lundi 23 juillet 2007 par 24 Heures

La troisième édition du Chantier panafricain d'écriture dramatique des femmes (CPFDF) a clos ses portes le 15 juillet dernier par la représentation théâtrale, en 45 mn, de la 1ère étape de Nuit blanche de la camerounaise Angeline Solange Bonono, sous la direction de la formatrice française Evelyne Fagnen. C'était au village Kiyi.

La nuit, qui amplifie la solitude, peut tout aussi bien charrier des oreilles attentives au désir charnel.
Robert voit sa solitude déchiquetée par une meute de prostituées au regard suave, à l'invitation pressante.
Pour elles, cette proie n'est qu'une victime parmi tant d'autres.
Mais pour lui, toutes ces belles, sorties du ventre de la nuit et en train de languir, sont un don du ciel.
Son âme, assommée par l'infidélité de sa femme avec leur témoin de mariage, est à la recherche d'appui, pour repartir à zéro.
Il dépense sans compter, mais surtout sans passer à l'acte, tant qu'il s'agit de panser ses blessures par la simple présence d'une chaleur féminine.
Incrédule devant ce client peu ordinaire car réduite à consommer les étreintes sans le luxe des discours, la prostituée se rebiffe.
Avant de tomber dans le jeu des confessions.
Comédie dramatique sur des blessures secrètes qui ont soif de confidences, Nuit blanche d'Angeline Solange Bonono est une pièce attachante jouée sans décor encombrant.
Un seul lit blanc délimite le désir de quête fusionnelle, qui peut se transformer en un linceul pour l'âme.
Le lit a droit de rire et de mort, mais aussi le pouvoir de retirer le sommeil pour plonger sa victime dans l'errance d'une nuit blanche.
La métaphore embrasse trois visages au destin fragile.
Entrecoupée de voix mélodieuses et impeccablement jouée par Ildevert Méda dans les habits désabusés du mari trompé, cette pièce donne une épaisseur humaine aux prostituées.
Seul bémol, somme toute excusable pour un travail de pré-création, la partition pas très convaincante de la femme infidèle, incarnée pourtant par l'expérimentée (Maï la bombe).
Cette pièce a été créée lors de la précédente édition de la formation en 2005.
Samedi dernier à Grand-Bassam, les stagiaires ont restitué les ateliers.
34 femmes ont pris part à cette troisième édition du Chantier panafricain d'écriture dramatique des femmes.


Fortuné Bationo

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