jeudi 19 juillet 2007 par Notre Voie

La lune de miel entre le désormais ex-Premier ministre de Côte d'Ivoire, Charles Konan Banny et les miliciens du Front de sécurité du centre-ouest, une milice qu'il a montée de toute pièce, semble avoir pris un coup. Et pour cause, ces miliciens, au nombre de 4000, selon leurs propres chiffres, ont entamé depuis hier, une grève de la faim à la résidence privée de Banny à Yamoussoukro. Ils disent protester contre le non-paiement par l'ex-chef du gouvernement, de leurs salaires depuis son départ de la Primature.
Sur des pancartes qu'ils brandissaient à tout visiteur, l'on peut lire entre autres : M. le Premier ministre, venez satisfaire vos promesses?, le FSCO a faim?, M. Charles Konan Banny, tu nous a dit que tu étais un milliardaire, alors viens nous sortir de la galère?.
Donnant les raisons d'une telle grève, le responsable de cette milice, le comandant? Marc Gnatoa rencontré sur les lieux vers 16 h, a indiqué que M. Charles Konan Banny a sollicité le FSCO pour l'aider à accéder au poste de président de la République. Une fois l'objectif atteint, le FSCO devrait recevoir une forte récompense, dont la prise en charge de son commandement supérieur, une réinsertion dans le tissu social de ses éléments et le financement de micro-projets.
Comme preuves de leurs actions sur le terrain, Marc Gnatoa exhibe des coupures de presse dans lesquelles il est fait état de leur soutien à l'ex-Premier ministre et de leur défiance à l'autorité de l'Etat. Et cela, au moment où l'enfant de Yamoussoukro occupait le fauteuil de Premier ministre.
Toujours selon le commandant Gnatoa, le leur mentor avait décidé de tenir sa promesse et maintenir la milice à sa solde, même s'il arrive qu'il n'est plus à la tête du gouvernement.
Mais, contre toute attente, depuis qu'il a quitté la Primature, il ne se fait plus voir, selon les miliciens. D'autant que les portes de la résidence du parrain sont désormais fermées aux miliciens du FSCO. Pis, explique le responsable cette milice, ses éléments et lui sont marginalisés par la famille de Charles Konan Banny à Yamoussoukro. Aujourd'hui, nous sommes humiliés par la famille de notre parrain et surtout, par son grand frère Jean Konan Banny qui n'hésite pas à nous rabrouer. Et pourtant, c'est à cause de cette même famille que nous avons été abandonnés par nos parents qui nous reprochent d'avoir pris fait et cause pour celui qui veut destituer le président de la République, a-t-il martelé. Non sans indiquer qu'ils resteront devant la résidence du prince de Morofê, jusqu'à ce que leurs revendications soit acceptées et satisfaites par ce dernier. Nous sommes venus crier notre indignation à Charles Konan Banny qui nous a utilisés et nous sommes prêts à mourir pour cela, car nous ne quitterons pas ce domicile sans avoir eu une notre paie?.
Hier vers 10 heures, le commissaire du 1er arrondissement de police de Yamoussoukro et M. Kassi, secrétaire général de la préfecture de région, ont successivement entrepris des négociations avec les jeunes miliciens surexcités, en vue de les ramener à la raison. Mais en vain.
Au moment où nous mettons sous presse, les miliciens arrivaient toujours par vagues sur les lieux de la grève de la faim. Ils proviennent des villes de Zikisso, Lakota, Divo, Soubré et Issia.


Gervais Amany gervaisamony@yahoo.fr

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