samedi 21 juillet 2007 par Fraternité Matin

La Journée nationale de l'arbre a été célébrée à Mama, en présence du Président de la République. Le gouvernement doit donner le bon exemple, en faisant en sorte que certains ministres cessent de favoriser l'installation clandestine des paysans dans les aires protégées. Paroles fortes du Chef de l'Etat, dites à Mama hier, à l'occasion du lancement de la huitième édition de la Journée nationale de l'arbre, avec pour thème : A chacun sa forêt . Avant même d'inciter chaque Ivoirien à s'offrir une forêt, en plantant un arbre, le Président Gbagbo a tenu à fustiger le comportement de ces hauts dignitaires de l'Etat, qui bradent des portions de forêts classées et de parcs nationaux aux populations rurales. Le faisant, précise-t-il, ils entrent en contradiction totale avec les dispositions prises par le ministre des Eaux et Forêts, pour interdire à tous, l'accès à ces aires protégées. Le Chef de l'Etat a vivement déploré cette pratique qui fragilise l'action et l'autorité des agents ayant la charge de protéger ces forêts. Ayant cours depuis les années soixante, elle a aujourd'hui pour effet, révèle-t-il de transformer une forêt comme le Parc national de la Marahoué en une véritable gruyère, avec des plantations de café et de cacao, une école et des habitations à l'intérieur. Dans le Parc national de la Comoé, ajoute t-il, un ministre a même été vu en train de pratiquer la chasse, tout en sachant qu'elle y est interdite par le gouvernement. La forêt ivoirienne n'est donc plus ce qu'elle était. Elle est en disparition, a maintes fois martelé le Président Gbagbo. En effet, ce sont 200.000 à 300. 000 ha de superficies forestières qui disparaissent annuellement, par la faute de l'homme. Aussi, dira-t-il, il faut que cette huitième édition amène le gouvernement lui-même à respecter ses engagements, vis-à-vis de la forêt afin que la population en fasse autant. Le Chef de l'Etat a par ailleurs indiqué que, la sauvegarde de cette forêt passe par la maîtrise de la pratique agricole par les paysans. Lesquels ne doivent plus être obligés de mettre le feu à la brousse avant d'aménager des parcelles de cultures. Un fait dont l'un des effets, en plus de celui du braconnage, est d'éloigner les animaux aussi importants que l'éléphant, indispensables à l'équilibre des écosystèmes et à la reproduction de certaines espèces végétales. La population de ce pachyderme n'est plus nombreuse en Côte d'Ivoire, soutient le Président de la République, en se demandant si le pays peut bien continuer de porter le nom qui est le sien. C'est la raison pour laquelle la journée nationale de l'arbre 2007 ne doit pas être une simple occasion de sensibilisation à travers la fête. Mais bien le point de départ d'un nouveau concept relatif à la forêt. Celui d'une épargne verte. En fait, explique le ministre des Eaux et Forêt, Dr Daniel Aka Ahizi, il s'agit précisément pour chaque Ivoirien de planter des arbres qui, dans vingt, trente ans, constitueront un capital sûr pour ses enfants et petits-enfants. Par exemple, indique le ministre celui qui décide de planter 10 ha de tecks aujourd'hui, aura fait le choix de constituer au bout de 25 ans, pour ses enfants et petits-enfants, un capital de 300 à 400 millions de F. CFA. Un concept à la vulgarisation duquel il a invité les présidents des institutions, les ministres, les députés, les conseillers économiques et sociaux, les autorités préfectorales, les maires, les présidents des conseils généraux, les rois et chefs traditionnels. Que chacun dans sa région, sur l'ensemble du territoire, donne l'exemple en plantant au moins 1ha de forêt qui portera son nom. Par ces opérations de planting d'arbres, la journée nationale de l'arbre ambitionne d'ajouter au potentiel ligneux du pays, au moins 1000 ha constitués de forêts appartenant à des individus, à des communautés villageoises et à des personnes morales, a exhorté le ministre Ahizi. Il a par ailleurs annoncé la création en août prochain, de la Forêt de la réconciliation, par les jeunes Patriotes et les jeunes des Forces nouvelles sur un espace de 100 ha. Ces différentes interventions qui ont été suivies par un public nombreux, venu des quatre coins de la sous-préfecture de Ouragahio et de la ville de Gagnoa, ont été suivies d'une opération de planting d'arbres. Au cours de celle-ci, le Président Gbagbo a planté un pied de Boborou.

Moussa Touré
Envoyé spécial

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