jeudi 19 juillet 2007 par Le Front

On constate, depuis quelque temps, une large diffusion de séries et autres productions locales sur les antennes de la télévision nationale. Le boom de ces productions a eu pour impact un taux d'écoute élevé de la radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti). Mais avant, il est important de s'interroger sur la qualité et l'opportunité de ces téléfilms.


?'Ma famille'' ; ?'Unité spéciale'' ; ?'Class A'' Pour ne citer que ces exemples-ci, sont les intitulés des séries qui font en ce moment, la pluie et le beau temps sur les antennes de la télévision ivoirienne. Même si certains spécialistes en la matière décèlent des imperfections au niveau du jeu des acteurs et des scénarii, il faut tout de même tirer le chapeau à ces producteurs qui ont compris la nécessité de sortir le septième art ivoirien de l'ornière. A ce propos, M. Jean Luc Moro, producteur du téléfilm ?'Cité campus'' (qui sera bientôt diffusé), pense que ce boom est la résultante d'un constat que nous avons fait depuis un bon moment. Le Burkina Faso a pris une longueur d'avance sur la Côte d'Ivoire au niveau des productions télévisées. Nous avons décidé de ce que l'heure était venue pour nous de prendre les choses en main. Malgré le peu de moyens, nous nous jetterons à l'eau pour le bonheur du 7e art ivoirien. Mais je voudrais exhorter les autres producteurs de la place à persévérer dans la voie qu'ils ont choisie, confiera-t-il. Mais ce n'est pas tout. Un producteur connu de la place a, quant à lui, été plus direct, tout en gardant l'anonymat. ?'Si vous voyez que la qualité laisse à désirer, sachez simplement qu'en dépit du manque de moyens, nous sommes obligés de reverser 400 mille francs à la Rti par épisode, à chaque fois que notre série est programmée sur les antennes. Avec cela, comprenez que notre marge de man?uvre est limitée''. Sans commentaire.

De la qualité !

?'La qualité n'y est pas. Certes les histoires racontées sont intéressantes, mais au niveau des normes cinématographiques internationales, ce n'est pas encore ça. J'en suis conscient et je sais que les autres le sont également. Mais que voulez-vous ? On essaie de faire le mieux qu'on peut pour satisfaire les téléspectateurs'', avouera M. Moro qui dit être conscient de l'effort qui reste à fournir pour l'amélioration de la qualité de ce pléthore de téléfilms ivoiriens. Pour le directeur artistique de la série satirique ?'Faut pas fâcher'', M. Guédéba Martin, il faut être indulgent avec ces nouveaux venus dans les méandres de la production cinématographique en Côte d'Ivoire. Depuis quelque temps, des téléfilms ivoiriens ont envahi le petit écran. Cela démontre l'effort que fournissent ces producteurs. Du point de vue scénario, les metteurs en scène s'imprègnent du contexte socio-culturel actuel. Avec le concours des comédiens de la place, ils produisent des films fort appréciés des téléspectateurs. Je demande aux metteurs en scène de mettre un peu de sérieux dans leur travail. En dépit de maigres moyens, nous mettons 2 à 4 jours pour produire ce que les téléspectateurs apprécient. Dans d'autres pays, nos camarades mettent 3 semaines pour se remettre en cause, afin que nous produisions dans l'avenir des films de qualité , nous a-t-il confié.

De l'apport financier de l'Etat

Comme nous le constatons, des producteurs ivoiriens en dépit de maigres moyens s'évertuent à réaliser des téléfilms. Vu les efforts consentis pour abattre ce travail remarquable, (même s'il reste beaucoup à faire), il serait impérieux que l'Etat trouve les moyens de les diffuser sur les antennes de la Rti, sans payer des taxes exorbitantes. Mme Koffi Armande Ahou, une passionnée des téléfilms, nous fait partager son point de vue. Je crois que les producteurs de téléfilms sont à encourager. Malgré leurs propres moyens qui ne suffisent pas d'ailleurs, ils arrivent à réaliser des films. Je voudrais que l'Etat se penche sur le travail qu'ils abattent. Il faudrait qu'une politique d'allègement soit mise en place. Dans des pays de la sous-région, l'Etat intervient dans la production des téléfilms. Mais en Côte d'Ivoire, ce n'est malheureusement pas le cas. C'est vraiment dommage. Qu'on y réfléchisse maintenant , nous a-t-elle lâché. Yéo Kozoloa, réalisateur, et ses camarades du collectif avaient en son temps, rencontré Anne Messou, ministre de la culture et de la Francophonie. Pour solliciter l'aide de son département quant à la réalisation d'un film sur les évènements de la crise ivoirienne. Ce film avait pour but essentiel de sensibiliser les uns et les autres sur les conséquences désastreuses de conflits. Comme de coutume, le ministère de la culture et de la francophonie est resté sourd aux cris de détresse de ces derniers. C'est le lieu d'inviter l'Etat à manifester une volonté de venir en aide à ces producteurs. Ce qui donnera des téléfilms de qualité. Au lieu d'investir dans l'achat des téléfilms étrangers à des coûts faramineux.



Patrick Méka et DD

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