samedi 21 juillet 2007 par Le Temps

Voilà, vous avez réussi à faire plier l'échine au premier magistrat de ce pays nôtre. En obtenant de lui qu'il signe le décret institutionnalisant à votre profit " une contribution à l'indemnité de logement de tous les enseignants du primaire. Sachant qu'un syndicat, c'est fait pour défendre les intérêts d'un corps socio-professionnel, l'on ne peut que vous féliciter, car ce gain profitera à tous. Sans distinction. Il n'y aura donc pas d'indemnité à double vitesse comme on l'a déjà vu et j'en ai été victime avec mes 149003 FCFA de salaire brut en tant qu'enseignant du supérieur. A la seule différence que dans ce cas-là, les victimes étaient exactement dans les mêmes conditions. Il n'y avait aucune discrimination entre les collègues d'Abidjan et ceux de l'intérieur. Vous, dans un premier temps, avez demandé une indemnité de logement pour ceux qui paient un loyer, avant d'exiger que le bénéfice acquis s'étende à tout le monde, sans distinction. Et vous l'avez obtenu. Le Président Gbagbo, qui ne cherche qu'à recoudre notre pays, a fini par céder et même avec une pointe d'humour en disant " vous-là, allez demain à l'école ", un peu comme s'il parlait à " ses petits ", inconscients et fixés sur un objectif immédiat. Je crois, que c'était pour ne pas avoir l'air de celui qui abdique, qui est vaincu. Pour lui, la Paix avant tout, en plus, nous avons besoin d'aides extérieures pour reconstruire notre pays et l'argent n'aime pas le bruit. Je peux me tromper. Dorénavant donc, vous avez une indemnité de quarante mille (40000) CFA pour vous loger. Pour ceux qui sont en ville, c'est bien car c'est toujours un complément aux frais. Mais on sait aussi qu'une grosse partie d'entre vous sont dans des villages. Ils s'y sentent si bien qu'ils ne demandent qu'à y finir leur temps de service. Car ils sont bien logés, de loin, mieux que d'autres en ville et à l'?il. Gratuitement. Et parfois si ce n'est systématique, sans frais d'électricité ni d'eau. Pour les villages équipés en conséquence. Car, et je n'invente rien, nos parents pensent encore (et c'est tant mieux) que, celui qui dispense le savoir doit être bien. Les enfants apportent régimes de bananes, riz, et autres réserves une fois par semaine. Souvent, les collègues ont répondu qu'ils n'ont pas le temps de se rendre en ville pour les courses. Ils refusent d'acheter aux parents d'élèves, mais acceptent quand c'est offert. Des parcelles sont même offertes, quand ce n'est pas une belle première que l'on donne en mariage. Collègues, faut-il craindre que tous ces avantages ne finissent par devenir des sources de tension ? Si du jour au lendemain, il était demandé à l'instituteur ; de payer un loyer ? Qui décidera du coût ? Le fonctionnaire ou la collectivité villageoise ? N'y a-t-il pas lieu de craindre des cas de chantage pointer à l'horizon? Du genre, refus de poste pour des motifs inavouables ? Laissant nos petites têtes brunes comme elles l'ont été pendant des mois, cette année ? N'était-il pas possible de lutter pour ceux qui paient un loyer, pour cause d'affectation en ville, après avoir servi là où ils n'avaient pas cette charge ? Il n'est pas exclu que les cantons s'organisent pour imposer des loyers à leurs instituteurs. Du jour au lendemain. Comme nous l'avons vu pour des exploitants forestiers qui se contentaient de donner un sac de sel et mille (1000) CFA l'arbre abattu et qui maintenant, parce qu'ils sont obligés de débourser davantage, tardent à se manifester ou jouent la carte de la corruption.

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