lundi 23 juillet 2007 par Le Front

Je sais que ceux qui ont tiré sur l'avion (le 29 juin dernier à Bouaké, ndlr) disent que ce n'est que le départ. Nous savons qu'ils préparent autre chose. Ils veulent connaître où je passe pour tirer sur ma voiture. Mais, s'ils étaient intelligents, ils allaient renoncer. Tu as tiré sur quelqu'un dans un avion, il est sorti vivant et c'est dans une voiture que tu veux l'avoir. Mais on ne peut rien dire à un idiot .


C'est à travers ces propos empreints d'ironie que le Premier ministre a annoncé, vendredi dernier à Korhogo, la préparation d'une autre menace terroriste contre sa personne. Après celle du vendredi 29 juin dernier, qui avait visé l'avion qui le transportait à Bouaké avec des membres de sa délégation et des journalistes. Guillaume Soro, recevant quelques jours plus tard les compassions des partis politiques, avait avoué qu'il connaissait ceux qui voulaient attenter à sa vie. Appelant ses compatriotes à laisser l'enquête aboutir.
En mettant en garde les fauteurs de troubles contre un autre coup en préparation, le chef du gouvernement ne menace pas dans le vide. Il sait de quoi il parle, puisque se frottant à toutes les tendances (le RHDP), dans le cadre du G7 et le camp présidentiel dans le cadre de la co-gestion du pouvoir d'Etat avec Gbagbo, le Premier ministre est parvenu à jauger du degré de sincérité des uns et des autres depuis surtout la signature de l'accord de Ouaga et sa nomination à la primature en mars dernier.
Or, un éventuel assassinat du Premier ministre Soro ferait plus de mal que de bien à la Côte d'Ivoire et aux commanditaires de cet odieux projet. Cela, même le plus irréfléchi des Ivoiriens le sait. Soit le pays tombe dans des violences inouies, soit on repart à zéro pour ce qui est de la résolution de la crise. Deux options qui ne sont pas faites pour arranger les Ivoiriens et la Côte d'Ivoire.
En tous cas, depuis le 29 juin dernier, les Ivoiriens savent que les ennemis de la paix veulent porter un coup d'arrêt au processus de paix et de réconciliation nationale.

L'identification, la mal-aimée

A y voir de près, la volonté du Premier ministre d'appliquer effectivement, l'accord de Ouagadougou est à la base du courroux de ceux qui refusent d'aller à la paix. Guillaume Soro, depuis sa nomination comme Premier ministre, a affiché sa ferme volonté de conduire le pays à des élections ouvertes, libres et transparentes. Ainsi, vendredi dernier, le successeur de Charles Konan Banny a promis des cartes d'identité aux Ivoiriens. Grâce à l'accord de Ouaga, la question de l'identité et de nos cartes d'identité a été définitivement réglée () mais on n'était pas allé dans le détail. A Ouaga, on a dit qu'il faut donner les cartes d'identité aux Ivoiriens. Nous le ferons. C'est ma raison d'être à la tête du gouvernement. (). Il reste maintenant qu'on traduise l'accord de Ouaga en réalités concrètes (). C'est pourquoi, je suis là pour suivre. Ce qui a été écrit, sera appliqué , a rassuré le Premier ministre.
Pourtant, qui parle de carte d'identité, fait allusion à de potentielles voix pour un candidat ou un autre à l'élection. Or, il semble que certains leaders politiques, en raison de leurs insuffisances, rechignent des élections propres. Il a donc suffi que M. Soro promette des cartes d'identité à tous les Ivoiriens, un des signes de la clarté des élections, pour qu'on lui en veuille.

La question militaire

Dans la même veine, le chef du gouvernement a réitéré sa volonté de réunifier les deux armées du Sud et du Nord du pays pour une paix définitive. Je vous l'assure, si vous signez dix mille accords politiques et que vous n'avez pas réglé la question militaire, vous n'avez rien fait. Ce sont eux les plus forts, ils ont les armes. Si tu ne règles pas leurs problèmes, tu ne peux pas avancer. Ouaga a réglé ce problème en disant pour la première fois dans un accord ? c'est écrit noir sur blanc ? qu'on reconnaît qu'il y a deux armées , a longuement expliqué le Premier ministre, par ailleurs, secrétaire général des Forces nouvelles. Ce n'est un secret pour personne, malgré l'accord de Ouaga, la question militaire coince au niveau des grades des militaires des Forces armées des Forces nouvelles. Le ministre de la Défense, au sortir d'une réunion avec le Premier ministre, début juin, reconnaissait ?'qu'il y a problème''. Cette situation a même déteint sur le fonctionnement du centre de commandement intégré dont le n°2, le lieutenant Ouattara Karim n'a pu prendre fonction. La reconnaissance des grades des éléments des Fafn est aussi, pour ainsi dire, un passage obligé pour parvenir à la paix. Et Guillaume Soro en sa qualité de Premier ministre s'y attèle. il est important de mettre ces deux armées ensemble. C'est cela la victoire de l'accord politique de Ouaga. La victoire de l'accord politique de Ouaga, c'est que si on l'applique, on sort le pays de la guerre pour le mettre dans la paix et on travaille au développement , a exhorté le Premier ministre. Toute chose qui ne laisse pas indifférents des Ivoiriens, ceux-là mêmes qui sont réticents à aller à la paix.
De là, vouloir attenter à la vie du Premier ministre, serait un acte à haut risque, susceptible de plonger le pays dans un précipice.





Ouattara Abdoul Karim

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