samedi 21 juillet 2007 par Fraternité Matin

Après le lancement officiel le 16 juillet de son parti, Zémogo Fofana, donne les raisons de sa création et ses ambitions pour la Côte d'Ivoire. Monsieur le président de l'Alliance pour la nouvelle Côte d'Ivoire (ANCI), vous avez justifié votre départ du Rassemblement des républicains (RDR) par une rupture de confiance entre la direction du parti et vous. Qu'entendez-vous par rupture de confiance? Est-ce vous qui n'aviez plus confiance en votre ancien parti ou est-ce le contraire?
Je voudrais d'abord bien situer les choses au risque de vous décevoir en indiquant que les questions qui concernent la vie du RDR sont internes à ce parti. Bien que je le quitte, je ne souhaite pas débattre de ces questions dans un autre cadre que celui du RDR ou avec des personnes membres de ce parti. Ceci étant, vous évoquez la question de la confiance et je crois, en ce qui me concerne, que c'est dans les deux sens. Les Ivoiriens aimeraient quand même savoir ce que recouvre cette notion, surtout que beaucoup de choses se racontent et que vous aviez de grandes responsabilités au sein de ce parti. Je comprends que vous insistiez mais c'est une question de principe pour moi. Je gère ma vie avec un minimum de principes. Si je quitte le RDR, ce n'est pas pour venir étaler sur la place publique les questions internes à ce parti. Je ne sais pas le faire. Je souhaite que les Ivoiriens me comprennent. Si je divorce d'avec une femme, ce n'est pas à moi de venir l'exposer, quelles qu'en soient les motivations.
D'ailleurs, en principe, à l'intérieur de ces partis, existent des organes de régulation chargés de gérer ces questions. Je considère donc qu'en faire des sujets de débat pour occuper la scène politique n'est pas utile car ça n'apporte rien au débat politique ni aux Ivoiriens. Les problèmes des Ivoiriens sont connus et je préfère qu'on en discute. Pouvez-vous établir un bref bilan de votre passage au RDR?
Vous en savez quelque chose. Notamment que j'ai été membre fondateur comme beaucoup de camarades, d'amis, de frères et de s?urs. Nous avons lancé cette opération du fait de l'incompréhension au niveau du PDCI-RDA. Pour l'essentiel, il y avait cette question d' ivoirité . De même que d'autres problèmes internes. Nous avions, à l'époque, par exemple, souhaité que lorsqu'un membre du parti devient Président de la République, Chef de l'Etat, qu'il ne soit pas concomitamment chef du parti. Ce sont des questions de principes sur les quelles nous n'avons pas été compris comme sur d'autres questions internes. Nous sommes partis et nous avons fait le RDR. Vous en savez l'essentiel. J'ai été, au départ, secrétaire national chargé de l'organisation et de la vie du parti. J'ai sillonné le pays pour installer les sections et les comités de base. C'est une activité tout à fait normale. Au plan purement politique, j'ai été régulièrement réélu dans ma circonscription : député, maire, président du Conseil général. Sauf aux élections législatives de novembre 2000 auxquelles le parti a décidé de ne pas y participer. Voilà en bref le parcours jusqu'à ce que je sois nommé secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures. J'ai rempli, en ce qui me concerne, les missions qui m'étaient confiées en mon âme et conscience. Evidemment, toute ?uvre humaine est par essence imparfaite. Il y a des choses qu'on peut me reprocher, que j'aurais pu faire et que je n'ai pas faites ou que je n'ai pu faire convenablement. Je suis sûr que ça a existé, mais globalement, je pense que j'ai rempli au RDR les missions qui m'étaient confiées. Jusqu'à ce que je constate que le fil de la confiance était devenu plutôt branlant. Et j'ai porté ce constat à la connaissance du président Ouattara. Nous avons échangé longuement sur ces questions et j'ai décidé de partir. Dans tous les cas, j'ai déposé ma lettre de démission le 31 mai. Bien entendu, il n'a pas accepté ma démission. Cela est un honneur pour moi d'autant que cela signifie que je servais à quelque chose au RDR. Mais j'ai décidé de m'en aller pour proposer autre chose à la Côte d'Ivoire. Justement, le 15 juillet, pendant que vous lanciez l'ANCI à l'hôtel du Golf, il a déclaré qu'à votre dernière rencontre, vous ne vous êtes pas entendus sur la création de votre parti?
Il peut le dire, mais je ne veux pas entrer dans ce débat du tout. Je ne suis pas allé trouver M. Ouattara pour lui demander l'autorisation d'aller créer un parti ou lui dire ce que j'ai l'intention de faire. Il a donc tout à fait raison. Je ne vois pas le problème et ça ne devrait même pas faire l'objet d'un débat. Vous connaissez les lois ivoiriennes, depuis la Constitution jusqu'aux lois sur les associations et les partis politiques. Donc vous savez comment se fait l'adhésion à un parti politique. C'est un acte individuel, citoyen, libre. Et la désaffection ou la démission d'un parti politique en est de même. Egalement la création d'un nouveau parti politique est un acte délibéré, un droit constitutionnel reconnu. Je considère que ce sont des questions tout à fait personnelles. Je crois que les Ivoiriens sont plutôt intéressés de savoir ce qu'on fait de leur école qui est dans un marasme total. Ce qu'on fait de leur santé, de leur logement, de leur emploi, de leur sécurité. Qu'est-ce que le départ de Zémogo du RDR apporte au débat ? Et qu'est-ce que ça changerait si je revenais demain au RDR ? Rien du tout ! Maintenant, qu'est-ce qu'on peut apporter comme contribution à la résolution de ces questions ? Qu'on soit au RDR, au FPI, à l'ANCI, je considère que c'est à ces problèmes on devrait s'intéresser. Tel est mon point de vue sur la question même si ça peut décevoir des gens. Mais je préfère décevoir la population en ne répondant pas à ces questions que je considère hors sujet même si elles sont importantes pour certaines personnes. Nous avons vu des gens quitter le FPI et y revenir, des gens quitter le PDCI et y revenir. Nous avons vu le RDR et le FPI se mettre ensemble dans le cadre du Front républicain pour combattre le PDCI. Aujourd'hui, nous voyons le RDR en association avec le PDCI pour combattre le FPI. Ce sont des choses certes importantes pour les partis et les populations mais pour les populations, et la Côte d'Ivoire, vraiment, cliquez sur quitter. Et j'invite les journalistes à recentrer le débat politique sur les questions politiques, sur les questions qui concernent la vie quotidienne des Ivoiriens, l'avenir de la nation, l'économie, l'école, les infrastructures économiques, les routes, les dispensaires, les hôpitaux, l'emploi, ces centaines de milliers de jeunes gens qui sortent d'école et qui n'ont pas d'emploi. Que faisons-nous, qu'ils soient diplômés ou pas ? On les recrute dans les milices. Pour moi, l'emploi et autres sont des questions cruciales auxquelles il faut apporter des réponses adéquates. Les propos du genre : Zémogo a quitté, Alassane a dit, Bédié a dit, Gbagbo veut acheter etc. ne m'amusent pas. Au contraire ça m'agace et je les déplore. Parce que les intelligences existent dans tous les domaines dans ce pays. De très grands hommes politiques d'Etat, des journalistes, des médecins, des enseignants. Prenez les enseignants du supérieur, il n'y a qu'à voir les résultats du CAMES chaque année. Cela atteste de la qualité de ces enseignants et chercheurs par rapport à leurs homologues des autres pays d'Afrique. Malheureusement, on les embrigade et on les empêche de réfléchir, de faire un travail en les accusant d'être soit avec Gbagbo, soit avec Bédié, soit avec Ouattara. C'est un débat dépassé, de personnes. L'un des objectifs de l'ANCI, c'est de recentrer le débat politique. Avant d'y arriver, peut-on savoir les principes fondamentaux et l'idéologie de votre parti? Avez-vous un projet de société et un programme de gouvernement?
Ce que les Ivoiriens peuvent attendre et sont en droit d'attendre de l'ANCI, c'est le changement, dans tous les domaines. A commencer par le débat politique lui-même qu'il faut recentrer. Nous considérons qu'il a été dévoyé depuis plusieurs années et il ne s'intéresse qu'à des choses certes importantes mais qui ne devraient pas être des sujets à débat au plan national. Les querelles de personnes, de positionnement, de ménage dans les partis politiques. Il faut recentrer le débat et s'intéresser aux questions qui concernent la vie quotidienne des Ivoiriens. Débattre des sujets d'intérêt national et qui sont divers. S'agissant du projet de société, il faut dire qu'à partir du manifeste qui vous a été présenté, nous avons mis en place une équipe pour réfléchir et élaborer un projet de société en bonne et due forme. Nous avons certainement les grands axes. Et à partir de ce projet de société, nous allons élaborer un premier programme de gouvernement et certainement d'autres programmes de sorte à prendre en compte les problèmes réels de la population et du pays et à apporter ce que nous appelons le changement dans ces différents domaines.
Quelle lecture faites-vous précisément de l'école ivoirienne et du système de santé ?
Si vous regardez la vie de la nation, vous vous apercevez que le système éducatif est en faillite. Depuis le primaire, le secondaire jusqu'au supérieur, il y a différents goulots d'étranglement, l'échec scolaire et universitaire, toutes les populations de déscolarisés qui en sortent. Ce sont les préoccupations auxquelles nous réfléchissons. Avec l'état de l'enseignement primaire et secondaire, on se retrouve avec des universités dont la capacité d'accueil est très limitée par rapport au nombre de bacheliers qui frappent aux portes de l'enseignement supérieur. A l'image de l'université d'Abidjan-Cocody construite pour accueillir 10.000 étudiants mais qui accueille aujourd'hui 45.000. Ce sont autant de sujets brûlants. Conséquence, l'encadrement est déplorable. Le ratio enseignants-étudiants est inacceptable au regard des normes de l'UNESCO. Que dire de tout ce qui tourne autour comme infrastructures d'accueil, notamment l'hébergement, les restaurants, la vie-même sur les cités universitaires ? La violence est devenue la règle par la force des choses. Le changement va consister donc à apporter des solutions à ces problèmes. Avec un cadre institutionnel complètement repensé et mis en ?uvre avec différentes passerelles, à l'enseignement technique et professionnel. Des systèmes peuvent nous inspirer. C'est le cas du système américain et du système français même s'il connaît quelques difficultés. Mais il propose de nouvelles solutions depuis la loi Fillon. On est en train d'appliquer ici le fameux LMD (Licence-Maîtrise-Doctorat) qui cadre mieux avec le système américain et qui soulève des problèmes. A la vérité, il y a des problèmes partout. Que dire du système de santé publique ? On n'a même pas besoin d'aller dans les régions. Il suffit de faire le tour des hôpitaux, des dispensaires et des formations sanitaires à Abidjan et dans la banlieue. Vous avez une idée claire des difficultés. Le manque de personnels, l'absence ou la vétusté des équipements. Parallèlement, on vous citera des centaines de médecins qui sont au chômage. Il y a autant de dysfonctionnements et de problèmes criants auxquels il faut apporter des solutions. Autre problème, c'est la voirie, même à Abidjan, la perle des lagunes, sans compter la question des ordures ménagères. Il suffit d'y réfléchir et des gens y réfléchissent déjà. Des solutions sont proposées. Reste maintenant à trouver un consensus autour de ces questions pour que de nouvelles solutions soient recherchées et appliquées.
Avez-vous également des critiques vis-à-vis de la justice et de la sécurité?
Bien entendu. Pensez-vous pouvoir créer un pays moderne, avec une économie forte, avec des financements extérieurs si la sécurité des capitaux n'est pas garantie ? La seule garantie qui vaille, en la matière, c'est vraiment le système de justice. Il faut qu'il soit vraiment crédible. Quand vous approchez les magistrats, les avocats, tout le personnel au niveau de ce ministère, vous vous rendez compte que ce sont des femmes qui sont déterminées à accomplir leur mission normalement. Il faut les mettre dans les conditions, dans un environnement. Et quand on parle de conditions, les gens pensent tout de suite à l'argent. Mais il n'y a pas que l'argent. Souvent même, c'est une question de procédure ou de cadre légal à revoir pour rassurer les gens. Il y a des choses à faire. A la police, c'est le racket. On rigole en en parlant alors que c'est un fléau grave pour les populations mais surtout pour les opérateurs économiques. Et avec cela, on veut rechercher des financements. On ne peut même pas mobiliser les financements locaux ou nationaux. Et cela faute de confiance en cette justice et cette police, à plus forte raison aller mobiliser des financements extérieurs. Ce sont autant de questions qui nous interpellent et à l'ANCI, nous y réfléchissons déjà. Nous allons proposer des solutions, dans le cadre d'un projet de société et d'un programme de gouvernement bien concocté, et rechercher à fédérer les énergies, toutes les bonnes volontés pour obtenir un consensus national autour de ces questions. C'est pourquoi nous nous sommes positionnés au centre face aux antagonismes des blocs. Un bloc autour du FPI et de ses satellites, un autre autour du PDCI, RDR, MFA, etc. On se retrouve exactement comme en 1994 avec deux blocs antagonistes. Quand vous sortez du RDR ou du PDCI, on dit que Gbagbo vous a acheté. Quand vous sortez du FPI, on dit que vous été acheté par le PDCI. Quelle est cette histoire? Nous sommes tous pris en otages, la population a été prise en otage. Qu'ils soient militants ou pas, les citoyens ivoiriens se retrouvent pris en otage. Au total, ce qui est important aujourd'hui, c'est qu'il faut qu'on fasse la politique autrement. Les dénigrements, les insultes gratuites, les insinuations, souvent sans fondement ou qui concernent la vie privée des gens, sont sans intérêt ou en ont très peu au plan national. La vie de la nation devrait-elle s'arrêter si l'individu qu'on critique mourrait demain ? Pourquoi sa vie privée va-t-elle concernée la nation ? A moins qu'il ne s'agisse du premier magistrat, le Président de la République ou encore le chef du gouvernement. Que dire de notre système de sécurité sociale ? Que font les retraités, les handicapés, les sans emplois? Comment vivent-ils? Nous sommes dans une sorte de précarité généralisée et la pauvreté est devenue la chose la mieux partagée. Parce que ceux-là mêmes qui ont un emploi ou qui ont un petit revenu s'appauvrissent également par solidarité, à force de partager avec la famille, les autres. Les Dioula ont une expression bien imagée et qui dit que si vous voulez aider neuf pauvres, vous devenez le dixième pauvre. Ceci étant, la solidarité est une excellente chose qu'il faut promouvoir. Seulement, il faut revoir le cadre institutionnel par rapport à tous ces domaines. Il faut que les Ivoiriens acceptent de faire leur introspection et que chacun cherche la contribution qu'il peut apporter. Les compétences existent, je dirais même à foison et dans tous les domaines. Il suffit qu'on crée l'environnement. Ce sont là les principales ambitions de l'ANCI?
Oui nos ambitions, à l'ANCI, c'est d'offrir un forum, un lieu de rencontre de sorte que toutes les énergies puissent être canalisées, pour en sortir des solutions idoines par rapport à chacun de ces secteurs. A partir ce consensus, l'application sera aisée. Vous savez qu'aujourd'hui, de par le monde _il n'y a qu'à voir les grandes puissances surtout orientales, notamment le Japon et la Chine qui est en passe de devenir le numéro 2 mondial après les Etats-Unis. Qu'est-ce que les gens ont fait ? Je ne dis pas qu'il faille aller tricher et appliquer bêtement. Mais ce qu'ils ont fait doit nous inspirer. Parce que là-bas, ils ont commencé par travailler sur la formation des hommes, au Japon notamment. C'est la qualité de la formation, la qualité du citoyen qui fait la force de ces pays. Et dès lors qu'on arrive à cette dimension du développement Vous comprenez qu'un pays comme la Chine dont la population est la plus nombreuse, sera forcément l'une des plus grandes puissances. Mais que faisons-nous en Côte d'Ivoire? Nous avons nos filières classiques de l'agriculture : café-cacao, coton, anacarde, etc. Mais prenez chacune de ces filières, vous constaterez qu'elles ont toutes des problèmes. Le coton, dans le nord appelé l'or blanc, constituait la culture de rente qui faisait la fierté de ce pays. Le débat doit porter sur ces choses. Tout comme les quartiers précaires, les routes, les ponts, l'accès des populations vivant dans les villages et les hameaux à l'eau potable, à l'électricité au même titre que celles qui vivent en ville. L'accès des localités ivoiriennes par des routes bien praticables avec des ponts partout où il faut. Le grand Houphouet-Boigny a dit que la route précède le développement. Jusqu'à maintenant, il y a en Côte d'Ivoire des villages qui, dès la première pluie, sont coupés du reste du pays à cause des pistes impraticables et le manque de ponts. Des localités qui restent inaccessibles pendant au moins six mois, le temps de la saison pluvieuse. Et à côté de cela, on se préoccupe de savoir pourquoi Zémogo a quitté le RDRJe crois que ce sont ces questions essentielles qu'il faut mettre au centre du débat et voir comment les régler. La Côte d'Ivoire a les moyens humains et même financiers (ou elle sait les mobiliser) de les régler. Ce qui manque, c'est la volonté politique, la volonté de changement. C'est pourquoi nous appelons au changement. Comment comptez-vous mobiliser les deux blocs (dont vous avez dénoncé la logique) autour de votre projet pour l'organisation d'un forum sur le développement de la Côte d'Ivoire?
Nous y réfléchissons. Nous connaissons ceux qui constituent chacun de ces deux blocs. Nous allons prendre contact avec eux, discuter avec eux et leur proposer les solutions que nous avons sur les différents sujets et demander leur avis sur ces questions et les inviter donc au débat pour qu'on trouve le consensus. Tout le monde est conscient de l'existence des problèmes que nous évoquons ici. Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire est divisée en deux. Même si avec l'Accord de Ouagadougou, les choses commencent à s'améliorer. Pendant cinq ans, l'on a parcouru le monde, courant derrière la paix. Entre-temps, les populations vivent leur précarité au plan économique et social. Elles vivent leurs incertitudes. Cinq ans, c'est trop. D'autant qu'avant même la guerre, les problèmes étaient posés. Et jusqu'à présent, ils ne font que s'aggraver en réalité. Pour autant, je suis confiant parce que les hommes et les femmes qui animent la scène politique en Côte d'Ivoire sont des Ivoiriens responsables. Ils connaissent ces problèmes. Il suffit de le leur rappeler et je suis sûr que nous serons entendu. Car il n'y a pas d'autres solutions en réalité. Il ne faut pas attendre que des extra- terrestres viennent résoudre ces problèmes-là pour nous. Ce sont les Ivoiriens qui doivent et vont se charger d'y réfléchir et d'y apporter les solutions. Ceux qui ne sauront pas le faire seront simplement et purement disqualifiés. Non pas par le fait de quelqu'un, mais par le fait de la réalité et des populations. Certainement que la meilleure manière pour l'ANCI de réaliser ce rêve-là pour la Côte d'Ivoire serait d'être au pouvoir. Heureusement que les élections, c'est pour bientôt. Bien sûr. La meilleure façon de le faire est d'être au pouvoir. Nous ambitionnons d'aller aux élections quand elles seront organisées et de conquérir le pouvoir d'Etat, d'être fortement représenté à l'Assemblée nationale pour influencer les débats qui y ont lieu avec notre orientation. C'est sûr, nous irons aux élections.

Participerez-vous à tous les scrutins?

L'ANCI participera à tous les scrutins. Nous avons les hommes et l'outillage nécessaires pour le faire. Vous savez, quand on parle du pouvoir d'Etat, tout le monde pense à la Présidence de la République. Nous ambitionnons bien entendu d'avoir le pouvoir exécutif. Mais le pouvoir législatif ne doit pas être négligé. Puisqu'on peut y influencer le débat politique et apporter des contributions ou changer des lois en faveur de tel ou tel secteur de l'activité de la nation pour que notre programme de gouvernement puisse s'accomplir. Mais nous donnons le temps. Ce qui est sûr, pour la prochaine élection (présidentielle. Ndlr), nous serons sur la ligne de départ avec les autres candidats, si Dieu le veut.

Vous parlez de changement institutionnel par moment. Généralement, au cours des séminaires internationaux, il ressort que la Côte d'Ivoire a de beaux textes et que c'est leur application qui pose problème. Dans votre optique de changement, ne pensez-vous pas qu'il faut chercher à appliquer les textes qui existent déjà avant de chercher à en faire de nouveaux textes?
Quand nous parlons de changement, n'entendez pas un changement systématique des lois, de la législation. Nous parlons surtout de changement de mentalité. Quand nous parlons de consensus national, c'est de cela qu'il s'agit. Quand la volonté politique s'exprime, on se donne les moyens d'informer, de sensibiliser les populations pour qu'il en soit ainsi. Je suis donc d'accord avec vous pour dire que ce n'est pas nécessairement qu'il faille changer les lois. Il y a des lois qui sont bien, corrects, il faut donc les appliquer. Celles qui sont confligènes par contre, il faut les changer. Mais on ne va pas changer pour changer.

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