ABIDJAN - L`Opération de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) a suspendu "toutes les activités" d`un contingent marocain à Bouaké (centre) et l`a cantonné dans sa base suite à une "enquête interne" sur des cas d`exploitation et d`abus sexuels, selon un communiqué diffusé samedi sur son site internet.
"Une enquête interne de l`Onuci a révélé des allégations graves et
généralisées sur des cas d`exploitation et d`abus sexuels commis par un
contingent de l`ONU à Bouaké en Côte d`Ivoire", selon les termes du communiqué
qui ne précise pas la nationalité des soldats visés.
Le contingent concerné est composé de militaires marocains, a-t-on appris
auprès de l`Onuci.
"Le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) est en train de mener
une enquête complète mais en raison de la gravité des allégations, l`ONU a
pris la décision de suspendre toutes les activités du contingent et de
cantonner l`unité dans sa base d`opérations", précise le communiqué.
Le contingent marocain qui compte 732 hommes, est le deuxième de l`Onuci en
effectifs, après celui du Bangladesh. Les quelque 8.000 Casques bleus de
l`Onuci sont appuyés par environ 3.000 soldats français de l`Opération Licorne.
C`est la première enquête interne de l`ONU sur des cas d`abus sexuels
depuis son déploiement en Côte d`Ivoire en 2003 dans le cadre de l`opération
de maintien de la paix dans ce pays.
"Les Nations unies réitèrent leur politique de tolérance zéro concernant
l`exploitation et les abus sexuels" et affiche "sa détermination à travailler
avec les pays contributeurs de troupes militaires et policières", conclut le
texte.
Plus de 8.000 Casques bleus de l`Onuci constituent, avec près de 3.000
soldats français, les "forces impartiales" déployées en Côte d`Ivoire pour
veiller au respect du cessez-le-feu entre le sud gouvernemental et le nord
contrôlé par la rébellion des Forces nouvelles (FN).