mardi 24 juillet 2007 par Fraternité Matin

Dans quelques jours, le Président français fera une tournée africaine qui le conduira au Sénégal et au Gabon. Le Président français entreprend, les 26 et 27 juillet, une tournée africaine qui le conduira chez deux partenaires traditionnels de l'Hexagone, membres du pré-carré: le Gabon et le Sénégal. Une autre destination n'est pas encore officiellement confirmée, mais des sources diplomatiques annoncent que Nicolas Sarkozy devrait se rendre demain, mercredi, en Libye (où séjourne son épouse Cécilia) pour rencontrer le Guide de la Jamahiriya libyenne, le colonel Mouammar Kadhafi. Cette intense activité diplomatique en direction du berceau de l'humanité n'est pas gratuite. Elle est certes destinée d'une part, à raffermir des relations séculaires entre l'ancienne métropole et ses plus fidèles parmi les ex-colonies et d'autre part, trouver une issue heureuse aux sorts des infirmières et du médecin bulgares détenus à Tripoli; mais elle est animée d'arrière-pensées électoralistes avec la candidature de Dominique Strauss-Kahn (DSK), ancien ministre socialiste des Finances et député du Val-d'Oise, au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI).
Pour la succession de l'Espagnol Rodrigo de Rato, qui a annoncé, en juin dernier, qu'il démissionnait pour des raisons familiales, DSK a remporté une première victoire. Proposé par le calculateur Nicolas Sarkozy pour se tirer une épine du pied (en mettant à l'écart un potentiel rival politique) et déstabiliser le Parti socialiste, il a obtenu le désistement du candidat polonais Mareck Belka et le soutien unanime des vingt-sept pays de l'Union européenne. Mais la partie est loin d'être gagnée. Car, l'appel à candidature court jusqu'au 31 août prochain. Et si DSK est, pour l'instant, seul en lice, des pays émergents d'Amérique latine (Brésil, Argentine et Venezuela notamment) ou d'Asie (Chine et Inde entre autres), qui contestent la complicité euro-américaine pour contrôler le FMI et la Banque mondiale, n'écartent pas de jouer les trouble-fêtes en proposant des candidatures. Déjà en 2000, Michel Camdessus, directeur général du FMI pendant treize ans, mettait les pieds dans le plat en soutenant que les pays émergents et les pays les plus pauvres doivent avoir leur mot à dire. C'est pourquoi l'ancien ministre socialiste français des Finances s'est engagé à entreprendre une opération de charme. Il visitera les grandes capitales du Nord comme du Sud pour convaincre les différentes parties prenantes du bien-fondé de (sa) candidature. En outre, il promet d'adapter le FMI à la nouvelle donne créée par la mondialisation financière. Il va falloir redéfinir les missions du Fonds ainsi que la place respective des différents partenaires, notamment en donnant aux pays émergents le rôle qui leur revient, déclare-t-il pour tenter d'apaiser les pays comme le Brésil qui militent pour des réformes afin que le directeur général du FMI soit choisi sur la base des critères de mérite, de transparence et de multilatéralisme. Le Chef de l'Etat français ne veut pas demeurer en reste de ce marathon électoral. Il a choisi de s'investir pour assurer une majorité confortable à DSK. Il s'est dit prêt à accompagner son candidat au Brésil pour essayer de vaincre les dernières réticences. Il vient en Afrique pour rallier les voix. Car, sur l'agenda des états-majors, il est prévu d'autres pays comme le Ghana, le Nigeria et l'Afrique du Sud. La Côte d'Ivoire suit, sans doute, avec une attention particulière les débats. Car, la France reste son notaire auprès des institutions de Bretton Woods. Le feu vert français a valeur de blanc-seing pour notre pays. Et cerise sur le gâteau, DSK est un éléphant du PS; parti qui est membre de l'Internationale socialiste au même titre que le FPI.

Ferro M. Bally

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