Dans leurs déclarations et interviews bruyantes, les principaux dirigeants de l'Alliance pour la Nouvelle Côte d'Ivoire, qui a été présentée officiellement à l'Hôtel du Golf, avaient promis réduire le Rassemblement des Républicains du Président Ouattara, à sa plus simple expression. Ils avaient annoncé de grosses têtes et gros calibres qui quitteraient le parti domicilié à la rue Le pic de Cocody, pour les rejoindre dans leur nouvelle aventure. A la sortie officielle de l'ANCI, on n'a rien vu de tout cela et la réalité du terrain a donné raison à l'unique Premier Ministre de Houphouët Boigny qui avait bien perçu dans ces états d'âme et humeurs, une sorte d' épiphénomène . En effet, contrairement aux premières heures du RDR, le mercredi 27 septembre 94, qui a réuni de grosses pointures, notamment Djéni Kobina Georges, Henriette Dagri Diabaté, Amadou Gon Coulibaly, Amadou Soumahoro, Gaoussou Ouattara, Diakité Coty Souleymane, une douzaine d'élus et bien d'autres personnalités, l'ANCI, mis à part Zémogo Fofana, est un ramassis de has been et d'anonymes. Des hommes dépassés et des personnes sans passé assez reluisant. A dire vrai, ce ne sont quand même pas Jean Jacques Béchio, Khalil Ali Keita, Amidou Sylla, Dr Diabaté, Oulaï Philomène, Joher Mobio, qui a pratiquement volé la vedette aux dirigeants, en intervenant au téléphone depuis Paris, ou encore Nicole Doué et Atteby Dago, qui vont porter ombrage au Rassemblement des Républicains. A notre sens, on voit mal ces personnes qui se présentaient comme des frustrés tenir la dragée haute au plus petit secrétaire de section du RDR. C'est vraiment le cas de le dire. Ce sont les tonneaux vides qui font beaucoup de bruits . Après avoir crié sur tous les toits et revendiqué une prétendue force, le parti de Zémogo Fofana est un vrai salmigondis de bras cassés et de béotiens de la politique. C'est sûr, l'ambition de ces hommes et femmes n'est pas d'accéder au pouvoir d'Etat ou encore de proposer un projet de société aux Ivoiriens. C'est n'est certainement pas un fait du hasard si la majorité des membres partagent en commun, le O du désespoir. Comme les Danaides, ils ont été commis au supplice de remplir le tonneau des illusions de la refondation. Moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes, les dirigeants de l'ANCI viennent pour amuser le microcosme politique. C'est légitime de se demander comment des hommes du passé vont-ils s'y prendre, pour le renouveau de la Côte d'Ivoire. Avec ce que nous avons vu , c'est peu de dire que l'ANCI n'a d'autre mérite que celui de venir grossir le lot des partis politiques ivoiriens. Rien que ça ! Elle passera comme un météore dans la vie politique nationale. Pour la simple raison que sa création ne répond qu'à l'assouvissement des besoins matériels de ses initiateurs.
Bakary Nimaga