mercredi 18 juillet 2007 par Notre Voie

Côte d'Ivoire la belle ! Côte d'Ivoire, pays d'exception. Côte d'Ivoire, pays où il fait bon vivre. Comment ne pas le dire ! La Côte d'Ivoire est véritablement un pays du possible. Ici tout est faisable même l'illicite. C'est ici que des enseignants se lèvent un matin, créent une structure informelle et, en son nom, font des revendications et, le même jour, se mettent en grève. C'est ici et ici seulement que les tenants du pouvoir se mettent immédiatement à leur disposition pour discuter. Ils peuvent faire des mois et des mois sans aller au travail. Mais à la fin de chaque mois, ils sont les premiers à se pointer devant les guichets des banques pour se faire payer. Pour le travail qu'ils n'ont pas fait et que les autres ont fait. Si encore, ils ne faisaient qu'observer leur arrêt de travail ? Non seulement ils empêchent et brutalisent ceux qui veulent se rendre au travail mais ils saccagent tout sans craindre la moindre réaction de l'Etat qu'ils se sont engagés à servir pourtant. Drôle de pays !
C'est ici en Côte d'Ivoire que des pères de famille font la ronde des partis politiques sans honte. Ils vont d'un parti politique à un autre comme s'ils changent de gares de métro. Heureusement que Nicolas Dioulo n'est pas de ces gens-là. Vous les retrouvez aujourd'hui à une assemblée générale constitutive d'un parti politique, le lendemain, la main sur le c?ur, ils vous racontent qu'ils s'étaient trompés et que le vrai parti politique de leur c?ur et peut-être aussi de leur raison, c'est celui qu'ils viennent de créer à l'instant même. Le surlendemain, ils vous annoncent, triomphalistes, qu'ils viennent de quitter ce parti de leur c?ur, parce qu'il ne fait plus leur affaire. Et, surprise des surprises, ils vous apprennent qu'ils rejoignent leur parti d'origine. Parce que c'est là-bas qu'ils se sentent bien.
Le plus inquiétant dans tout ce vagabondage politique est qu'ils ne se rendent même pas compte de la mauvaise éducation qu'ils donnent à leur progéniture. Puisqu'à chaque départ, ils font tout un tapage en sollicitant pied à pied, les services de la presse. Comme si changer comme ça, sauter d'un parti à un autre comme un lapin dans un désert, faisait partie des vertus à cultiver et à enseigner.
Ils ont peut-être leurs raisons que nous ignorons, nous qui pensions que l'adhésion à un parti politique est d'abord et avant tout une question d'idéologie, donc de principe. Car il est assez surprenant de voir un père de famille passer de la gauche à l'extrême droite sans faire même l'apprentissage au centre gauche et au centre droit. De même, d'autres (et ils sont les plus nombreux) passent de l'extrême droite à la gauche sans préavis. Leur point commun est que, soit ils n'ont reçu aucune formation idéologico-politique, soit ils sont tribalistes, soit ils ont des problèmes existentiels. Rien que pour ça, c'est révoltant !

Abdoulaye Villard Sanogo

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