mardi 17 juillet 2007 par Notre Voie

7 avril-16 juillet 2007. Cela fait exactement 100 jours que le gouvernement Soro a été formé. Si au plan politique, l`accord de Ouagadougou laisse entrevoir de réelles perspectives de retour définitif à la paix, on note que l`économique qui soutient l`effort politique, connaît lui aussi une relative embellie, du moins dans son approche organisationnelle et logistique.
Deux idées fortes se dégagent, en effet, du point de vue économique, de ces cent premiers jours.
D`une part, la confiance retrouvée entre la Côte d`Ivoire et les bailleurs de fonds estampillée par l`annonce (par le directeur du Département Afrique du Fmi) de la reprise de la coopération pour ce mois de juillet. Ce qui n`était pas évident autrefois au regard de la situation socio-politique qui plombe les actions de développement du pays depuis le déclenchement de la crise armée, passe aujourd`hui pour être logique : de gros efforts ayant été entrepris dans le sens du retour à la paix. A l`exemple des accords de Ouagadougou. Et pour joindre l`acte à la parole, la Banque mondiale signe, le 16 avril, un aide-mémoire et décaisse 60 milliards FCFA pour appuyer le désarmement et l`insertion des anciens combattants.
On note également la normalisation des relations franco-ivoiriennes avec la visite du Medef en Côte d`Ivoire du 17 au 18 avril, sanctionnée par l`installation d`un partenariat économique. La France industrielle et commerciale n`est jamais vraiment ni totalement partie de la Côte d`Ivoire et n`a jamais eu, nous le savons, l`intention d`en partir?, avait déclaré le chef de délégation du patronat français, Patrick Lucas. Résultat : l`Etat décaisse 2 milliards FCFA pour la réfection des écoles françaises détruites lors des événements de novembre 2004.
Autre fait majeur, l`annonce du retour de la Bad. L`offensive diplomatique - soutenue par un des acteurs de la crise, le Premier ministre lui-même - a porté ses fruits. Il n`y a pas d`inquiétude à se faire quant au retour de la Bad en Côte d`Ivoir?, a rassuré le ministre d`Etat, ministre du Plan et du Développement, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, à l`issue de l`assemblée annuelle de cette institution tenue du 16 au 17 mai dernier à Shangaï, en Chine.
D`autre part, on note une série d`activités visant à consolider la relance post-crise. Notamment, le succès de l`opération emprunts obligataires TPCI 6% 2007-2010 qui a permis la mobilisation de 52 milliards FCFA sur 30 milliards attendus, le retour effectif des services financiers de l`Etat dans les zones ex-assiégées, la gestion de la dette intérieure à hauteur de 200 milliards FCFA alors que 30 milliards FCA ont été budgétisés, le soutien à l`investissement rural (9 milliards FCFA), le soutien aux opérateurs du secteur de l`électricité (5 milliards FCFA), la recapitalisation de la compagnie Air Ivoire où l`Etat devient actionnaire majoritaire. Par ailleurs, des actions sont menées afin d`assainir la gestion des affaires publiques. On peut citer les séminaires dédiés à la gestion des sociétés d`Etat, à la gestion des projets et programmes d`investissements, à la recherche de la performance, et à la lutte contre la fraude et la contrefaçon.
La Côte d`Ivoire émerge et s`éveille. Des mutations décisives sont accomplies : boom économique, orthodoxie budgétaire imprimée par le ministère de l`Economie et des Finances à la gestion publique, éclaircie politique, bouleversements sociaux et culturels. Les conditions économiques se sont certes améliorées, mais il faudrait se pencher sérieusement sur ces augmentations des prix, surtout ceux des produits de grande consommation, au risque de réduire à néant tous ces efforts fournis pour une relance économique durable.






J-S Lia liasylve@yahoo.fr

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