lundi 16 juillet 2007 par Le Front

Le clou de la semaine d'hommage à Amédée Pierre a eu lieu, vendredi dernier, au palais de la culture de Treichville. C'était sous le haut patronage du chef de l'Etat Laurent Gbagbo, représenté par le Pr. Voho Sahi, sous le parrainage de Laurent Dona Fologo et la sous-présidence effective du Pr. Zadi Zaourou. Il est 21 heures. La salle Ernesto Djédjé grouille de monde. Des spectateurs se saluent en se donnant des accolades. Des retrouvailles. On se croirait dans les années 60 ou 80 à l'Oasis du Désert, le bar dancing d'Amédée Pierre. Dans les coulisses, on nous informe que l'auteur du morceau mythique Soklokpeu, Blé Kipré Alphonse est là : il est venu de son Guibéroua natal pour chanter la version originale. 21h 30. Les maîtres de cérémonie, Juliette Anzian et Chucken Pat annoncent le Dopé national après l'intervention de Mme Hortense Zagbayou, épouse Békouan, présidente d'Awalet arts et culture, initiatrice de cette cérémonie et du parrain Laurent Dona Fologo. Vêtu de blanc, Amédée Pierre n'a pas perdu de sa verve et de sa superbe. Amédée Pierre, l'inoxydable. Quand l'orchestre de la Rti donne les premières notes, toute la salle debout commence à fredonner le morceau. Quelle émotion ! Que ça soit Zaka Legbé, Kpohou Gaza, Gnadrékagnon, Lorougnon Dabé, Missio-Missio, Séguéla Abou, Gogo et bien d'autres morceaux, le poète a fait voyager tout le public à travers le temps et l'espace. En revanche, ce qu'il faut retenir c'est que les différents textes du poète sont, à la limite, l'espace mythologique par excellence, car ils constituent l'aspect le plus démonstratif de la conscience propédeutique : mythes, paradigmes culturels, histoires (structure et genèse du sens historique), canons didactiques, éthique. Même si en Côte d'Ivoire le mot artiste a perdu de sa valeur parce que des médias ivoiriens croient que ce terme est synonyme de musicien ou chanteur, avec Amédée Pierre ce mot retrouve toute sa noblesse. Amédée Pierre est un artiste. La raison ? Ses ?uvres ont traversé le temps et l'espace et représente ainsi un pont entre le passé et le présent. Et c'est dans cette optique qu'il formera un v?u : M. Kuyo Téa, directeur de cabinet du président Gbagbo, dites à mon collègue, car le président est un artiste, d'immortaliser mes ?uvres Le soklopkeu original. Qui l'eût cru. Blé Kipré Alphonse, au palais de la culture, en train de chanter Soklokpeu a capella. Quelle pulsation rythmique ! Pour un hommage, c'en était un. De Bailly Spinto, Reine Pélagie, Sidonie la Tigresse à Johnny la fleur en passant par Wedji Ped, Pasteur Adjé et bien d'autres encore ont soit chanté seuls, soit en duo avec Amédée Pierre pour le célébrer. C'est dans ce même ordre d'idée que Armand Obou, l'administrateur du Burida, a offert à l'artiste un salon. Rappelons que tout au long de cet hommage qui a débuté le 5 juillet dernier, il y a eu une exposition, des projections de films, des conférences, des panels et des témoignages.



Auguste Gnaléhi (augustegnalehi@hotmail.com)

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