lundi 23 juillet 2007 par Notre Voie

Dans l'interview qu'il a accordée à Notre Voie, M. Idrissa Coulibaly, délégué régional du RJR du Haut-Sassandra et 3ème adjoint au maire de la commune de Daloa, décrie ce qu'il appelle la gestion cavalière et solitaire du maire Frédéric Guédé Guina (RDR). Il explique, par la même occasion, la division au RDR à Daloa.
Notre Voie : Vous êtes le 3ème adjoint au maire de la commune de Daloa. Comment se porte votre commune ?
Idrissa Coulibaly : Je dirai que la commune de Daloa se porte mal à l'image de la gestion scandaleuse et solitaire du maire. La municipalité va très mal. La municipalité fonctionne sur des bases tracées par l'Etat de Côte d'Ivoire et qui sont connues de tous. Lorsque ce fonctionnement n'est pas dans les normes, il est évident que ceux qui veulent la bonne marche ne s'entendent pas avec le maire. Depuis le début de cette année, je ne pense pas qu'il y ait eu un véritable conseil municipal qui s'est tenu. Sur les six adjoints au maire, il n'y a que deux qui s'accommodent encore avec le maire. Ce sont MM. Bakayoko Vassindou et Karamoko Diabaté, respectivement 1er et 5ème adjoints au maire. N.V. : Qu'est-ce que les quatre autres reprochent au maire ?
I.C. : Nous sommes tous du même bord politique (RDR), mais nous lui reprochons sa mauvaise gestion des hommes. Nous estimons que lorsqu'on vit ensemble avec des gens, il faut les considérer. Il ne considère pas ses collaborateurs. Et, en plus de cela, quand on forme une équipe, c'est pour que chacun donne ses idées. Mais il n'y a que les idées venant du maire Guidé Guina qui sont prises en compte. C'est lui seul qui décide. Dans ce cas là, notre intelligence ne nous permet pas d'être à ses côtés. Tout ceci débouche sur sa mauvaise gestion des matériels. N.V. : Est-ce qu'avec sa gestion de la commune que vous qualifiez de cavalière, il a quand même posé des actes pouvant honorer le RDR, votre parti ?
I.C. : Quand un maire gère d'une manière cavalière et solitaire, il est clair que cette gestion ne peut pas apporter beaucoup aux administrés. Si l'Etat de Côte d'Ivoire a vu qu'une commune doit se gérer d'une manière collégiale, cela veut dire que chacun apporte ses idées pour qu'on construise ensemble la localité. En toute sincérité, si, aujourd'hui, nous devrions être réélus sur la base de notre bilan, ce ne sera pas possible. Je dirai que pratiquement 80 à 90% de ce que nous avions promis aux populations lors de notre campagne n'ont pas été réalisés par la faute du maire. Je m'occupais des activités culturelles et de la vie active. Nous avons prévu la construction d'un complexe culturel qui n'a pas encore vu un début de réalisation. Nous avons aussi promis le bitumage de deux kilomètres et demi sur le tronçon de la route de Man en partant du 2ème bataillon qui n'est pas réalisé. La cité de Daloa est en chantier grâce aux 8ème fonds de développement, un projet de 1997 qui se réalise sous notre mandat. Ce n'est pas la mairie qui travaille. N.V. : Qu'avez-vous fait pour la population, en général, et pour la jeunesse, en particulier ?
I.C. : La municipalité n'a pas réalisé ce qu'elle avait promis à la population à cause de l'incompréhension qu'ont rencontrée nos idées vis-à-vis du maire Frédéric Guédé Guina sur sa mauvaise gestion de la municipalité. N.V. : Cette mauvaise gestion en ternit-elle l'image du RDR ?
I.D. : Oui ça ternit l'image de Guédé Guina. Des employés qui sont des partis politiques autre que le RDR ont été renvoyés ou relégués au second plan. Le pire est que certains militants du RDR qui ne veulent pas cautionner les sales besognes, qui ne voient pas dans le même sens que lui ont été chassés de la mairie. Je veux parler de MM. Fofana Abaka Sidiki, Sako Soualio et Yéo Fologo. N.V. : Le maire est-il la cause de la division du RDR à Daloa ?
I.C. : Evidemment. Il y a des clans. Moi, je suis du clan de celui qui travaille pour que le Président Alassane Dramane Ouattara soit au pouvoir. N.V. : Quel sentiment vous anime-t-elle devant les nombreux du RDR auxquels l'on assiste ?
I.C. : Le départ de certains responsables ne peut pas faire disparaître le RDR. Le problème du RDR à Daloa, est créé par le maire Guédé Guina quand il était le premier responsable du parti dans le Haut Sassandra. C'est un problème de mauvaise gestion matérielle et humaine. Aujourd'hui, c'est M. Diabaté Karamoko qui est le premier responsable et je suis le délégué régional de la RJR dans le Haut-Sassandra. Sur le plan national, le départ de Zémogo n'a eu aucune incidence sur les militants du RDR à Daloa. Le père-fondateur, feu Djéni Kobina, est décédé, mais le RDR vit.
N.V. : Voulez-vous dire que vous n'avez plus confiance au maire ?
I.C. : C'est exact. Le maire se complaît dans la division qu'il a créée au RDR à Daloa, en général, et dans la municipalité, en particulier. Tous les adjoints au maire n'ont plus de délégation de pouvoir. Il prend d'autres personnes pour jouer le rôle qui nous est dévolu. Nous n'avons plus de rôle à jouer dans la municipalité. Conséquence, la population boude les actions du conseil municipal. Elle ne vient plus aux conseils. Les militants sont déçus par le comportement du maire Frédéric Guédé Guina. Seules ses idées comptent. Il a, par exemple, délocalisé la radio Tchrato de façon cavalière et autoritaire. Aujourd'hui, cette radio est moins accessible et ne rapporte plus rien. N.V. : Par rapport à tout ce que vous venez de déclarer, que se passerait-il si la direction du RDR choisissait M. Guédé Guina comme tête de liste aux municipales à Daloa ?
I.C. : Malheur au RDR s'il maintenait Guédé Guina comme son candidat aux prochaines municipales. Je ne siègerai plus dans un conseil géré par Guédé Guina. La commune de Daloa sera toujours gérée par le RDR, mais sans Guédé Guina.




Entretien réalisé par Eustache Gooré Bi

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