vendredi 20 juillet 2007 par Notre Voie

Le chef central de Payopa (département de Gagnoa), M.Zié Jean Gervais, a animé une conférence sur l'apport de la chefferie traditionnelle dans le processus de paix, dans le cadre des Grandes rencontres de la presse diplomatique, à la Maison de la presse, au Plateau.

La France et la Côte d'Ivoire sont liées par l'Histoire. Entre les dents et la langue, il peut y avoir des problèmes ; mais ce n'est pas pour autant qu'il faut arracher les dents. Je demande aux Ivoiriens de pardonner la France?. C'est en ces termes que M.Zié Jean Gervais, chef central de Payopa, dans le département de Gagnoa, a appelé hier, à une réconciliation entre la France et la Côte d'Ivoire, au cours d'une conférence qu'il a prononcée à la Maison de la presse, au Plateau. Ce garant de la tradition était l'invité des Grandes rencontres de la presse diplomatique, une initiative de l'Association de la presse diplomatique de Côte d'Ivoire (APDCI), qui avait pour thème : Quel apport de la chefferie traditionnelle dans le processus de réconciliation nationale ? .
M. Zié Jean Gervais a expliqué qu'un dialogue franc et sincère entre la France et la Côte d'Ivoire est nécessaire dans le dénouement de la crise politique qui dure depuis bientôt cinq années. La France ayant colonisée la Côte d'Ivoire, il estime que l'avenir de la nation ivoirienne ne peut être évoqué sans référence à la métropole. Pour aller de l'avant, il faut savoir d'où on vient , a-t-il affirmé. Le chef central de Payopa a plaidé en faveur du réchauffement des relations entre les deux pays, pour éviter le pire demain, car quiconque se sent frustré, ressent le désir de se venger . Dans ce sens, le conférencier a demandé que des commissions soient formées aux fins de réfléchir sur les modalités de cette réconciliation franco-ivoirienne.
M. Zié a lancé un appel pressant de solidarité à l'endroit du président de la République et du Premier ministre, pour une bonne conduite de l'action gouvernementale et l'aboutissement du processus de paix. Je demande au président Laurent Gbagbo et au Premier ministre Guillaume Soro de se resserrer les coudes. Si jusque-là, il y avait une petite méfiance, il faut qu'ils soient soudés pour que la Côte d'Ivoire retrouve l'unité , a-t-il laissé entendre. A l'endroit de tous les Ivoiriens, le chef de Payopa a lancé un message de réconciliation. Aujourd'hui, a-t-il soutenu, il faut réactiver les alliances entre les peuples, car c'est un gage de paix Selon M. Zié, Dieu impose l'union aux Ivoiriens. Ainsi recommande-t-il aux enfants de la Côte d'Ivoire, de cultiver l'amour pour recevoir la bénédiction du Tout-puissant.
Le conférencier a plaidé pour la revalorisation des chefs traditionnels pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle. A cet effet, il a dévoilé les actions menées par la chefferie traditionnelle en faveur du dénouement de la crise. Le conférencier a indiqué que le dialogue direct a été initié et fortement soutenu par les chefs traditionnels depuis les négociations de Lomé. Nous étions à Lomé. Les négociations étaient tendues. Nous avons favorisé la décrispation en discutant avec Sidiki Konaté et l'actuel Premier ministre. Je vous assure qu'on était sur le point de conclure un accord lorsque l'on a annoncé le round de Marcoussis a expliqué Jean-Gervais Zié Le chef de Payopa a soutenu qu'ils ont continué leur action discrètement et dans les coulisses, jusqu'à ce que l'accord de Ouagadougou soit signé. Il a indiqué que pour le moment, les choses se passent bien, une délégation des chefs du sud a rencontré ceux nord, pour obtenir leur bénédiction pour le succès des pourparlers. Il a demandé à l'Etat de donner des moyens aux chefs traditionnels afin qu'ils puissent jouer efficacement leur partition.
Interpellé sur les questions de litiges fonciers, le conférencier a souhaité que les étrangers soient intégrés dans les communautés. Nanan Abotcha, chef de Cocody Blockauss et Ouattara Bamara, prince de Kong qui étaient aux côtés du conférencier, ont abondé dans le même sens : Un chef doit aimer tous ses sujets , ont ils avancé.
Abel Doualy, président de l'Association de la presse diplomatique, a expliqué que l'APDCI a voulu donner l'opportunité aux chefs traditonnalités d'apporter leur contribution dans la recherche de la paix.


César Ebrokié

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