lundi 16 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

Le chef de l'Etat a reçu le samedi dernier, les instituteurs grévistes. Laurent Gbagbo leur a recommandé de reprendre les cours ce matin. Et que si cela est effectif, le décret tant réclamé sera enfin signé. Dans l'entretien qui suit, le secrétaire général du MIDD, Mesmin Komoé, précise. M. le secrétaire général du MIDD, que peut-on retenir de la rencontre que vous avez eue avec le chef de l'Etat le samedi denier ?
On retient que le chef de l'Etat nous a donné la ferme assurance de signer notre décret dès qu'on reprend les cours. Consécutivement à cela, nous avons tenu une assemblée générale extraordinaire ce jour même (NDLR hier dimanche) où les camarades nous ont demandé de reprendre les cours effectivement dès demain (NDLR aujourd'hui), pour laisser une chance à la signature du décret. Et que l'année puisse se terminer correctement. Vous donnez donc l'assurance aux parents d'élèves que vous serez effectivement en classe ce matin ?
Absolument ! Dès demain (aujourd'hui) nous serons en classe. Mieux, nous serons en classe et nous allons faire tous les rattrapages possibles pour que les différentes évaluations finales qui restaient à faire soient faites dans les conditions les meilleures.
Quelles sont les garanties fermes que vous avez obtenues pour finalement accepter de reprendre les cours sur une promesse ?
Pour nous, la parole d'un chef en public face à près de 4000 instituteurs, face aux chefs coutumiers, aux organisations de la société civile, aux différentes organisations des parents d'élèves, est quand même un bon gage de bonne foi. Vous avez pourtant souhaité avoir des actes concrets et non des promesses. Or là c'est une grosse promesse qui vous est faite. Vous voyez, à un moment donné au niveau de l'opinion nationale, toutes ces organisations que je viens de citer, nous ont approché dans un sens, pour nous demander d'aller à l'apaisement. Parce qu'étant témoins oculaires du déroulement des activités, si éventuellement, la promesse faite n'est pas tenue, tout le monde aura pris bonne note de ce que ce n'est pas le MIDD qui bloque les choses.
Si jusqu'à demain où après demain, le décret n'est pas signé, quelle sera votre réaction ?
On va aviser. Nous aviserons. Par quelle manière ?
Par des manières ordinaires. Doit-on comprendre alors que la 7e grève est possible ?
Pourquoi pas ? Peut-être une 7e, mais il n'y aura pas de 8e. Parce que si cette fois-ci, les promesses ne sont pas tenues, alors que toutes les personnes qui sont intervenues dans le sens de nous demander pardon, s'avisent de le faire. Vous reprenez les cours donc aujourd'hui. Est-ce que selon vous, les examens sont encore possibles dans les délais indiqués ?
Oui, les examens sont encore possibles. Pour qu'une année scolaire soit déclarée valide, il faut un minimum de 20 semaines d'enseignement. La plupart des collègues étaient autour de la 19e semaine, 18e pour certains quand nous avons entamé la grève. Pendant deux semaines, on peut faire les mises à niveau nécessaires pour que les examens se tiennent. Par cela, il faudrait que les maîtres sacrifient beaucoup de temps. Parce qu'à la limite, il va falloir réaménager les emplois du temps pour faire un certain nombre de cours de rattrapage sur l'essentiel. Allez-vous demander un recul des dates d'examen ?
Non, pas forcément. Il appartient au ministère de décider. Si le ministère estime qu'il est nécessaire qu'on recule les dates, cela ne nous cause aucun problème. Mais si le ministère veut maintenir les dates, à nous de trouver tous les moyens pour que l'essentiel soit acquis. Et que les enfants aillent aux examens avec le minimum. N'êtes-vous pas animé d'un profond sentiment que cette année scolaire est perdue ?
L'année peut-être considérée comme normale. Une année normale, je le répète, est validée par vingt semaines de cours. Nous avons atteint les vingt semaines. Donc l'année est normale. Il y a eu beaucoup de grève certes. Mais une année scolaire a 26 semaines maximum. Sur les 26 semaines, il faut faire au moins 20 semaines de cours. Ce que les instituteurs de Côte d'Ivoire ont déjà fait. Ceux qui ne l'ont pas encore atteint, vont le faire après la reprise. Vous donnez donc la garantie, M. le secrétaire, que le décret réclamé par vos camarades sera obtenu ?
Ce n'est pas moi qui donne cette garantie. C'est le président de la République. Il l'a dit hier (samedi) à la nation, que s'il constate que nous avons repris les cours demain matin (aujourd'hui), il appellera le ministre l'après midi pour qu'il lui donne le projet de décret afin qu'il soit signé. Donc nous nous en tenons à cela. Dans tous les cas, demain n'est pas loin. Avez-vous un appel particulier à lancer ?
Au niveau des autorités, nous souhaiterions que désormais, lorsque des problèmes surviennent, qu'on n'attende pas aussi longtemps pour trouver une solution. Il ne faudrait toujours pas comprendre l'activité syndicale comme une défiance à l'autorité de l'Etat. A nos camarades instituteurs, nous les félicitons pour leur grande mobilisation. Ils ont démontré qu'il y a eu une recomposition au niveau de l'environnement syndical en Côte d'Ivoire. Et que dorénavant, c'est avec le MIDD qu'il faut compter.
Interview réalisé
par Paul Koffi

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