mardi 24 juillet 2007 par AFP

OUAGADOUGOU - Le Burkina Faso va bientôt envoyer un contingent militaire dans le cadre de l`Opération de maintien de la paix des Nations unies en Côte d`Ivoire (ONUCI) pour assurer la sécurité du Premier ministre Guillaume Soro, a-t-on appris mardi de source gouvernementale.

Un projet de loi relatif à l`envoi d`un contingent burkinabè de quelque 150
hommes en Côte d`Ivoire "pour une durée de 12 mois au minimum", a été transmis
à l`Assemblée nationale, selon un communiqué du ministère burkinabè chargé des
Relations avec le Parlement reçu par l`AFP à Ouagadougou.

"Il est clairement indiqué dans le projet de loi que le contingent
burkinabè sera intégré aux forces de l`ONUCI chargées d`assurer la sécurité du
Premier ministre ivoirien Guillaume Soro", a déclaré à l`AFP Célestin Zongo,
conseiller en Communication du ministre chargé des Relations avec le Parlement.

L`assemblée burkinabè, dominée par le Congrès pour la démocratie et le
progrès (CDP, au pouvoir), doit en principe voter le texte au cours d`une
séance plénière prévue le 31 juillet, selon l`ordre du jour des députés réunis
en session extraordinaire depuis le 17 juillet.

L`envoi des militaires burkinabè en Côte d`Ivoire, dont la date n`a pas été
précisée par le ministère, est "la réponse à une demande" exprimée par le
président ivoirien, Laurent Gbagbo, auprès de son homologue burkinabè, Blaise
Compaoré, médiateur dans la crise ivoirienne, précise le ministère.

Après l`attaque de l`avion du Premier ministre ivoirien, et chef rebelle,
Guillaume Soro, le 29 juin par des inconnus à l`aéroport de Bouaké (nord
ivoirien), le Burkina s`était dit prêt à affecter des hommes pour assurer sa
sécurité, "si Abidjan donnait son accord".

Quatre membres de la délégation de M. Soro sont morts et une dizaine
blessés dans cette attaque.

Les Casques bleus de l`Onuci sont chargés depuis 2004, avec près de 3.000
soldats français, de surveiller le cessez-le-feu entre le nord et le sud
ivoirien, séparés depuis une tentative de coup d`Etat en septembre 2002.

Sous l`égide du président Compaoré, les deux camps ont amorcé une
réconciliation le 4 mars dernier avec la signature à Ouagadougou d`un accord
de paix entre le MM. Gbagbo et Soro, nommé depuis à la tête du gouvernement
ivoirien.

Le chef de l`Etat burkinabè est le président en exercice de la Communauté
économique des Etats d`Afrique de l`ouest (CEDEAO), qui regroupe 15 Etats.

Les relations entre la Côte d`Ivoire et le Burkina Faso s`étaient
détériorées après la tentative de coup d`Etat de 2002, les partisans du
président ivoirien accusant M. Compaoré, qui a toujours démenti, de soutenir
la rébellion qui s`est emparée de la moitié nord du pays.

Elles se sont progressivement améliorées à partir de l`automne 2006 et
début 2007, lorsque M. Gbagbo a sollicité M. Compaoré pour être le médiateur
du "dialogue direct" avec la rébellion, qui a débouché sur l`accord du 4 mars.

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