lundi 23 juillet 2007 par Le Patriote

Dans son essai, Pourquoi je suis devenu un rebelle , le Premier Ministre Soro Kigbafori Guillaume ne se faisait aucune illusion sur ce qui pouvait lui arriver. En prenant, malgré lui, les armes pour installer un nouvel ordre politique , il savait que sa vie était en permanence en danger. L'attentat manqué du 29 juin dernier contre son avion et qui a coûté la vie à certains de ses proches collaborateurs, est venu lui rappeler cette certitude. S'il est encore vivant, il n'est pas encore sorti de l'auberge. Il l'a dit le vendredi dernier à Korhogo : ces idiots veulent tirer sur ma voiture . Le Premier Ministre ne croyait pas si bien dire. De sources très sérieuses, annoncent de nouvelles atteintes à la vie du patron des Forces Nouvelles. A ce propos, le voyage annoncé de Gbagbo à Bouaké le 30 juillet prochain, pour dit-il, brûler les armes , n'est pas un bon présage. A l'occasion de cette visite qui devrait réunir plusieurs chefs d'Etat africains, si des éléments des FANCI sont présents dans la capitale du Centre, avec des homologues du Ghana, du Burkina Faso, de l'Afrique du Sud, notre source signale la présence de tueurs et de combattants prêts à en découdre avec les Forces Nouvelles, le moment venu. Ainsi fait-elle état de la présence de nombreux infiltrés dans les villes de Man, Korhogo et Bouaké. Il s'agit essentiellement de soldats loyalistes et de miliciens du régime. Beaucoup ont pu avoir accès à la ville de Bouaké et de Korhogo, à la faveur de la présentation du ballon d'or de Didier Drogba et aussi avec le match Côte d'Ivoire- Madagascar. Selon notre interlocuteur, le pouvoir a profité du relâchement des Forces nouvelles pour y faire entrer de nombreux éléments de la refondation. L'envie de voir Drogba et les Eléphants a fait perdre la garde aux hommes de Soro Guillaume. Plus grave, notre source avance que des armes seraient stockées chez un dirigeant du FPI, natif de la région de Bouaké. Ces armes n'attendent que le signal pour être actives. En effet, en prévision à un nouvel attentat contre le Premier ministre, une vaste opération sera lancée simultanément contre les positions tenues jusque là par les ex-rebelles. Pour libérer le pays , selon l'expression de notre informateur et organiser des élections bien truquées. Pour ouvrir une vraie dictature. Comment en est- on arrivé à cette situation extrême voire à cette solution du pire ? Pour tout dire, en lançant le concept du dialogue direct avec la rébellion , le Chef de l'Etat avait pour ambition de briser l'alliance entre les oppositions, civile et armée, parvenir à griser Soro Guillaume avec le poste de Premier ninistre, lui donner le sentiment qu'il peut devenir un jour Président, comme Pierre Nkurunziza au Burundi et favoriser sa rupture avec les deux poids lourds de la classe politique, Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié. Plus de cents jours après la formation du gouvernement, le Premier ministre, qui a sa carrière à jouer, n'a pas rompu avec ses partenaires du G7. Mieux, il se donne les moyens d'organiser des élections justes, ouvertes et démocratiques, afin que le meilleur candidat l'emporte. Il l'a dit lors d'une adresse à la nation ; qu'il n'organisera les élections que lorsque tous les Ivoiriens auront leur papier. Une position qui n'agrée pas le camp présidentiel. Se sachant minoritaire, il voit d'un mauvais ?il la stratégie noble du Premier ministre. Le Front Populaire Ivoirien est contrarié dans sa démarche. Il y a peu, dans les cercles du régime, on glosait sur une proche rupture entre les Forces Nouvelles et l'opposition civile, notamment le RDR et le PDCI. Dans les coulisses, les pontes du régime disaient que Gbagbo va donner tous les honneurs à Soro, espérant que l'opposition s'en offusque, afin de gagner le soutien des Forces nouvelles. La prévision n'a pas fonctionné comme telle. Il faut donc abattre le Premier ministre, pour reprendre la guerre de reconquête du territoire occupé par Soro et ses hommes depuis le 19 septembre 2002. Après l'attentat du 29 juin, des jours sombres attendent le processus de paix. Les Forces Nouvelles, la classe politique et la Communauté internationale sont averties. Gbagbo et son camp ont décidé d'opérer un passage en force. Pour garder les rênes du pays, ils se donnent pour mission de conduire le pays dans la voie de l'aventure.


Bakary Nimaga

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