On avait pensé qu'ils abandonneraient définitivement le combat de l'invective et de la polémique inutile pour dérouler, enfin, leur programme d'activités et de travail afin que les Ivoiriens apprécient d'eux mêmes. Mais, non ! La première conférence de presse de l'Alliance pour une nouvelle Côte d'Ivoire, animée, hier, par son secrétaire général, Jean Jacques Béchio, a été l'occasion de régler des comptes avec le RDR. Et le quotidien Le patriote a encore été la cible des invectives du conférencier du jour. Au point qu'un confrère a du prendre la parole pour recentrer le débat et demander au conférencier du jour d'exposer le programme d'activités et les grands axes de l'action future du nouveau parti. Sur ces points, le ministre Béchio s'est voulu énigmatique, se contentant d'affirmer que le programme de société, la nomenclature des dirigeants ainsi que le programme d'activités de l'ANCI seront publiés très bientôt au cours d'un congrès qui permettra d'élire les premiers responsables . Le conférencier n'a donc pas été en mesure de donner la date du premier grand meeting de son parti. Il a passé le clair de son temps à regarder dans le rétroviseur des divergences de vue avec son ancienne famille politique, le RDR de Alassane Ouattara qu'il a accusé, à l'occasion, de tous les maux et péchés d'Israël. Après quoi, l'ANCI se propose d'aller à la conquête du terrain pour installer ses structures de base. Pour le reste, l'ANCI prétend offrir aux Ivoiriens une troisième voie suite au constat d'échec de la classe politique actuelle : Nous estimons que des erreurs ont été commises dans la gestion des partis politiques actuels. C'est pourquoi, nous proposons une troisième voie qui passe nécessairement par une nouvelle façon de faire la politique , estime le numéro 2 de l'Alliance. Avant de se rassurer : Nous ne venons pas encombrer le paysage politique . Se prononçant sur les accusations de corruption et de concussion avec le pouvoir Gbagbo qui pèsent sur lui et son parti, Béchio s'est voulu vindicatif pour affirmer que je ne suis pas à vendre. Je suis comme une femme. Je suis à prendre. Encore que pour prendre une femme, il faut au préalable lui donner ce dont elle a besoin
Khristian Kara