lundi 23 juillet 2007 par Le Patriote

Le faible niveau de revenus des planteurs de cacao est une question préoccupante sur laquelle l'on mérite de se pencher. La fluctuation des cours du cacao à l'international est telle que le planteur, à l'arrivée, se retrouve quasiment sans sou alors que la culture de cacao est tout aussi rustique et la productivité du sol toujours faible. Les seuls acteurs à se frotter les mains demeurent les industriels et les consommateurs de chocolat. Selon l'Organisation Internationale du Cacao (ICCO), pour espérer obtenir une tonne de cacao, un planteur doit ouvrir 25 000 cabosses. En Côte d'Ivoire comme au Ghana, la productivité des sols est tellement faible que les rendements oscillent entre 500 et 700 kg/tonne, contrairement à ceux de la Malaisie qui avoisine 1,5 tonne de cacao. En outre, il convient de noter que 95% de la production de cacao se trouvent entre les mains de petits producteurs. Pour résoudre ce problème de faibles niveaux de revenus pour les planteurs, l'ICCO préconise la limitation des exportations et le développement intégré et durable de l'économie cacaoyère mondiale.
La première stratégie implique un accord entre les principaux pays exportateurs. Dans ce cas, les gouvernements concernés devront appliquer des taxes à l'exportation. Seulement, la difficulté majeure de cette approche est que les bénéfices iraient aux gouvernements alors que la responsabilité de la réduction de la production reposerait uniquement sur les épaules du paysan a précisé M. Jean-Marc Anga, représentant l'ICCO, lors de l'atelier international sur la prévention et la gestion de la propagation des ravageurs et parasites, qui s'est tenu du 17 au 20 juillet dernier à l'hôtel Ibis d'Abidjan. Une autre variante de la stratégie de limitation des exportations serait de mettre en place un système de quota à l'exportation dans lequel l'excédent de production serait détruit ou utilisé comme source d'énergie alternative. Pour Jean-Marc Anga, cette solution serait lourde et coûteuse à gérer et sujette à la manipulation et à la corruption.
La seconde stratégie, à savoir le développement intégré et durable de l'économie cacaoyère mondiale, semble la mieux indiquée. Contrairement à la première stratégie, elle implique la communauté internationale, les gouvernements des pays producteurs, les négociants, l'industrie et les planteurs. Ces acteurs devront menés des actions en vue de l'amélioration des circuits de commercialisation, des pratiques culturales et du matériel de plantation. Ainsi, cinq types d'actions ont été recensés. La mise en place des termes de commercialisation qui permettent aux planteurs d'obtenir une plus grande proportion des revenus à l'exportation, la valeur ajoutée sur le cacao avant l'exportation, la croissance de la consommation, l'amélioration de la productivité dans les plantations de cacao et la mise en place d'un bon service de vulgarisation agricole. Sogona Sidibé

France : nouvelle politique africaine
L'aide à l'Afrique liée à la bonne gouvernance ?
Une nouvelle politique africaine de la France sous Sarkozy ? Très peu d'Africains oseraient y croire. Surtout les ressortissants des États du golfe de Guinée, ces émirats pétroliers. Là les pouvoirs, souvent installés avec la bénédiction de la France entretiennent des relations trop étroites avec l'ancienne métropole pour qu'on puisse penser que les gouverneurs nommés par la puissance coloniale, soient inquiétés outre mesure. Mieux, les compagnies pétrolières étrangères, plus que l'État français, contrôlent suffisamment les pouvoirs dans ces comptoirs pour que cette nouvelle politique annoncée ne soit autre chose qu'une opération de ravalement de façade destinée à faire croire à la rupture chère à Sarkozy. Et ce ni la présence de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay, ni le premier voyage annoncé du nouveau président français au Gabon chez l'ami Bongo, et au Sénégal qui rassureront les esprits. Mais il n'est pas interdit de rêver
Vous avez dit nouvelle politique qui abolirait la connivence entre des régimes peu recommandables et la France comme sous Chirac ? Jean Marie Bockel, le nouveau secrétaire d'État Français à la Coopération et à la Francophonie l'a exposée en ouverture des Journées de la coopération internationale et du développement 2007 mardi dernier.
La France entend conditionner dorénavant son aide au développement aux engagements en matière de gouvernance des pays africains. Il n'est pas normal que les États aidés le soient de manière indifférenciée, sans prendre en compte le sérieux de leurs engagements, notamment en matière de gouvernance a-t-il fait prévaloir. Là où règne l'arbitraire, là où la démocratie est bafouée, les droits de l'homme violés, les décisions de justice jamais ou rarement appliquées, là où se développe la corruption, la communauté internationale se doit de parler vrai , a martelé le sénateur-maire PS de Mulhouse.
Le nouveau secrétaire d'Etat français a défini les modalités de l'aide autour de quatre critères :
- Le pouvoir a-t- il été élu de manière démocratique ?
- Les politiques publiques bénéficient-elles aux populations qui en ont le plus besoin ?
-Les droits de l'homme sont-ils respectés?
- Quels sont les efforts en matière de lutte contre la corruption ?
Pour les bons élèves de la démocratie ( pays à bonne gouvernance démocratique ) la France est susceptible de déployer une aide sectorielle - qui peut être concentrée sur un ou deux secteurs - sous forme d' aide budgétaire indifférenciée .
Pour les autres pays dont pourrait faire partie le Congo, les pays à faible gouvernance , le secrétaire d'État à la Coopération préconise de recourir aux formes de coopération non gouvernementale (ONG).
Reste à espérer que le sénateur socialiste ne connaitra pas le sort d'un autre socialiste du nom de Jean-Pierre Cot, éphémère ministre de la Coopération sous Mitterrand.
(Source Mwinda )

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