mercredi 18 juillet 2007 par Le Patriote

C'est un homme du sérail. Sa nomination à la tête du département de la Communication dans le gouvernement Soro était porteuse d'espoir, tant il est réputé pour sa rigueur indéfectible et surtout son expertise avérée. De plus, l'homme est certes humainement discret, taciturne voire effacé, mais très efficace dans l'ombre. Ibrahim Sy Savané était donc un ministre prometteur pour le monde pénible de la Communication en Côte d'Ivoire. Trois mois après sa prise de fonction, il n'a pas déçu. Bien au contraire, il confirme tout le bien que les acteurs du secteur de la communication et des médias pensaient de lui, faisant ainsi mentir l'idée reçue selon laquelle quand un ministre est nommé à la tête d'un ministère qui a trait à son univers professionnel, il échoue en général. S'il est vrai que des artistes ministres n'ont pas fait bouger comme il se devait le ministère de la culture et de francophonie, le travail abattu par Ibrahim Sy Savané est probant. En l'espace de 100 jours, le temps que certains de ses collègues prennent pour s'imprégner du pool de leur département, le journaliste écrivain a posé des actes solides qui méritent d'être amplement soulignés. D'abord, il a réussi à réaliser la mise en place de la Commission paritaire d'attribution de la carte d'identité de journaliste professionnel, qui existaient plus depuis quelques années. Sous l'impulsion de son prédécesseur, cette commission avait été reveillée de son coma. Elle a pu ainsi être installée, il y a quelques jours. Ce que ses prédécesseurs n'avaient jusque-là pu réussir depuis six ans. Ensuite, le ministre s'est activement attelé, avec ses proches collaborateurs, à la mise en ?uvre du fonds d'aide et d'appui à la presse. Le fonds est disponible , rassurait-il, à la mi-juin, une délégation du GEPCI (Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire) qu'il recevait à son cabinet. Selon des indiscrétions, le dossier semble très avancé et le fonds sera bientôt une réalité. Ce n'est tout, le ministre de la communication a engagé également des démarches pour un allègement de la fiscalité des entreprises de presse, en matière d'importants intrants. Ces bonnes actions ne sont que la résultante d'une stratégie certes sobre, à l'image de sa personne, mais hautement scientifique adoptée par le ministre Sy Savané. Au lendemain de sa prise de fonction, il décide aussitôt de s'imprégner de l'Etat des structures sous sa tutelle. Dans la foulée, il enclenche une visite itinérante desdites structures. L'attitude est d'autant plus encourageante et réconfortante qu'elle donne le sentiment au personnel qui anime ces structures qu'il n'est pas abandonné à son sort. Le ministre Sy Savané se rend donc tour à tour au CNP(Conseil national de la presse), au CNCA (conseil national de la communication audiovisuelle), à l'AIP( Agence Ivoirienne de Presse), à l'ISTC ( Institut des Sciences et Techniques de la communication), avant d'achever son périple à la RTI(Radiodiffusion télévision Ivoirienne) et son centre émetteur d'Abobo. Partout, où il est passé, le ministre Sy Savané a prêté une oreille attentive aux doléances des responsables de ces structures, qui lui ont égrené, au passage, un chapelet de difficultés. Entre-temps, dans l'ombre, il réfléchissait tranquillement à une redynamisation de son ministère. Cette réflexion va accoucher d'un nouvel organigramme pour son département qui comprend une cellule de pilotage de la réforme des médias (CPRM), un service de la communication publique et institutionnelle (SCPI), une agence ivoirienne de communication extérieure (AICE) et un observatoire d`analyse de l`opinion. Objectif : renforcer les capacités du ministère de la communication
Avec ce premier bilan nettement positif, le ministre Sy Savané a sans doute placé la barre très haut. Et le plus difficile reste à venir. Pour sûr, il en est très conscient. Sa mission ne fait que commencer.

Y. Sangaré

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