lundi 16 juillet 2007 par 24 Heures

Un vent glacial semble à nouveau souffler sur les relations entre Abidjan et Paris après un souhait exprimé de voir le dégel s'installer avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. A l'occasion de la cérémonie de commémoration, samedi dernier, du 14 juillet au 43ème BIMA, les officiels ivoiriens, invités comme à l'accoutumée, ont tous brillé par leur absence.

L'hymne national l'Abidjanaise exécuté devant quelques chaises vides de la loge officielle.
Le fait n'est pas passé inaperçu aux yeux des invités au défilé militaire organisé dans le cadre de la fête nationale de la France.
Il ne faisait pas de doute, des invités à cette fête de commémoration de la prise de la Bastille avaient décidé de brûler la politesse à leurs hôtes français.
De fait, aucun officiel ivoirien n'a daigné faire le déplacement du 43ème BIMA.
On sait qu'en pareille occasion, l'usage et la bonne convenance ont toujours été que le ministre de la Défense du pays hôte, les principaux officiers supérieurs, les anciens combattants, ainsi que tous les hauts gradés qui ont étudié dans les écoles de guerre françaises soient, de manière systématique, invités pour participer à la communion d'armes.
Les chaises vides et l'hymne national de Côte d'ivoire qui a été exécuté avant la Marseillaise ont conforté l'assistance dans la conviction que cette tradition a été respectée.
Que s'est-il donc passé pour que ni le ministre de la Défense, Michel Amani N'Guessan, ni le chef d'état-major des Fanci, le général Philippe Mangou, ni aucun autre gradé en service n'aient été présents à cette fête commémorative ? Ni même aient jugé courtois de se faire représenter ou, à tout le moins, de s'excuser ? Pour avoir une idée nette de cette absence bruyante, nous avons tenté en vain d'entrer en contact téléphonique avec des membres du cabinet du CEMA.
Un des officiers du BIPA (Bureau d'information et de presse des Armées) que nous avons pu joindre a déclaré ignorer les raisons de cette absence.
Il a été plus loin pour dire qu'il ignorait tout de cette affaire.
On aura tout compris.
Les nuages se sont à nouveau amoncelés dans le ciel des relations entre la Côte d'Ivoire et la France.
Les récents événements de Bouaké et les mesures vigoureuses et unilatérales prises par le général Philippe Mangou y sont sans aucun doute pour quelque chose.
Et comme par hasard, à la réception organisée par l'Ambassadeur André Janier à la maison de France dans la soirée, aucun officiel ivoirien ne s'est non plus présenté.
Pour revenir à la cérémonie de la matinée au 43ème BIMA, il faut dire qu'un officier de la Marine ivoirienne qui n'était sans doute pas informé du mot d'ordre de boycott s'était présenté à la fête.
Mais s'étant rendu compte de l'absence des officiels ivoiriens, il a eu tout le mal du monde à cacher sa gêne tant il se sentait esseulé au milieu des autres invités.
C'est l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, André Janier, qui a présidé cette fête anniversaire.
Il est bon de retenir que le nouveau patron de la Licorne, dans son allocution, a rendu un hommage appuyé au premier Président, Félix Houphouët-Boigny, pour sa politique de paix et de concorde qui a fait la grandeur de la Côte d'Ivoire.


Théodore SINZE

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