoire et Cameroun). Selon M. Zié Alassane Diamouténé, des plantations villageoises de 300 000 hectares vont être accompagnées de petites unités de transformation qui sont à la portée des petits paysans sur l'ensemble des zones de production. Afin de donner de la valeur ajoutée à leur produit primaire. Dans ce contexte, souligne-t-il, les actions des chercheurs et des vulgarisateurs sont attendues pour ce projet pilote. La recherche est interpellée, à en croire le représentant du ministre de l'Agriculture, dans les pays producteurs africains. En ce sens qu'elle doit mettre à la disposition des petits planteurs, des variétés sélectionnées à haut rendement de meilleure qualité, des itinéraires techniques adaptés, la bonne technologie du caoutchouc naturel et des associations culturales avec les vivriers. Cet effort de la recherche a surtout besoin du secteur privé, analyse M. Diamouténé Zié Alassane. "Je demande au secteur privé d'aider la filière africaine du caoutchouc à être présente dans la partie profitable de la chaîne de valeur ajoutée. Dans ce processus, d'épanouissement individuel en milieu rural, nous sommes convaincus que le secteur privé peut jouer un rôle immensément utile en mettant sa capacité d'intervention au service des instituts de recherche ", a précisé le directeur de cabinet du ministère de l'Agriculture. D'un coût total de plus de 2 millions de dollars et financé à hauteur de plus d'1 million de dollars par le fonds commun des produits de base (CFC), cet atelier va réfléchir sur les moyens d'améliorer les revenus des petits planteurs d'hévéa en Afrique. Cela passe par un transfert de technologie des meilleures pratiques culturales et traitements post-récolte, une diversification des sources de revenus par l'association culturale, une amélioration du circuit d'approvisionnement par l'introduction des normes et traitements garantissant aux planteurs un meilleur revenu. Pour Mme Eltha Brown, directrice de projets au CFC, ce projet d'une durée de trois ans émis au Ghana, en Côte d'Ivoire et au Cameroun, va bénéficier de l'expertise en la matière des pays asiatiques. Qui sont les plus gros producteurs d'hévéa dans le monde. La qualité du matériel végétal, la disponibilité de ce matériel végétal, la disponibilité de ce matériel auprès des producteurs doivent être assurées à travers ce projet, a estimé le directeur général du Centre national de recherche agronomique (CNRA), M. Yo Tiémoko. Il souhaite aussi que l'Etat prenne des mesures pour organiser les pépiniéristes en vue de professionnaliser leur métier. Pour lui, il faut rendre accessible l'hévéaculture qui est très coûteuse aux petits planteurs d'Afrique par un système de cultures diverses à promouvoir. Le président de l'Association des professionnels du caoutchouc naturel (APROMAC), M. Koffi Julien, se félicite de ce projet. La Côte d'Ivoire, dit-il, ambitionne de devenir un important partenaire dans le caoutchouc en accroissant sa production. Cet atelier, soutient-il, va permettre de peser les forces et faiblesses de l'hévéaculture en Côte d'Ivoire. Quant à Djikalou Saint-Cyr, représentant permanent de la Côte d'Ivoire auprès des organisations internationales des produits de base, il souligne qu'une étude de faisabilité a démontré que le climat social et éco-climatique de l'Afrique est propice à l'essor d'une économie hévéicole dynamique. Il espère que le boom constaté va profiter aux petits planteurs. Cet atelier est organisé du 24 au 26 juillet et réunit plusieurs délégués du Ghana, de la Côte d'Ivoire, du Cameroun et de la Malaisie.

Fabrice Tété

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