lundi 16 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

L'Alliance pour la nouvelle Côte d'Ivoire (ANCI) sera rendue officielle cet après-midi. Ce n'est un secret pour personne, l'ANCI est le parti politique mis sur pied par Zémogo Fofana, ex-secrétaire général adjoint du RDR d'Alassane Dramane Ouattara (ADO). Tombé dans la dissidence après des négociations infructueuses avec la direction de son parti, Zémogo Fofana a cru bon de lancer un nouveau courant de réflexion. L'ANCI dont il est le président, depuis l'assemblée générale constitutive de vendredi dernier, est donc le couronnement d'un processus de l'ombre dont les Ivoiriens ont suivi les péripéties. Sauf changement de dernière minute, Jean Jacques Béchio, Ali Kéïta seront présentés aujourd'hui, respectivement, comme secrétaire général et porte-parole et responsable de la Communication. Tout est parti de la fin du premier trimestre de l'année où des bruits internes au RDR annoncaient Zémogo comme partant. C'est finalement le 14 juin que lui-même claque officiellement la porte. Cela après avoir opposé une fin de non recevoir à la direction du RDR qui a tenté à maintes reprises de récupérer un des hommes de confiance qu'il était pour le mentor des républicains. Le jour de sa déclaration, Zémogo déjoue la menace latente, qui guette tout dissident. Il quitte sa suite de l'hôtel du Golf, à la Riviera, où il avait pris ses quartiers pour les locaux d'une entreprise d'import export aux Deux Plateaux. La direction du RDR ne s'émeut pas outre mesure de ce départ, "un épiphénomène", selon ADO, quand bien même cela affecte la cohésion de la case? sise à la rue Lepic de Cocody. En effet, ce pilier de la maison verte? parti, d'autres militants "déçus" plieront aussitôt bagages. C'est le cas de Jean Jacques Béchio et Ali Kéita, respectivement en exil au Sénégal et aux Etats Unis. Le mercredi 30 mai quand ils rentrent au bercail, ces deux militants du RDR, ne font pas fait mystère de leur volonté de vivre une nouvelle expérience politique. Ils comptent, ont-ils dit, contribuer à l'avancée du processus de paix. C'est donc tout naturellement qu'ils s'engagent par la suite aux côtés de Zémogo Fofana avec qui ils partageront les lieux de refuge. Le puzzle qui se constitue petit à petit s'enrichit de l'arrivée de l'ancien maire de la commune d'Anyama, Amidou Sylla. Qui depuis l'accueil à l'aéroport n'a pas quitté le groupe des dissidents. Amidou Sylla n'est pas seul. Guéï Patrice et Attébi Dago sont régulièrement vus en leur compagnie dans la cachette commune. La plus grande saignée est de fraiche mémoire. C'est le départ massif du RDR, le samedi 30 juin dernier, des centaines de femmes de la coordination des femmes d'Anyama conduite par leur présidente communale Mme Koné Bintou. L'ANCI, le fruit d'une conquête de Mamadou Koulibaly Car c'est sans relâche que le n°2 du FPI est allé à l'assaut. Avec pour cible privilégiée, la commune d'Anyama, en majorité peuplée de ressortissants du Nord ivoirien. Objectif : ''dediaboliser'' le peuple malinké pris à tort ou à raison comme le soutien de la rébellion. Puis de les rallier au camp présidentiel longtemps diabolisé auprès de la communauté musulmane. Un premier meeting a suffi pour que Mamadou Koulibaly remettre le couvert vu l'engouement exprimé par sa cible. S'en suivre aussitôt une désolidarisation, par des témoignages publics, de la rébellion. Ensuite des adhésions continues au FPI. Puis, la démobilisation des militants du RDR au sein de leur propre parti; mouvement qui s'est soldé par des démissions en cascade. On peut le dire, l'appel lancé aux cadres du RDR, le 21 avril au stade de Yopougon, par Mamadou Koulibaly n'est pas tombé dans des oreilles de sourds. "Sortez de ce parti!" avait invité le n°2 des ''frontistes''. Trois mois après, il n'est surprenant de voir naître une formation politique sortie des entrailles du RDR.

Bidi Ignace

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