lundi 23 juillet 2007 par Fraternité Matin

Pour mettre le pays à l'abri des catastrophes écologiques, de plus en plus fréquentes, une vaste opération de reboisement individuel est initiée. L'épargne verte. Voilà l'appellation qu'il convient dorénavant d'attribuer aux opérations de reboisement que chaque Ivoirien voudra bien initier, pour sauver la forêt ivoirienne. Le vendredi dernier à Mama, dans le village du Chef de l'Etat et avec le soutien manifeste de celui-ci, le ministre de l'Environnement, des Eaux et Forêts, a officiellement invité les Ivoiriens à s'inscrire dans cette nouvelle dynamique de la reforestation en Côte d'Ivoire. C'était à l'occasion de la Journée nationale de l'arbre. L'épargne verte vise deux objectifs essentiels. Il s'agit d'une part de sauvegarder le patrimoine forestier ivoirien, tout en plantant de nouveaux arbres rentables à l'exploitation et d'autre part, s'assurer à moyen ou à long terme par ce fait même, une source de revenus potentiels. Car, explique le ministre Daniel Aka Ahizi , celui qui décide de planter dix ha de tecks aujourd'hui prendra ainsi l'engagement d'épargner de l'argent qui lui rapportera dans 25 ans, 300 à 400 millions de Fcfa. Et lorsqu'on essaie de doubler ou de tripler cette superficie de base, on se rend bien compte qu'il s'agit d'une véritable richesse qu'on peut arriver à tirer de la création des forêts privées en Côte d'Ivoire. Forêts privées qui participeront à l'extension de la couverture forestière nationale, en la relevant de son taux actuel de 14% à 20 %. Une action noble en soi qui, en plus des autres initiatives en la matière, prises par la Sodefor notamment, aura pour effet escompté de mettre la Côte d'Ivoire à l'abri des dommages écologiques irréversibles et l'amener ainsi à garder son caractère de pays forestier. Au regard des dégâts actuels causés par le réchauffement climatique, prenant chaque année un peu plus d'ampleur et dont la Côte d'Ivoire commence à en faire aussi les frais, une initiative comme l'épargne verte s'impose indiscutablement, reconnaissent les spécialistes du phénomène. En ce sens que l'arbre représente un grand absorbeur des différents gaz néfastes à la couche d'ozone, avec en prime le dioxyde de carbone ou gaz carbonique.
L'épargne verte est donc ouverte et elle ambitionne de réaliser au moins, 1000 nouveaux ha de forêts à travers la Côte d'Ivoire cette année. Les dispositions idoines pour satisfaire tous ceux qui voudront s'y intéresser en termes de plants et d'encadrement ont été déjà prises du côté des forestiers, pour en faire une vraie opération nationale de reboisement populaire. Tant il est vrai, soutient le ministre de l'Environnement des Eaux et Forêts, que la forêt fut la toute première richesse de la Côte d'Ivoire et qu'elle demeurera en réalité sa seule richesse durable, si on prend le soin de la reconstituer.

Moussa Touré
Envoyé spécial

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