lundi 16 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

Les victimes des déchets toxiques du FPI contestent leur indemnisation telle que concoctée dans " la plus grande transparence ( ??? ) par le président de la République ", son régime et son clan. Sans doute parce que les Ivoiriens en général et les pauvres victimes en particulier savent que pour le pouvoir FPI transparence signifie opacité ténébreuse et équité, tricherie et détournement. Sans doute aussi parce que ces victimes trouvent dérisoires les cent milliards négociés dans des conditions particulièrement troubles et acceptés dans la précipitation par le chef de l'Etat, plus préoccupé de couvrir les dignitaires assassins de son régime sanguinaire qu'à se soucier du sort des victimes. Sans doute également parce que dès la nomination de la personne chargée de gérer ces fonds et d'en assurer la répartition, les victimes ont compris qu'une grosse arnaque pointait à l'horizon.
Sans doute enfin parce que les victimes se souviennent que le chef de l'Etat a mis plus d'un mois pour leur adresser le moindre mot de compassion et surtout pour se rendre sur l'un des sites contaminés en choisissant d'ailleurs parmi eux, l'un des moins exposés ! Elles se demandent alors pourquoi s'agissant de " l'argent " le chef de l'Etat manifeste un tel intérêt, trouvant suspectes tant de déclarations et de suggestions qui de façon non équivoque veulent faire croire que les victimes ont du prix et qu'elles sont soudainement devenues la prunelle de ses yeux. Le président ( ??? ) des victimes des déchets toxiques a également été enlevé. Il y a donc un président ( ? ) des victimes qui surgit sur la brèche au moment où il faut " partager l'argent ! " Il nous revient en mémoire cette personne qui s'est autoproclamée " président " des victimes de déchets toxiques dès l'annonce du paiement futur des 100 milliards et qui se répandait en propos apologiques à l'endroit du chef de l'Etat, réclamant ( déjà ) sa part de ces 100 milliards. Aucune assemblée générale des victimes ne s'est pourtant jamais tenue qui aurait abouti à l'élection d'un président des victimes des déchets toxiques. Encore les manigances du FPI et de son pouvoir ! Il n'y a que dans la Côte-d'Ivoire des refondateurs que surgissent du néant des structures et des personnes peu recommandables pour " pomper les sous " de gens sans défense. Tout le monde a conscience de ce que le FPI est un parti si peu crédible qu'il est difficile sinon impossible de lui faire confiance. Après l'alchimie qui a abouti à l'élaboration et à la publication des listes des victimes à indemniser et surtout après les acrobaties auxquelles s'est livré le pouvoir FPI pour " accoucher " des montants des dédommagements, c'est le tollé général et le mécontentement de ces personnes qui ont souffert et souffrent dans leur chair et se voient payer avec un lance pierres. On a sciemment " oublié " une frange importante de victimes pour mieux s'engraisser sur leur dos. Pourquoi pour la confection des listes, n'a-t-on pas associé les communes de manière à situer le nombre de victimes commune par commune et à suivre la même procédure pour les dédommagements ? On nous parle aujourd'hui des structures sanitaires officielles et des structures ambulatoires dont les listes auraient force de loi et s'imposeraient à tous. On fait ainsi semblant d'oublier que nos centres de santé et nos hôpitaux, devenus des mouroirs n'accueillent que ceux qui ne peuvent pas faire autrement et que lorsqu'on est malade et qu'on dispose du minimum, le réflexe est de se rendre dans une clinique. La transparence dont se gargarise le pouvoir aurait pu être effective si dès le départ on avait fait savoir au peuple entier :
-comment ont été conduites les négociations qui ont abouti aux 100 milliards payés par Trafigura. -comment la liste des victimes a été arrêtée et partant la procédure adoptée pour ce faire.
Au lieu de cela, ce sont des oukases qui nous sont chaque fois tombés dessus parce que le " plus intelligent ( ??? ) " des Ivoiriens en a ainsi décidé ! Ainsi, au caractère dérisoire de l'indemnisation obtenue auprès de Trafigura vient s'ajouter le vol des victimes par des faussaires, escrocs, malfaiteurs et autres truands de même acabit secrétés depuis sept ans par la le FPI et son pouvoir ! Pour couvrir le crime de ses dignitaires et le passage en force ignoble dont il a usé pour les réinstaller de force à leur poste, le chef de l'Etat s'est lancé dans une négociation solitaire qui, vu les résultats obtenus, a été un gros bide malgré les justifications alambiquées qu'on tente maladroitement et grossièrement de fournir parce qu'on nous prend tout simplement pour des tarés. Les tentatives du BNETD et du CIAPOL pour obtenir de Trafigura encore 250 milliards pour, nous apprend-on, la dépollution des sites contaminés sont l'aveu de cette négociation bâclée. Et si par extraordinaire, Trafigura qui, avec raison, réclamerait un audit des 100 milliards déjà réglés, venait à payer ces 250 milliards, l'Etat ( ? ) à lui tout seul récupérerait 325 milliards pour se dédommager du crime qu'il a lui-même commis à travers ses mandataires qu'il a préféré récompenser au lieu de les sanctionner. Les dizaines de morts et les dizaines de milliers d'intoxiqués auront ainsi été offerts en holocauste sur l'autel de la cupidité égoïste des refondateurs qui se sont assigné pour mission de s'enrichir par n'importe quel moyen. On nous avance, en évoquant l'Amoco cadis, qu'une action en justice aurait traîné en longueur et qu'ainsi l'indemnisation des victimes serait intervenue fort tardivement, d'où le cadeau royal fait à Trafigura et surtout à ses complices et acteurs ivoiriens, tous bien identifiés et bien connus. Devons-nous rappeler à ces avocats ( ? ) de causes perdues d'avance qu'il appartenait à l'Etat de Côte-d'Ivoire de prendre en charge ses ressortissants victimes d'une catastrophe provoquée par certains de ses ( ? ) propres enfants, quitte à se retourner par la suite contre les auteurs présumés, à commencer par les Ivoiriens, de ce drame ? Qu'aurait fait l'Etat de Côte-d'Ivoire s'il s'était agi d'une catastrophe naturelle qui avait causé ces milliers de victimes ? Se serait-il contenté d'attendre l'aide internationale ? Après avoir ainsi joué son rôle et pris et assumé ses responsabilités, l'Etat pouvait alors faire " l'inventaire " vrai des victimes de manière à constituer des dossiers solides pour une indemnisation conséquente des victimes par Trafigura et ses complices ivoiriens, ainsi que l'a fait l'Etat nigérian pour ses ressortissants. Rappelons que dans le dossier nigérian, il y a eu 11 morts et 147 handicapés. Le Nigéria réclame comme dédommagement 7 milliards de dollars soit 3500 milliards de FCFA. En Côte-d'Ivoire, il y a eu officiellement 17 morts et des dizaines de milliers d'intoxiqués dont la plupart ne savent pas ce qu'elles deviendront demain. Notre " guide super intelligent " a obtenu 100 milliards de FCFA et s'en glorifie pour " refiler " la ridicule somme de 200 000 Francs CFA à des personnes qui ignorent quel mal elles finiront par développer.
Comme mentionné plus haut, il appartenait à l'Etat ivoirien " d'avancer " tous les fonds nécessaires pour que les victimes soient prises en charge et correctement soignées. L'égoïsme atavique et la méchanceté viscérale des refondateurs ne pouvaient hélas pas permettre cela alors que la renonciation pour UNE SEULE ANNEE aux 65 milliards de budget de souveraineté aurait largement suffi pour la résolution de ce problème. On n'attend pas une indemnisation venue de l'extérieur pour prendre soin de ses ressortissants surtout quand on clame urbi et orbi qu'on est indépendant et qu'on est féru de dignité! Qu'aurait fait notre pays si Trafigura avait refusé de transiger? Les victimes auraient-elles continué à être livrées à elles-mêmes ? Au lieu d'assumer les conséquences de ses propres défaillances et surtout de protéger son peuple, l'Etat de Côte-d'Ivoire, à travers le chef de l'Etat et le FPI a préféré sacrifier son peuple sur l'autel des intérêts égoïstes du régime honni des refondateurs. On évite ainsi un procès qui aurait éclaboussé et ébranlé le régime tout entier et on prend soin d'interdire à l'Etat de Côte-d'Ivoire et à tout autre individu d'engager ultérieurement une quelconque action contre Trafigura. Les négociations ayant été aussi douteuses, comment peut-on s'étonner que les dédommagements soient suspects et iniques. Comment alors ne pas partager l'indignation du collectif des victimes qui souligne avec raison que " l'indécence de l'Etat est inacceptable ? " Comment peut-on en effet accepter qu'après avoir permis à certains de ses mandataires de faire venir sur notre sol des déchets toxiques pour de l'argent et pour tuer les Ivoiriens, l'Etat s'octroie la part du lion dans le partage des 100 milliards, les victimes étant finalement indemnisées par les intérêts produits par cette somme ? Et on cite pompeusement le district d'Abidjan dont le gouverneur, le " démoustiqueur " en chef, a été la cheville ouvrière dans ce drame vécu par les Ivoiriens. On se rend compte qu'au final, les refondateurs gagnent sur tous les tableaux : -Ils ont importé contre monnaie sonnante et trébuchante d'énormes quantités de déchets toxiques qu'ils ont répandus sur notre sol, tuant des dizaines de personnes et handicapant à vie des milliers d'autres. -Malgré ce crime leurs dignitaires sont demeurés à la tête des sociétés tirelires qu'ils dirigent.
-Les dédommagements obtenus dans des conditions plus que douteuses ont été empochés à 75% par eux, étant entendu que les structures de gestion des 25% restants comme pour la filière café cacao et notre pétrole, ne manqueront pas de se servir au passage. Aujourd'hui, les pauvres victimes, livrées à elles-mêmes n'ont plus que leurs yeux pour pleurer puisque lorsqu'elles veulent manifester leur colère, ce sont les Forces dites de Défense et Sécurité, censées les protéger et les défendre, qui les matraquent et les "gazent" Ces mêmes forces qui ont réinstallé de force leurs effroyables bourreaux. C'est cela, nos (?) fameuses forces de Défense et de Sécurité : les ennemis jurés du peuple et de tous ceux qui souffrent.Cette attitude de notre (?) armée, de notre police et de notre (?) gendarmerie n'est pas sans nous rappeler cette réflexion dans la pièce Ruy Blas de Victor HUGO : "l'alguazil (le policier) dur aux pauvres, aux riches s'attendrit."
Les Forces de Défense et de Sécurité ont définitivement pris le parti des possédants et des puissants quel que soit leur comportement. Comment peut-on s'étonner que la guerre s'éternise et que la paix s'éloigne chaque jour un peu plus quand les Forces de Défense et de Sécurité ne veulent pas de cette paix, elles qui considèrent que le peuple compte pour du beurre et doit être son souffre-douleur permanant ? Quand viendra le jour où ces Forces de Défense et de Sécurité et l'ensemble des Ivoiriens ouvriront enfin l'?il pour voir de quel côté se trouve le mal qui tue la Côte-d'Ivoire ?
Par DOUBE BINTY

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