Ensemble pour la République (EPR) est un instrument de sensibilisation contre les violences ethniques et un mouvement de soutien au chef de l'Etat.
Créé presque sur mesure, le mouvement Ensemble pour la République? vise en priorité deux choses : amener les peuples, notamment bétés et baoulés à une coexistence pacifique afin de faire baisser les tensions ethniques dans le Centre-Ouest, et surtout obtenir l'adhésion des allogènes baoulés à la politique du président de la République. Chose apparemment facile, seulement apparemment. En effet, depuis qu'elle est réduite à sa plus simple expression dans la région, l'opposition, en général, et le PDCI, en particulier, n'a plus d'yeux que pour les allogènes Baoulés, et seulement eux, pour sa stratégie de l'intoxication. Sur ses propres terres Laurent Gbagbo est ainsi présenté comme l'instigateur de la guerre, ou alors celui qui pousse ses frères bétés à acquérir des titres fonciers, dans le but de pousser les baoulés hors de leurs plantations, en douceur. Ou alors plus simplement, celui qui paie le kilogramme de cacao à 1000 FCFA parce que lui-même spéculerait à hauteur de 3000 FCFA sur les marchés internationaux. Bref, à l'échelle des campements, de tels arguments font forcément mouche, les planteurs baoulés n'ayant jamais totalement réussi à exorciser la crainte du bété.
C'est donc contre ces clichés que le mouvement Ensemble pour la République? lutte. Son président Adolphe Gnagno Kadji a déjà conduit plusieurs missions dans la région, notamment dans plusieurs villages et campements baoulés dont Mama, Tiépa, Grand-Gbassi, Dahiépa-Kéhi, Kpapékou, les nouvelles scieries Serves, Koffikro, Toumodi, Konankankro, etc. Pendant des mois, parcourant des routes impraticables, il est allé à la rencontre des habitants de ces villages et des campements qui s'y rattachent. Partout, Adolphe Gnagno Kadji a expliqué les raisons pour lesquelles son mouvement a été créé. A savoir : rapprocher les deux peuples (autochtones bétés et allogènes baoulés) pour faire baisser les tensions ethniques, obtenir l'adhésion des allogènes baoulés à la politique du chef de l'Etat et enfin, amener ces peuples à le voter à plus de 80%.
La délégation du mouvement a été reçue à plusieurs reprises par les communautés baoulés et principalement à Mama-Koffirkro en présence de leur chef central Kouamé Brou. Qui s'est réjoui de ce que ce soit un fils de la région qui ait eu l'initiative de les inviter à une cohabitation harmonieuse avec leurs frères bétés. Il a dit adhérer à l'idéal du mouvement, et promis de tout mettre en ?uvre pour son rayonnement. Le mouvement EPR compte à ce jour 45 comités de base et 1595 adhérants . Dans les prochains mois, il mettra le cap sur les régions du Bas-Sassandra, Haut-Sassandra et Sud-Bandama, après avoir bouclé son programme concernant la région du Bandama.
Guillaume T. Gbato