lundi 16 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

Au lendemain de l'attentat manqué contre Guillaume Soro et comme cela se passe toujours après un tel acte, des pistes ont été relevées. Une liste de suspects a été dressée notamment par la presse. Des suspects dont l'identité évoluait selon la sensibilité du journal. En attendant les résultats de l'enquête internationale qui, elle, se fera, sur la base de preuves matérielles (la roquette qui n'a pas explosé et dont on pourra déterminer l'origine, par exemple), on peut après l'indicible scène vécue à la primature le vendredi dernier, procéder du moins par élimination, dans l'enquête nationale. Encore une fois, la question qui mérite d'être posée est croit-on aux mystères de l'Afrique ou non ? Précisément, dans le cas d'espèces, croit-on qu'un cadavre peut désigner son bourreau ou non ? Sans vouloir entrer dans la polémique, on peut relever que nombre d'Ivoiriens croient à l'instar du journal 24 Heures que "La dépouille de (Siaka) Diomandé a voulu parler". Et 24 heures de s'interroger "le tueur était-il parmi les officiels ?". En admettant, selon certaines croyances ivoiriennes en pays akan et krou (et rarement en pays malinké), le mort peut en effet désigner son bourreau. Dans ce cas, on peut admettre que le "sorcier" était là. L'assassin n'était donc pas absent, toujours selon les us et coutumes des peuples du sud, du centre, de l'Ouest, etc. Ainsi peut-on admettre que le "sorcier" n'est ni Alassane Ouattara ni Henri Konan Bédié, selon les hypothèses développées dans des cercles "patriotiques". Toujours dans cette logique, on peut considérer que la piste IB, ou encore les pistes Koné Zacharia et Chérif Ousmane, sont à exclure. Les suspects "prêts-à-porter" que sont Licorne et Onuci dont les responsables étaient présents sont aussi à écarter. Question surtout de logique. Car si tant est qu'on admet que le cercueil de Siaka Diomandé voulait cogner son bourreau quand il a pris le chemin des officiels, alors la logique voudrait que les militaires ivoiriens le laisser aller jusqu'au bout de sa logique. A savoir aller cogner les généraux de Licorne et de l'ONUCI. Or il s'est trouvé qu'il y a eu une véritable "sorcellerie" de militaires loyalistes autour du cercueil afin que celui-ci n'aille pas désigner son bourreau. On ne peut pas dire que ces loyalistes voulaient protéger Licorne ou Onuci La liste des complices, comme on le voit, se rétrécit. Seulement voilà, dans une enquête sérieuse, l'honnêteté commande qu'on se borne aux éléments rationnels. Et le "sorcier" sera toujours en train de "s'agiter autour de la compassion" des familles des victimes, un ?il rieur, l'autre plein de larmes hypocrites.
André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr

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