lundi 16 juillet 2007 par Autre presse

Critiqué et sous-estimé suite à la défection de ses stars, le Brésil a répondu à tous ses détracteurs en s'octroyant sa 8e Copa America, la 4e en 5 éditions.

Nous n'avons pas su faire les choses de la meilleure manière et ils ont mérité de gagner. Ces mots de Juan Roman Riquelme, le génial milieu de terrain de l'Argentine, sonnent juste pour décrire la victoire du Brésil lors de cette 42e Copa America. Les Auriverde ont réalisé un véritable petit exploit en remportant leur 4e coupe sud-américaine en 10 ans, confirmant leur mainmise sur le continent. Seules l'Argentine (entre 1941 et 1947) et l'Uruguay (6 titres entre 1916 et 1926 dans une compétition alors quasi annuelle) ont fait aussi bien. Dans une édition avec plus de 8 participants, c'est en revanche une première. Un véritable paradoxe quand on sait à quel point le Brésil était mal en point depuis sa défaite en quart de finale de la Coupe du Monde 2006, face à la France.

Un retour au premier plan

Privé de ses stars planétaires (Ronaldinho, Kaka, Ronaldo, Adriano, Dida, Juninho), la Seleçao était presque devenue la risée de tout le continent sud-américain. Encore plus après sa défaite surprise dès son premier match face au Mexique (2-0). Tenante du titre, la formation entraînée par Dunga allait-elle quitter la compétition dès la phase de poules ? Non, grâce à l'explosion d'un autre petit génie du ballon rond, Robinho. Auteur de 6 buts, dont 4 durant le premier tour, l'attaquant du Real Madrid a quasiment sauvé son équipe à lui tout seul face au Chili (3-0) et à l'Equateur (1-0). Enfin lancé, le Brésil bis prenait alors de l'ampleur. En quart de finale, les Auriverde atomisaient à nouveau le Chili (6-1), puis devaient s'en tenir au sort pour éliminer l'Uruguay en demies (2-2, 5-4 tab). Face à la redoutable armada argentine en finale, le Brésil ne partait pas favori, d'autant que les Albiceleste avaient une revanche à prendre. Mais à l'arrivée, il n'y a pas eu photo et la victoire des anonymes ne souffre aucune contestation.

Robinho, le meilleur

Que dire, dès lors, des choix de Dunga, des entorses à la préparation et de l'absence des stars brésiliennes ? Dans une compétition assez relevée et marquée par un record de buts (86, soit 3,31 par match en moyenne), la Seleçao a encore réussi à damer le pion à ses rivales américaines. Les Robinho (dont la préparation avait été écourtée en raison d'un différend avec le Real Madrid), élu meilleur joueur du tournoi, Mineiro, Gilberto, Maicon ou Baptista ont parfaitement répondu présent malgré leur manque d'expérience en équipe nationale pour certains. Fernando, le milieu de Bordeaux, Anderson, la nouvelle perle de Manchester et Alex Silva ont même connu leur première sélection pendant la compétition. Les joueurs ont donné leur maximum et nous avons su mettre à profit cette attitude pour gagner la finale, a déclaré Daniel Alves, qui a fêté sa 10e cape et son premier but en Jaune et Vert dimanche lors de l'ultime match de la Copa America. Voilà peut-être l'explication de la réussite brésilienne. Moins de talent, mais plus d'envie et plus de travail. C'est ça aussi l'avantage de ne pas avoir de stars à gérer.

Par Arnaud Kenigsberg
Source: Sport24.com

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023