vendredi 20 juillet 2007 par Le Front

Le projet d'organisation et de fonctionnement du service civique, initié par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, et entériné par l'accord politique de Ouagadougou, risque d'être voué à l'échec. L'organisation des Nations Unies (Onu), consciente de l'usage politique que veut en faire le n°1 Ivoirien, refuse de donner sa caution pour le financement de cette opération à des desseins inavoués.


Dans sa proposition du dialogue direct avec l'ex-rébellion qui occupe plus de la moitié du territoire ivoirien depuis septembre 2002, le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, avait pris soin de mentionner le retour du service civique en Côte d'Ivoire. Ce projet, quoi qu'ayant soulevé une véritable levée de boucliers au sein de la classe politique ivoirienne, a été cependant défendu, avec hargne, par le clan présidentiel lors des pourparlers de Ouagadougou. Mais, depuis la signature de l'accord politique entre les deux belligérants de la crise ivoirienne à Ouaga, le service civique qui devrait regrouper au moins 40.000 jeunes a du mal à prendre son envol. Le projet est donc bloqué, faute de financement

La colère de Gbagbo contre Daniel Kedem

des institutions financières internationales. Selon des sources diplomatiques, l'Onu aurait systématiquement refusé de donner sa caution à cette opération en vue de favoriser un financement extérieur. L'institution dirigée par Ban Ki-moon estime que le service civique ivoirien, tel que préconisé par Laurent Gbagbo est différent de celui qui se pratique dans les autres pays. Fort donc de cela, elle aurait souhaité avoir plus d'éclairage de la part du chef de l'Etat qui n'a pas daigné réagir. L'Onu voit donc dans le projet du chef de l'exécutif ivoirien, une man?uvre de confiscation du pouvoir d'Etat. D'où son refus de cautionner le projet. Si le service civique proposé par le président ivoirien venait à être exécuté, ce sera une dictature d'au moins 30 ans en Côte d'Ivoire, car ce sera des kanmikazes qui seront formés pour défendre le régime , a indiqué, récemment, un diplomate accrédité en Côte d'Ivoire sous le sceau de l'anonymat. D'ailleurs, c'est cet usage du service civique à des fins politiques qui, selon certaines sources, serait à la base de la brouille entre le chef de l'Etat ivoirien et SEM Daniel Kedem, ambassadeur d'Israël en Côte d'Ivoire. Celui-ci avait, au cours de l'une de ses sorties, révélé que c'est lui-même qui avait proposé le service civique à M. Gbagbo. Toutefois, le diplomate israélien avait aussi ajouté qu'il souhaitait que cela se fasse comme le modèle Keboutz. C'est-à-dire, sans arrière plan politique, donc dénué de tout esprit de confiscation du pouvoir. Une précision que le chef de l'Etat n'a pas appréciée, préoccupé qu'il était, à se servir de ce projet pour former au moins 40.000 jeunes militaires, déterminés à défendre l'etablishement socialiste. Et, pour rappeler le diplomate tonitruant à l'ordre, Gbagbo aurait proposé son retrait de la Côte d'Ivoire. Selon nos sources, il a fallu des interventions diplomatiques pour que le chef de l'Etat se ravise. Cependant, les relations entre lui et l'ambassadeur Kedem se seraient gravement détériorées après cet intermède. En tout état de cause, l'Onu qui a vite perçu la stratégie du chef de l'Etat ivoirien, continue de récuser le financement du service civique.



J.J.

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