vendredi 20 juillet 2007 par Notre Voie

Arsène Dogba est adjoint à la représentation FPI du Royaume-Uni. Dans cette interview, il évoque de la rencontre des anciens membres de la JFPI qui se tient demain.

Notre Voie : Vous organisez demain une rencontre des anciens membres de la jeunesse du Front populaire ivoirien. A quel souci répond cette initiative ?
Arsène Dogba : C'est d'abord la volonté de se retrouver 17 ans après la création de notre structure, il était bon qu'on fasse le point du parcours. Vous savez très bien que nous avons commencé à animer le FPI au niveau de sa jeunesse depuis 1991. Mais à partir de 1997 il s'est trouvé que notre âge ne nous permettait plus de continuer dans cette structure. Donc nous sommes partis de la JFPI pour nous retrouver au FPI. Il s'agit de voir ceux qui ont pu évoluer, ceux qui ont connu des promotions au niveau du parti ou alors au niveau de la gestion des affaires publiques et à partir de là, tracer les perspectives.

N.V. : Vous allez à cette occasion distinguer les anciennes membres de la JFPI. Pourquoi spécifiquement les filles ?
A.D. : Je ne suis pas souvent d'accord quand des gens disent qu'on ne fait pas la politique forcément pour avoir quelque chose. Des jeunes filles ont mis toute leur vie dans la réalisation d'un rêve qui était de faire de la Côte d'Ivoire une démocratie. Mais avant cela il fallait conquérir le pouvoir et l'exercer. Le pouvoir a été conquis et il est en train d'être exercé malgré les difficultés. Il faut donc que ces filles-là qui ont livré une partie de leur vie pour l'avènement de ce pouvoir soit distinguées. Nous qui avions ces filles à nos côtés pendant ces moments nous avons l'obligation morale de reconnaître l'acte qu'elles ont posé. Nous ne sommes pas gestionnaires des affaires publiques, nous ne pouvons pas leur donner de l'emploi, mais c'est un acte de reconnaissance que nous voulons poser à travers cette distinction. Il y en a qui ne sont plus allées à l'école ou qui n'ont pas eu le temps d'entretenir leur copain parce qu'elles n'avaient pas le temps. Il faut leur reconnaître cela.

N.V. : Vous avez dit que depuis les élections de 2000, vos anciens camarades se sentent frustrés parce que laissé pour compte. Vous qui vivez à Londres comment avez-vous pu faire ce constat?
A.D. : J'ai dirigé les 10 communes d'Abidjan en tant que secrétaire fédéral. Ça veut dire que j'avais en charge tous les secrétaires généraux dans les différentes sections qui couvrent la fédération. Et quand j'arrive à Abidjan, je rencontre ces jeunes-là qui pour la plupart n'ont pas été satisfaits et sont véritablement découragés. Il faut donc reprendre ces jeunes et leur donner l'espoir de ce que la situation peut changer. En allant vers le chef de l'Etat, en rencontrant la direction du parti et en posant clairement les problèmes nous espérons que la situation peut changer.

N.V. : Au-delà des frustrations que vous évoquez, vous avez tout de même engagé la bataille de la remobilisation en prélude aux prochaines consultations électorales.
A.D. : Naturellement ! Ce sont des militants du FPI qui ont une conviction qui est de faire de la Côte d'Ivoire un Etat de droit. Et cela ne leur enlève pas leur raison de se plaindre quand ils sont frustrés. Malgré cette situation nous allons penser aux perspectives parce que les élections arrivent. N'oublions pas que ce sont les anciens de la JFPI qui ont permis au FPI d'être au stade où il est aujourd'hui. Ces jeunes ont donc cette capacité de conduire ce parti au pouvoir c'est pourquoi nous voulons les remobiliser pour qu'ensemble nous puissions aider la direction du parti à reconquérir le pouvoir. Et cette fois dans une situation où le Président Laurent Gbagbo ne sera plus obligé de faire des combinaisons qui pourraient être dommageable à notre participation à la gestion des affaires publiques.

N.V. : Avez-vous constaté à un moment donné que vos camarades ont été abandonnés et livrés à eux-mêmes ?
A.D. : Beaucoup de ceux que j'ai rencontrés ont été clairs là-dessus. Que ce soit ceux qui militaient véritablement ou les secrétaires généraux de la JFPI ce sont les mêmes plaintes. Ils se disent mis à l'écart et ils n'arrivent plus à avoir ceux avec qui ils ont travaillé hier, même au téléphone ou une simple visite. Mais c'est au contraire ceux qui les narguaient qui ont été pris en compte. Cela est gênant et frustrant, mais ils ont encore la conviction.








Interview réalisée par Vincent Deh

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