A moins d'une semaine de la cérémonie du bûcher de Bouaké, les Ivoiriens se prononcent.
N'goran Florent (consultant, formateur en entrepreunariat) :
C'est une occasion formidable
Je pense que c'est une occasion formidable. Tout le monde attendait un tel geste. Cela fait plusieurs années que les Ivoiriens dans leur souffrance, cherchaient une chance de s'en sortir. Ce bûcher constituera pour moi, une occasion pour réunifier le pays en permettant ainsi aux fils de Bouaké de retourner sans crainte chez eux. En somme, pour moi, c'est une occasion louable.
Moussa Douamba (président de l'Ong Burkina Faso-Solidarité Côte d'Ivoire, et Pca de diaspora finances) :
Cela ne va pas changer grand-chose
Il faut dire que je m'apprête à y être pour soutenir les acteurs de la crise ivoirienne. Mais j'avoue que je fais partie de ceux qui pensent que cela ne va pas changer grand-chose. Parce qu'on a eu de tels cas dans certains pays. Mais cela n'a rien donné de concret. La paix c'est dans le c?ur. On peut brûler des tonnes d'armes et souvent ce sont des armes rouillées, des armes inutilisables et ça aussi c'est une comédie que nous ne souhaiterons pas voir à Bouaké.
Kouassi Honoré (employé de Banque) :
C'est une bonne chose
Le bûcher du 30 juillet à Bouaké est une bonne chose. Pour moi, ce sera nécessaire de brûler ces armes puisqu'elles ne seront plus d'aucune utilité. Au lieu de s'entretuer, on gagnerait à faire la paix, car Dieu en nous créant nous a demandé de nous aimer les uns les autres. Si on pouvait fouiller encore d'autres coins pour ressortir toutes les armes cachées, pour les brûler, ce serait encore mieux.
Sana Adama (président des syndicats de couturiers section de Yopougon) :
C'est une bonne initiative
C'est une bonne initiative, car nous souhaitons que la guerre prenne fin le plus tôt possible. Or, pour nous le bûcher du 30 juillet constitue un acte majeur pour la fin de la guerre et par conséquent pour le retour de la paix. Cela nous fait plaisir, car cela permettra de pouvoir exercer en dehors d'Abidjan.
Kouakou Cyprien (professeur au CBCG de Cocody) :
C'est une mise en scène
Je pense à mon humble avis que c'est une mise en scène. Car, les gens ont aussi brûlé les armes à l'ouest, mais cela n'a rien donné de bon. Et c'est la même chose qui va se passer à Bouaké le 30 juillet prochain.
Pour moi, avant de procéder au désarmement à proprement parlé et au brûcher des armes, il faudrait qu'on soit sûr que les c?urs ont été ?'désarmés''. C'est à cette condition que le bûcher sera une réussite. Il ne sera à rien de brûler des armes, si les c?urs de ceux qui la détiennent ne sont pas désarmés.
Mme Oulobly Patricia (femme d'affaires) :
C'est un pas important vers la paix
Pour moi, c'est un pas important vers la paix. C'est donc une bonne chose qui nous permettra de circuler en toute quiétude sur toute l'étendue du territoire pour aller faire nos affaires à Korhogo et à Bouaké. Si le bûcher a lieu alors ce sera une opportunité pour nous d'aller reconquérir d'autres marchés.
Mme Tanoh Léontine (ex-employée à Gonfreville)
Je trouve l'idée bonne
Je trouve que l'idée du bûcher de Bouaké le 30 juillet est une bonne chose. D'ailleurs, je serai moi-même ce jour-là à Bouaké. Le v?u de tous les Ivoiriens est que la paix revienne. Or, cette destruction d'armes constitue une étape importante vers la paix. Il faut bien que la guerre finisse un jour, on ne va pas rester indéfiniment dans la guerre. Le pays ne va pas rester éternellement divisé. Comme tous les Ivoiriens, je suis pour le retour rapide de la paix.
Gomé Roger (enseignant) :
Il faut y croire
Comme le chef d'état-major adjoint des Forces nouvelles Wattao le dit, il faut bien que ça finisse un jour. On ne va pas rester éternellement dans cette situation de guerre.
Je pense donc que le bûcher de Bouaké est une bonne chose. Il faut y croire. Même s'il y a des relents politiques, il faut y croire et Dieu fera le reste.
Propos recueillis par Aristide Junior