mardi 24 juillet 2007 par Fraternité Matin

La suspension du contingent marocain de l'ONUCI à Bouaké suscite des réactions dans le camp présidentiel. L'affaire du contingent marocain de l'ONUCI à Bouaké, suspendu et cantonné à la suite des allégations d'exploitations et d'abus sexuels sur des mineures, suscite des réactions diverses. Si au plan strictement des Droits de l'homme, l'enquête diligentée par l'ONUCI et la sanction prise sont qualifiées de légitimes, des voix s'élèvent pour s'interroger sur l'opportunité de la diffusion des résultats en ce moment précis. Au nombre de celles-ci, des proches du Palais présidentiel pour qui, la campagne médiatique entreprise par le confrère RFI, le week-end dernier et reprise par les médias nationaux, n'est pas fortuite. Ces sources qui ont gardé l'anonymat s'interrogent sur l'opportunité d'une telle action alors même que les Ivoiriens s'apprêtent à se rendre massivement à Bouaké pour participer à l'un des plus grand événement de l'année, le Bûcher de la paix ou La flamme de la paix, prévue pour le 30 juillet. Cérémonie qui verra la participation du Président de la République, Laurent Gbagbo, du Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro ainsi que celle de plusieurs Chefs d'Etat amis de la Côte d'Ivoire. Pour ces proches du Président ivoirien, la publication, le 20 juillet, des résultats préliminaires de l'enquête vise à créer un sentiment de suspicion et d'insécurité dans l'esprit des Ivoiriens et partant, à les démoraliser. Ce qui aurait pour effet de déstabiliser la cérémonie de La flamme de la paix.
L'autre réserve porte sur l'opportunité qu'il y a à mettre à l'écart et à cantonner un contingent de 732 hommes qui devraient prendre part à la sécurisation de la cérémonie aux côtés des autres forces, notamment les FDS, les FAFN et la Licorne. Pourquoi n'avoir pas isolé les présumés coupables d'autant plus que ce n'est pas le contingent dans son entièreté qui est suspecté ?
Isoler le contingent marocain donnerait la liberté à la Licorne de supplanter les soldats (encore inconnus) qui vont remplacer les Marocains. On sait que les relations entre cette force et les patriotes proches du camp présidentiel ne se sont toujours pas améliorées. Même s'il n'y a plus d'incidents, il y a de quoi semer le doute dans l'esprit de certaines personnes. Malgré tout, nos sources restent confiantes et rassurent quant au déroulement normal de la cérémonie. Grâce à la présence de la sécurité présidentielle à Bouaké. Il n'est pas exclu que la représentation diplomatique du Royaume chérifien qui a été également prise de court par la diffusion de cette information soit entendue pour faire connaître sa position.

P. N. Zobo

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