lundi 16 juillet 2007 par Le Patriote

Après une errance semblable à celle de la chauve souris, mi oiseau, mi mammifère, la formation politique issue de la dissidence du Rassemblement des Républicains se dote enfin d'une identité. Aujourd'hui, à l'hôtel du Golf d'Abidjan, l'Alliance pour la Nouvelle Côte d'Ivoire fera officiellement son entrée sur l'échiquier politique ivoirien. Pour venir grossir le lot des partis sans envergure et sans assise. Ceux qui pensent que Zemogo Fofana et ses amis peuvent inquiéter le Rassemblement des Républicains et son Président, en auront certainement pour leurs illusions. Si la refondation et son chef n'ont pu venir à bout du parti républicain, avec tous ses complots et sa politique de répression, ce ne sont pas ses hommes de paille qui y parviendront. De plus, les dirigeants de l'ANCI sont bien conscients de leur poids. A preuve, pour une sortie annoncée à grand renfort de publicité, ce n'est pas une salle de 300 places de l'Hôtel du Golf qu'il aurait fallu, mais bien le palais des Congrès de l'Hôtel Ivoire, ou à un dégré moindre, le Palais de la Culture. A la vérité, mis à part Zemogo Fofana qui peut se prévaloir d'une certaine légitimité populaire, même si celle-ci appartient désormais au passé, les autres membres de l'ANCI sont, soit des has been, soit des hommes sans assise. L'ancien ministre de la Fonction Publique de Félix Houphouët Boigny, Jean Jacques Béchio, connu pour être un bon vivant, adorant champagne et cigares, n'a pas l'étoffe des hommes de grande ambition. On ne lui connaît pas d'avoir la capacité de briguer un poste électif. Il n'excelle, malheureusement que dans les menaces et les invectives. Cela n'est pas suffisant pour mener une bonne carrière politique. C'est pourquoi, il reste assez nostalgique de sa période faste du parti unique, où il payait les fonctionnaires . A ses côtés, Béchio a son ami Khalil Ali Keita. Lui aussi n'a jamais pu se faire élire à Bouaflé, sa ville natale. Journaliste émérite, ayant fait les beaux jours de La Voie et du Nouvel Horizon , Ali Keita se caractérise par son inconstance et son nomadisme politique . De 2000 à ce jour, il est à sa troisième formation politique. De lui, le ministre Cissé Bacongo disait récemment qu'il est un mercenaire dans l'âme , semblable à Bob Denard. Sa devise à lui, n'en est pas moins révélatrice de sa personnalité : No money, no job . Traduisez, pas d'argent, pas de travail . Depuis son retour d'exil, il ne donne que dans les menaces et promet des révélations , qui n'arrivent jamais, à l'image des serpents de mer. On note aussi Amidou Sylla, l'ancien maire PDCI d'Anyama, avant de déposer ses valises au RDR, ensuite à l'ANCI. Aux dernières élections municipales, il est arrivé en troisième position. Il est parti du RDR, parce que ne supportant pas la présence du secrétaire départemental, Lanciné Camara. Or il est de notoriété que les humeurs et les états d'âme ne font pas bon ménage avec la politique. Un autre dirigeant du parti naissant a pour nom Bamba El Hadj. Après le FPI et le RDR, il se retrouve aux côtés de Zemogo Fofana. Et pourtant, quand les noms avaient commencé à circuler, il avait juré la main sur le c?ur qu'il ne partirait pas du RDR. Il a même ajouté n'être mêlé ni de loin ni de près à la création d'un parti. A présent, il est rattrapé par le temps. Brillant universitaire, il a dirigé la cellule des universitaires du RDR. Il est parti sans avoir averti ses collègues. Quant à Mmes Oulai Philomène et Koné Bintou, anciennement membre du RFR, leurs noms ne sont pas connus du grand public. Ce n'est pas une injure que de dire qu'elles sont des illustres anonymes. En son temps, la première s'est dite outrée de voir son nom associé à la création d'un nouveau parti. Elle avait même ajouté que c'est une de ses parentes qui l'avait appelée pour lui dire qu'elle serait sur le point de quitter le RDR. De vive voix, elle avait démenti l'information, non sans clamer son indignation. Elle a fini par être rattrapé par ses dénégations. Quant à Koné Bintou, son départ n'ébranle nullement le RDR à Anyama. Selon des indiscrétions, elle a tourné casaque, pour Amidou Sylla, avec qui, elle serait très liée. Faut-il parler de Patrice Guéhi et d'Atteby Dago ? Eux ont encore du chemin à parcourir, pour espérer pouvoir ébranler le microcosme politique. Ce n'est certainement pas avec eux qu'il faut espérer la descente aux Enfers du Rassemblement des Républicains. Au total, il convient de comprendre que l'ANCI est un parti de plus sur la scène politique ivoirienne. Sans plus. La majorité de ses dirigeants ne pèsent pas grande chose, à part les 50 millions de Gbagbo. Ils viennent juste pour amuser la galerie et donner le sentiment à Gbagbo que l'opposition est divisée. Avec en prime de quoi assurer leurs vieux jours. Il faut un peu plus pour ébranler le RDR et Alassane Ouattara, qui, assez avisé de leur poids, n'avait pas manqué de mettre un terme à la comédie, il y a de cela quelques semaines : que ceux qui veulent partir, partent .

Bakary Nimaga

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