mercredi 18 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

Abidjan abrite un important atelier international sur les parasites et ravageurs de cacao. Plusieurs spécialistes des pays producteurs de cette matière première vont peaufiner des stratégies de lutte contre ces insectes nuisibles.

Honneur a été fait à la Côte d'Ivoire d'abriter du 17 au 20 juillet prochain, un atelier international sur la prévention et la gestion de la propagation des ravageurs et parasites du cacao. Cet atelier organisé par l'organisation internationale du cacao (ICCO) et le Fonds commun des produits de base (CFC) s'est ouvert hier à Abidjan, en présence des ministres de l'Economie et des Finances, de l'Agriculture et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. A en croire le président du comité d'organisation, Dr Adiko, les vergers des cacaoyers dans le monde sont attaqués par un cortège de parasites et de ravageurs qui menacent durablement la production mondiale. C'est pour réflechir sur les meilleures stratégies de protection de la culture contre ces parasites et ravageurs que cet atelier réunit les 50 meilleurs spécialistes du cacao. Ils viennent de 16 pays producteurs de cacao des continents africain, européen, asiatique et américain. Un milliard de personnes dans le monde tirent leurs revenus de la production et de l'exportation du cacao, relève M. Nicolaus Cromme, représentant du Fonds commun des produits de base (CFC). Il ajoute que c'est environ 30% de la production mondiale qui est ravagée par la maladie " du balai de sorcière ". Ce qui représente financièrement plus de 2,5 milliards de dollars de pertes du fait des parasites et ravageurs dont l'introduction d'une région à une autre se fait aisément, à en croire le représentant de CFC. M. Cromme souligne que pour lutter contre ces bêtes, il faut équiper efficacement les planteurs dans leurs sites de production. Au nom de l'organisation internationale du cacao (ICCO), le chef de la division statistiques et économie représentant le directeur exécutif indique que ces experts vont mener des réflexions et proposer des mesures idoines permettant d'éviter que des pays producteurs comme la Côte d'Ivoire connaissent la maladie du balai de sorcière. Maladie, dit-il, qui a ravagé l'économie cacaoyère du Brésil dans les années 1980 et 1990. Les experts, confie le Dr Anga Jean-Marc, indiquent que si cette maladie s'introduit en Côte d'Ivoire, ce pays verrait sa production chuter de 1,4 million de tonnes à 500.000 tonnes. Les chercheurs du Brésil, avec l'appui de l'ICCO et du CFC, ont pu maîtriser l'extension de cette maladie et mettre au point des variétés tolérantes. Dr Anga soutient que le risque reste réel que d'autres régions du monde soient ravagées, soit par cette maladie, soit par d'autres maladies. C'est pourquoi, il se félicite de cet atelier qui permettra aux experts de réfléchir sur les voies et moyens d'empêcher cette maladie d'atteindre l'Afrique de l'Ouest qui produit les ¾ du cacao exporté dans le monde. Co-président de cet atelier avec son collègue de l'Enseignement supérieur, le ministre de l'Agriculture Amadou Gon Coulibaly rappelle que l'Afrique produit 65% de la production mondiale dont 40% pour la Côte d'Ivoire. Et que 6 millions de personnes vivent directement ou indirectement du cacao en Côte d'Ivoire. Le ministre ajoute que le cacao représente selon les années 17 à 20% du PIB et 35 à 38% des recettes d'exportation. Malheureusement, ces chiffres performants sont menacés, regrette le ministre de l'Agriculture, par les parasites et ravageurs. En effet, une large gamme de ces insectes affecte actuellement la production et cause des pertes pouvant aller de 30 à 40%. Les maladies les plus connues, à en croire Amadou Gon, sont le balai de sorcière et le swollen shoot. " Soucieux de la protection de son verger, le gouvernement ivoirien s'apprête à mettre en ?uvre un projet national de lutte contre le swollen shoot. Il s'agira d'identifier et de circonscrire tous les foyers de cette maladie, d'évaluer l'importance des dégâts et leurs impacts sur la production, de caractériser l'agent pathogène et identifier les vecteurs et les hôtes intermédiaires impliqués ainsi que de proposer une stratégie et des méthodes de lutte adaptées ", informe le ministre. Au plan régional, un projet a été élaboré pour réduire l'expansion de la maladie, mais il a besoin de moyens adéquats pour son exécution, relève Amadou Gon Coulibaly.

FABRICE TETE

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