Losséni Moussa Koné, président de l'Union ouest-africaine des marchands et importateurs de bétail (UOAMIB) a été incarcéré à Korhogo du 20 juin au 2 juillet dernier. Un enregistrement audio confidentiel de la Direction de la surveillance du territoire (DST) a failli lui coûter la vie. Selon le syndicaliste qui s'est confié à la presse, samedi dernier dans ses locaux de l'abattoir de Port-Bouet, cet enregistrement audio était son témoignage confidentiel enregistré par deux éléments des services de renseignement de la présidence. Cet enregistrement devrait, toujours selon lui, être mis à la disposition "de la direction de la surveillance du territoire (DST), du procureur de la République et du service des renseignements de la présidence" Cependant, il s'est retrouvé entre les mains de Issaka Sawadogo, président de la Confédération des fédérations de filière viande des pays membres de l'Uemoa, rival notoire de Losséni Moussa Koné dans la filière bétail et dont les pratiques étaient justement dénoncées dans l'enregistrement. A en croire toujours Losséni Moussa Koné, Issaka Sawadogo s'est vanté devant lui et devant des responsables des Forces nouvelles à Ouangolo où il a été arrêté et bastonné par des éléments de ce dernier, de ce qu'il a pu obtenir l'enregistrement audio d'un contact à la DST "sur intervention du DG de la police". Manipulation ou vérité ? Une chose est certaine, l'enregistrement s'est retrouvé entre les mains de la personne dénoncée en zone Forces nouvelles. Et après sa libération par les autorités de Bouaké où il a été transféré le 2 juillet et d'où il a été libéré le 8 juillet. Moussa Losséni Koné ne s'est pas empêché de déclarer qu'il n'en voulait ni aux autorités des FN ni au président de la Confédération. "C'est la faute à la DST. Cette unité de police devient un danger pour la République", a-t-il laissé entendre. Cette affaire est suffisamment grave qui devrait nécessiter une enquête en profondeur par les services du ministre de la Sécurité Désiré Tagro.
André Silver Konan