samedi 21 juillet 2007 par Le Temps

Rien ne va au sein de la municipalité de Daloa. L'équipe du maire Guédé Guina ne parle plus le même langage. Quatre de ses adjoints sur six décrient sa gestion. Idrissa Coulibaly 3e Adjoint au maire accuse...Vous êtes le 3e Adjoint au maire de la commune de Daloa. Quel bilan faites-vous des cinq années de votre gestion ?
Daloa se porte mal à l'image de la gestion scandaleuse et solitaire du maire. La municipalité va très mal. Elle fonctionne sur des bases tracées par l'Etat de Côte d'Ivoire. Lorsque ce fonctionnement n'est pas dans les normes, il est évident que ceux qui veulent la bonne marche ne s'entendent pas avec le maire. Depuis le début de cette année, je ne pense pas qu'il ait eu une véritable municipalité qui s'est tenue. Sur les six Adjoints au maire il n'y a que deux qui s'accommodent encore avec le maire. Ce sont MM. Bakayoko Vassidou et Kramoko Diabaté respectivement 1er et 5e adjoints au maire. Qu'est-ce que les quatre autres reprochent au maire ?
Nous sommes tous du même parti politique (RDR) mais nous lui reprochons sa mauvaise gestion des hommes. Nous estimons que lorsqu'on vit ensemble avec des gens, il faut les considérer. Il ne considère pas ses collaborateurs. Et en plus de cela quand on forme une équipe, c'est pour que chacun donne ses idées. Mais il n'y a que les idées venant du maire Guidé Guina qui sont prises en compte. C'est-lui seul qui décide. Dans ce cas là, notre intelligence ne nous permet pas d'être à ses côtés. Tout ceci débouche sur sa mauvaise gestion. A-t-il pu poser des actes honorant le RDR, votre parti ?
Quand un maire gère de manière cavalière et solitaire, il est clair que cette gestion ne peut pas apporter beaucoup aux administrés. Si l'Etat de Côte d'Ivoire a vu qu'une commune doit se gérer d'une manière collégiale, cela veut dire que chacun apporte des idées pour qu'on construise ensemble la localité. En toute sincérité, si aujourd'hui nous devrons être réélus sur la base de notre bilan, ce n'est pas possible. Je dirai que pratiquement, 80 à 90% de ce que nous avions promis aux populations lors de notre campagne, n'ont pas été réalisés par la faute du maire. Je m'occupais des activités culturelles et de la vie active. Nous avons prévu la construction d'un complexe culturel qui n'a encore vu un début de réalisation. Nous avons aussi promis du bitume de deux kilomètres et demi du tronçon, route de Man jusqu'au 2e bataillon qui n'est pas réalisé. La cité de Daloa est en chantier grâce au 8e fonds de développement européen (FED), un projet de 1997 qui se réalise sous notre mandat. Ce n'est pas la mairie qui travaille. Qu'avez-vous pu faire pour la jeunesse ?
La municipalité n'a pas réalisé ce qu'elle avait promis à la population à cause de l'incompréhension qu'ont rencontrée nos idées vis-à-vis du maire Frédéric Guédé Guina. Ne pensez-vous pas que la gestion de Guédé Guina est aussi le bilan du RDR à Daloa ?
Oui, ça ternit l'image de Guédé Guina. Des employés des autres partis politiques ont été renvoyés ou relégués au second plan. Le pire est que certains militants du RDR qui ne veulent pas cautionner les sales besognes, qui ne voient pas dans le même sens que lui, ont été chassés de la mairie. Je veux parler de MM. Fofana Abaka Sidiki, de Sako Soualio et de Yéo Fologo. Le maire est-il la cause de la division du RDR à Daloa ?
Bien sûr. Il y a des clans. Moi ; je suis du clan de celui qui travaille pour que le président Alassane Dramane Ouattara soit au pouvoir.
Quel sentiment avez-vous devant cette division du RDR à Daloa ?
Le départ de certains responsables ne peut pas faire disparaître le RDR. Le problème du RDR à Daloa créé par le maire Guédé Guina quand il était le premier responsable du parti dans le Haut-Sassandra, c'est un problème de mauvaise gestion matérielle et humaine. Aujourd'hui, c'est M. Diabaté Karamoko le premier responsable et je suis le délégué régional de la RJR dans le Haut-Sassandra. Vous voulez dire que vous n'avez plus confiance au maire ?
Il se complaît dans la division qu'il a créée au RDR à Daloa en général et dans la municipalité en particulier. Tous les Adjoints au maire n'ont plus de délégation de pouvoir. Il prend d'autres personnes pour jouer le rôle qui nous est dévolu. Nous n'avons plus de rôles à jouer dans la municipalité. Conséquence, la population boude les actions du conseil municipal, elle ne vient plus aux conseils. Les militants sont déçus par le comportement du maire Frédéric Guédé Guina. Seules ses idées comptent. Il a, par exemple, délocalisé la radio Tchrato de façon cavalière et autoritaire. Aujourd'hui, cette radio est moins accessible et ne rapporte plus rien. Par rapport à tout ce que vous venez de déclarer, que se passerait-il si la direction du RDR choisirait M. Guédé Guina comme tête de liste aux municipales à Daloa ?
Malheur au RDR s'il maintenait Guédé Guina comme son candidat aux municipales. Je ne siègerai plus dans un conseil géré par Guédé Guina. La commune de Daloa sera toujours gérée par le RDR mais sans Guédé Guina.

Entretien réalisé par
Zéré de Mahi

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