jeudi 19 juillet 2007 par Le Front

Les audiences foraines ne reprendront pas maintenant. Le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, semble ne pas se préoccuper d'ailleurs de cette reprise des opérations qui rentrent dans la droite ligne de l'application de l'accord de Ouagadougou. Le Fpi, dans sa vision politique, est plus préoccupé par l'organisation des élections.

Mais, les étapes qui doivent conduire à ces élections ne sont pas inscrites à l'ordre du jour de la stratégie de ce parti. Dans cette optique, le parti du chef de l'Etat a privilégié le redéploiement des préfets et secrétaires généraux de préfecture. Or, ceux-ci n'interviennent pas dans les opérations d'audiences foraines. A l'analyse, le Fpi entend reprendre insidieusement la main sur les régions centre, nord et ouest encore sous contrôle des Forces nouvelles. D'où la rapidité avec laquelle le clan présidentiel a demandé le redéploiement de cette administration préfectorale.
Le Premier ministre Guillaume Soro, soucieux de mener à bien le processus de sortie de crise, a accepté ces desiderata du clan Gbagbo. Toujours sur sa lancée, il a tout mis en ?uvre pour le retour dans les régions sous contrôle de son mouvement des magistrats. Mais, la boucle n'est pas bouclée, car le ministre Désiré Tagro a, pour l'heure, d'autres priorités. Il n'a pas affecté les sous-préfets. Ces fonctionnaires sont, avec les maires, les autorités en charge de l'état-civil. Au regard de la configuration de l'administration, ce sont ceux-là mêmes qui devraient participer activement à la sensibilisation des populations pour leur participation massive aux opérations d'audiences foraines. Or, ils ne figurent pas en priorité sur le tableau de bord du ministère de l'Intérieur. Pourtant, le Premier ministre ne baisse pas les bras pour conduire le pays à des élections justes, transparentes, démocratiques et ouvertes à tous. Le financement du programme de sortie de crise a donc été, hier mercredi, sa préoccupation face aux bailleurs de fonds. Quant aux registres d'état civil, ils ont tous déjà été acheminés vers les différentes villes des régions sus-mentionnées. Tout est donc mis en ?uvre par le ministère de la Justice et des droits de l'homme pour un meilleur déroulement de ces opérations. Lesquelles devraient aboutir à l'obtention d'un fichier électoral fiable pour des élections crédibles. En dépit de cette débauche d'énergie, Désiré Tagro, qui est lui-même acteur prépondérant de l'accord de Ouagadougou, ne rame pas du même côté que les autres. Sa priorité réside, si l'on s'en tient à ce qui se passe, dans le placement de ses hommes-liges au sein de la police et à la tête des préfectures. Les sous-préfets auraient simplement pu reprendre fonction au même moment que leurs chefs hiérarchiques, les préfets. Ceux-ci ont d'ailleurs reçu un accueil chaleureux du centre à l'ouest en passant par le nord. Du reste, les magistrats n'ont jamais eu l'intention de bloquer les opérations d'audiences foraines. Leurs revendications corporatistes et syndicales se justifient. Juridiquement, il leur faut leurs décrets de nomination puis bénéficier de moyens adéquats pour travailler dans un cadre de vie et de travail décent. Et cela, la chancellerie le comprend bien et soutient ces revendications. Le ministre de la Justice, Koné Mamadou, n'a pour seul souci que l'amélioration des conditions de vie et de travail des magistrats et de tout le personnel du monde judiciaire. On le voit, les Ivoiriens ne sont pas sortis de l'auberge avec le Fpi qui est toujours dans ses petits calculs. Malheureusement.

Souanga Adam's Régis

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